Chapitre 33 -Sadralbe

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Enfin, ces deux semaines avaient été interminables ! Mais c’était enfin terminé ! Vraiment terminé, je pouvais voir les chevaux dans la cours, les cris et les appels. Tout irait bien, tout serait bientôt à nouveau sous contrôle, surtout Midelia, j’allais m’assurer de la briser. Je descendis avec elle dans la cours pour ne pas la perdre de vue. Elle serait capable de se faufiler parmi les siens et… pouf, plus de Midelia. Mais non, elle était calme, toujours avec sa tenue composée de chemise, une longue tunique et un pantalon avec ses bottes. Liliraele était là aussi à discuter avec Aolis et la petite louve s’approcha de son Itham et je notais brusquement quelque chose, tous les nordiens avaient des marques noires sur le visage, des dessins particuliers, sauf Itham, Eoran et Aalrika. Eoran avait déjà ses marques, tracé délicatement, et assit sur son cheval. Tant mieux infirme. J’avançai vers les deux sœurs, Itham s’était avancé vers son jumeau, il tenait un petit pot dans ses mains qu’il tendit à Midelia, elle s’éleva dans les airs et plongea son doigt dans le récipient et les posa teinté de noir sur la peau du jeune prince, lui dessinant délicatement dessus avec un large sourire. Je ne savais pas ce que voulait dire ces marques, mais elle les dessina également à Aolis. Un homme, je crois que c’était une sorte de noble du royaume des montagnes et des neiges, dessina sur le visage de la reine. Itham dessina à son tour sur le visage de Saorsa avant de l’embrasser en douceur. Ôte tes sales pattes de ma propriété barbares ! C’est ma chose. J’inspirais profondément, la reine se hissa souplement à cheval après les dernières salutations et j’observais les nordistes. En quelques minutes, tout le groupe était prêt à partir et organisé pour le voyage, la prit la parole et sa voix grave porta :


« J’invite officiellement Midelia au mariage de mon fils Aolis et la princesse Liliraele. Cela est dit devant témoin, je l’attendrais à vos côtés à la date que nous avons fixée pour le mariage. »


C’est-à-dire dans trois mois. C’était déjà ça j’allais pouvoir la recadrer rapidement et lui faire comprendre qui était le maître à grands coups de torture et de drogue. Et lui arracher ce maudit collier auquel elle semblait tenir, tous les nordiens en portaient et Itham en avait deux. Ça c’était étrange, mais de ce que j’avais pu voir avant que les gardes me poussent d’un coup de bouclier, c’était celui, en partie, de Midelia. Le jeune prince s’approcha de la garce de service et se pencha pour venir l’embrasser doucement devant tous. Elle salua également la reine qui lui ébouriffa sa tignasse… un à un tout le monde la salua, elle en avait des connaissances… Dans le Nord cela promettait d’être complexe pour la dominer et m’assurer qu’elle n’ose pas bouger. Avec cette invitation officielle… on ne pourrait pas l’obliger à rester. Entre cela et la princesse Liliraele qui ne voudrait pas la laisser en arrière. J’observais les princesses Aniocha et Aliora, les deux petites dernières de douze ans, leur grand frère Misoren et Étocle étaient juste derrière. Misoren était tout l’opposée d’Étocle qui ressemblait à son père, son frère avait les cheveux châtains, les traits plus proches de ceux de sa mère, Étocle ressemblait à son père avec déjà un collier de barbe… Je grondai légèrement en regardant enfin Midelia s’écarter pour revenir près de sa demie-sœur, Itham ne la lâchait pas du regard. Qu’est-ce que tu ne comprends pas, dans « C’est MA propriété ?! ». Je rongeais mon frein en soupirant, aussi discrètement que possible, de soulagement lorsqu’ils quittèrent la cours après les dernières salutations. J’avais besoin de souffler et surtout de me défouler sur elle. Wilkin ordonna qu’on rentre et Liliraele s’approcha de sa bâtarde de sœur :


« C’est quoi les marques sur leur visage ? Et le tien du coup ?

- Une marque de protection du phénix. C’est très important pour les voyages. Celui qui fait celle du roi ou de la reine a un fardeau en plus.

- Comment ça ?

- Il est censé la protéger et lui porter chance. C’est un grand honneur de pouvoir lui dessiner les marques, et si elle meurt ou qu’il lui arrive quelque chose, celui ou celle qui a dessiné les marques subit ce qu’elle a subit ou est mit à mort. »

Sanguinaire. Et proprement… sauvage. C’était vraiment une civilisation ça ? N’importe quoi. Pauvre princesse Liliraele… Cela ne serait pas facile pour elle, mais les alliances importantes demandaient quelques sacrifices… Le roi frotta sa barbe en se dirigeant vers son bureau :


« Sadralbe, Liliraele, vous venez avec moi. »


Elle plissa le nez mais obéit sagement. Ma main autour de son biceps lui ordonnait également. Le roi, une fois seuls, lui fit signe de s’asseoir, elle obéit à nouveau, et je posai mes mains sur ses épaules, serrant lentement de toutes mes forces, la louve resta très droite, soutenant le regard.


« Tu ne m’avais pas dit connaître la famille royale. »


Première accusation, elle ne broncha pas d’un battement de cil, elle ne répondit même pas, je sentais son attention toujours focalisée sur le roi, qui reprit d’ailleurs :


« Et cette cérémonie ?! Cette proximité avec le prince Itham ?! Pourquoi tu n’as rien dit ?!

- Tu n’as pas posé les bonnes questions. Tu n’as posé aucune question.

- Alors réponds-y maintenant ! »


Il n’arrivait pas à se calmer. Je vis un léger sourire étirer les lèvres de la louve, elle ne répondrait pas, et le roi l’avait bien compris depuis le temps, qu’elle ne répondrait pas. Maintenant plus qu’encore.


« Sadralbe. Retirez-lui ce collier.

- Impossible. »


Je baissai les yeux sur la louve et regardai le collier, la chaîne n’avait pas d’ouverture, elle inclina légèrement la tête sur le côté.


« Elle est forgée à partir du fer du sang. De mon sang. À moins que je meure, la chaîne ne cédera pas. »


Putain. Je savais très bien que cette magie du sang était mauvaise ! Le roi la sonda du regard, elle lui rendit…


« Elle ne ment pas. »


Depuis le temps que je la dressais, je savais très bien quand elle mentait ou non. Wilkin soupira longuement avant de se masser la base du nez, il me fit signe de la relâcher et de la faire partir. Elle ne se fit pas prier, et un battement de cil elle disparue, plus légère que le vent. Mon maître me fit signe de m’asseoir et je pris la place de Sadralbe.


« Je crois… qu’il est temps de lui trouver un époux. »


Il se leva et s’approcha de la fenêtre, les mains croisées dans le dos.


« Il me faut un homme fort, fidèle, qui saura la contrôler… »


J’étais suspendu à ses lèvres. Aller… Aller…


« Sadralbe.

- Majesté ?

- Vous accepteriez de l’épouser ? Vous aurez une dot importante et une récompense.

- Oui majesté. »


Il me fit un large sourire que je lui rendis, il attrapa un parchemin, écrivit vivement, il recopia et me le tendit le premier, je pus lire ce que j’attendais depuis des années, il hocha la tête, satisfait de s’être débarrassé de cette chose.


« Vous l’épouserez après le mariage de sa sœur. En attendant vous avez tous les droits sur elle, mais gardez là toujours joli.

- Mais… à vos ordres majesté. Je vais lui annoncer de ce pas. »


La surveillance allait devenir de plus en plus présente ma petite louve, ne croit pas que je vais te laisser tranquille ou quoi. Je sortis tranquillement du bureau pour entreprendre de la chercher. Elle était à la bibliothèque, tournant machinalement les pages d’un livre, les yeux voguant sur le papier. Je plaquai la nouvelle information sous son nez. Elle prit délicatement le parchemin et le lu tranquillement, avec détachement, avant de me le rendre :


« Bien. »


Ce manque de réaction… Je refermai le livre sur ses doigts et ma main glissa dans sa nuque pour saisir ses cheveux et resserrer mes doigts dedans, tordant sa nuque vers moi, elle soutient mon regard sans une grimace de douleur, je frôlais son oreille de mes lèvres :


« J’ai tout droit sur toi maintenant. Tu vas devoir m’obéir… Encore plus qu’avant. »


Elle étira ses lèvres dans un sourire presque mauvais, sa langue les caressa tout doucement, tu croyais m’aguicher ? Sérieusement ?


« Tu pues l’excitation, pire qu’un bouc. »


Elle faisait comme les serpents ? Je serrai plus fort sa tignasse avant de l’obliger à se lever et de la tirer hors de la bibliothèque pour me diriger vers les sous-sols. Heureusement qu’il n’y avait pas eu la pleine lune pendant ces deux semaines. Je la projetai dans la cage et les pointes lui entrèrent dans le dos, se maculant aussitôt de sang. J’inspirais profondément en refermant soigneusement la porte de sa cage. Elle se redressa lentement et se déplaça pour s’éloigner des barreaux, je quittai la pièce pour aller chercher quelques jouets, de quoi trancher, découper, arracher… M’amuser un peu avec Midelia en quelque sorte.


J’observai corps, encore vivant fort heureusement, recroquevillé au sol, couvert de sang. En même temps, du sang il y en avait sur le sol, et sur mes vêtements. Midelia avait les yeux fermés et j’observais avec un intérêt croissant ses chairs se reformer lentement alors que j’avais écorché sa main. Je pouvais même voir quelques éclats dos par terre. Fascinant de voir la chair se reconstruire petit à petit, le sang avait arrêté de couler, Midelia gardait les yeux fermait et contrôlait son souffle.


« Tu as mal chienne ? »


Elle n’ouvrit pas les yeux, occupée à respirer profondément, rester concentrée sur ses soins. Je posais un genou par terre pour attraper ses cheveux et lui tordre la tête en arrière.


« Réponds à la question…»


Elle n’ouvrit pas les yeux et j’approchais mon oreille de ses lèvres pour entendre ce qu’elle avait à dire.


« Ô phénix sanglant que mon sang te soit offert. Accepte ce sacrifice… »


Elle priait. Cette garce osait prier ses dieux païens et se servir de moi pour… Je la lâchai et elle retomba au sol, je reviens vers le guéridon pour attraper la carafe de jus d’orage que j’adorais siroter pendant que je m’occupais d’elle. Pur il était acide au possible. J’en versai généreusement sur ses plaies. Elle se tordit de douleur.


Ce silence était vexant à la longue.

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