I - Sagesse et Transmission

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« Toi qui traverseras le désert, ne te fie pas à tes sens, mais questionne-les. Et trouve, au-delà de tes espoirs et de tes craintes, les bonnes réponses.

Interroge-toi quand tes pieds brulés par le sable chaud et ta soif menaceront ton équilibre. N’oublie pas de ressentir sur ta peau la caresse du vent : même absent, il annoncera ta nuit.

Réfléchis à cette réalité que tu croiras discerner, au loin, celle qui ondulera sous ce voile troublé. Surtout ne t’y précipite jamais. Il se pourrait bien que ces visions te jouent des tours.

Écoute le son des vents quand tu ne les ressentiras plus, mais méfie-toi des sons qu’ils portent, de leurs murmures. Comprends-les, avant d’en trouver la source.

Ne cède jamais par curiosité du goût et, par la faim, à dévorer ce que tu trouves. Tout festin peut être fatal pour l’ignorant.

Questionne toujours l’absence d’odeur comme sa présence.

Au-delà des portes du sensible, il existe en toi une boussole : c’est en faisant abstraction de toutes tes expériences que tu entendras, au profond, cette voix, la tienne. C’est elle et elle seule qui te guidera au travers de cette épreuve : ton initiation. Elle en sera la clé, que tu le veuilles ou non, et quelque soient ses intentions.

Quand tu nous reviendras - car tu nous reviendras - que tu sois vivant, mort ou illuminé, tu nous raconteras ce que tu as traversé, et nous l’inscrirons dans le livre de notre peuple. Ainsi, quand le désert n’existera plus sera-t-il toujours présent en nous.

Avant que tu ne vives cette expérience, sache que l’homme est l’artisan de son voyage, le faussaire de sa vie : il dessine ses rêves comme ses folies, il agit en fonction de son intérêt sans jamais compter le nombre de ses pas, et toutes les possibilités qui s’ouvrent dans le parchemin de sa vie. Regarde les étoiles sur la voûte du ciel. Quand tu les observeras, ne perds jamais de vue qu’elles ne sont pas des diamants qui scintillent, mais les destinées possibles d’un seul homme. Elles sont logées si loin qu’il est impossible de les atteindre à l’aube de sa vie. N’aller en chercher qu’une seule serait une erreur. Ce que tu apercevras au firmament n’est une image qui défie le temps et l’espace : il se pourrait que l’étoile qui se présente à toi comme l’élue de ton cœur soit éteinte dans sa constellation, qu’elle n’existe plus alors qu’elle te regarde toujours. C’est le plus étrange mystère de la création. Et peut-être le plus beau.

Ta boussole, elle existe en toi. C’est le premier et le dernier rempart contre la folie. »

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