Ils sont morts

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Jours 15.

L'inspectrice manque de vomir. Elle porte rapidement sa main à la bouche et court vers l'extérieur. Elle arrive proche d'un buisson et heureusement, elle arrive à conserver son déjeuné. Les policiers lui avaient dit que la scène était horrible à voir. La femme d'un certain âge avait vu des choses terribles au cours de la longue carrière. Cependant, ça dépassait l'entendement. Ce n'était pas le sang ou l'odeur. Ce n'était pas nécessairement les cadavres. Mais vraiment la façon dont les victimes étaient mortes.

Les humains ont beaucoup d'imagination. Que ça soit pour l'art, une nouvelle innovation, trouver une façon de conquérir le cœur de l'être cher ou... tuer. 

En général, l'être humain s'arrange toujours pour être à son avantage. Être le meilleur dans telle ou telle situations. Il veut être bon, même s'il est mauvais. Et s'il trouve qu'il est dans une situation que le ne l'avantage pas, l'humain use de son imagination pour s'en sortir. Nos pensées partent de loin, très loin. Tellement loin que parfois on se demande si nos pensées viennent réellement de nous...

Peut-être alors, l'imagination est simplement nos pensées, nos réflexions, nos sentiments. Imaginer que les vampires existent, reflète peut-être la peur du sang, l'envi d'être fort et de vivre éternellement ? Que le monde de la nuit nous attire ?

 Mais Dieu nous a créé comme de simple mortel. 

Dans une situation où  le malheur est notre quotidien, l'imagination est une espèce de porte de sortie. Face à la vie, les humains n'ont que leurs pensées... Et aujourd'hui ces pensées ont menées à la mort de Lucy et Lucas. 

***

- Tu en penses quoi ? Meurtre et ensuite suicide ?

La femme d'un certain âge regarde son jeune collègue. Pas encore 30 ans, pourrait être son fils. Mais il est beau et elle couche avec. Personne n'est au courant. 

- Le mec a tué la jeune femme ?

Elle secoue la tête.

- Le contraire.

Après avoir passé quelques heures sur les lieux du crime. Ils sont allés se prendre un café et un beigne pour le jeune homme. Ils discutent dans la voiture de l'inspectrice. Elle a pris quelques notes. Des notes pas très concluantes, qui ne donnent aucune piste. 

- Tu crois ?

- Mon sentiment me dit que c'est la femme qui l'a tué. Les apparences sont souvent trompeuses, Dale. 

Il prend une bouchée de son beigne tout en souriant. Elle a peut-être 57 ans, mais sa libido est comme une jeune de 25 ans. Pour une journée qui commence de façon stressante, elle ne pense qu'à le baiser. C'est une jeune homme très charmant.

- Je comprends, dit-il la bouche pleine, mais tu n'as aucune preuve. Elle était en fauteuil roulant. Comment elle a pu faire pour...

Son visage devient blême soudainement. 

- Kate... je crois qu'il y a des noix...

- As-tu tes médocs pour diminuer ta...

Des plaques rouges apparaissent sur son visage et déjà il semble avoir de la misère à respirer. Quel imbécile !  Elle boucle sa ceinture, démarre et appuie à fond sur le gaz. Elle allume les sirènes, la situation est urgente !

Heureusement, l'hôpital Général Juif n'était pas loin. Son collègue est pris en charge rapidement. Kate se promet de le réprimander une fois sur pied. Quel insouciant ! Elle ne va jamais comprendre...

Dans la salle d'attente, l'inspectrice perdue dans ses pensées ne voit pas l'ombre se faufiler dans une salle où quelques infirmières prennent leur pause. Elle est trop préoccupée par son jeune collègue.

En attente de nouvelles, Kate n'a pas vu une des jeunes infirmières échapper son café. Et puis, l'inspectrice n'a pas remarqué que la porte s'est fermée violemment sous les regards horrifiés du personnel de soin.

C'est en se levant pour aller jeter son café, qu'elle sent quelque chose d'étrange. Kate n'arrive pas à l'expliquer. Autour d'elle, tout semble normal. Au même instant, une infirmière vient à sa rencontre et lui explique que Dale est correct. Mais qu'il devra rester encore ici pour le surveiller un peu. La jeune femme lui dit qu'ils étaient chanceux d'être proche de l'hôpital. Elle hoche la tête puis va le voir.

- Appel moi quand tu pourras quitter, je vais venir te chercher. 

***

Lucy était une jeune femme de 29 ans. Elle a perdu la capacité d'utiliser ses jambes dans un terrible accident de voiture. Elle a également perdu ses parents par la suite. Ça du être très difficile au cours des années suivantes, pense la détective. La jeune femme a probablement souffert de dépression. Peut-être même qu'elle était encore dépressive. Kate se demande comment le couple était. Étaient-ils heureux ? 

Le rapport ne donne pas grand-chose. Comme ça ne faisait pas longtemps que le couple avait emménagé dans le quartier, les voisins ne les connaissaient pas beaucoup. Lucy ne sortait presque jamais chez elle.

Leurs corps sont présentement au laboratoire pour autopsie. Personne dans la famille du jeune homme semble être au courant qu'il soit décédé. Il n'avait pas ses pièces d'identité sur lui. Dans la maison, il n'a aucune information qui indique qui est sa famille directe. Son téléphone portable n'était également pas sur lui.

Pour acheter une maison aussi grande et la modifier ainsi, il devait avoir un bon emploi. Cependant, il n'avait pas de voiture de luxe.  Mais quel genre d'emploi faisait-il. Était-ce légal ? Aussi, il n'y avait aucuns bijoux, absolument rien de grande valeur. Peut-être qu'ils étaient modestes ?

Est-ce vraiment Lucy qui l'a tué ? Kate a-t-elle raison ? Et pourquoi la jeune femme aurait tué son mari ? Adultère ? Est-ce la seule raison qui pousse une femme mariée à commettre le pire ?

Mais toutes ses questionnements ne donne rien pour le moment. Personne n'a entendu de cris et il n'a pas de caméra. Kate doit être patiente. Ça ne fait  pas encore 12 heures que les corps ont été découverts. 

Son téléphone sonne.

- Kate ! Ramène-toi à l'hôpital immédiatement. D'autres renforts sont en route ! 

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