Tranquille Émile

4 minutes de lecture

Cassiopée

Le matin du 26 février

La brise du matin me sort doucement de mon sommeil, j'ouvre mes bras à cette nouvelle journée de ma vie. Je détourne mon regard de la porte, afin de le diriger vers mon réveil. Il est déjà 9H ! Tranquille Émile, tout va bien se passer, j'ai juste 20 minutes pour déjeuner, me doucher, m'habiller et me rendre à mon travail. Sinon, j'appelle le boulot pour justifier mon absence par une.... grippe. Cela fait 5 minutes que je réfléchis sur cela, je me lève, c'est décider. Je cours vers les placards de la cuisine, sans me rendre compte qu'un d'eux est grand ouvert.

Aie aie aie... Bravo Cassiopée, tu as une nouvelle fois réussi à te prendre la porte dans la tête. Après mûre réflexion, je vais me porter sur un bol de thé vert, au jasmin du commerce équitable, pour commencer cette matinée. Cela m'a davantage détendu, mais je suis vraiment en retard dorénavant. Je me hâte en direction de mon armoire pour me choisir des vêtements. Mon tatouage 268 Life Libération Animale, accompagné de mon T-shirt arborant la photo d'un taureau décédé et un message "Un génocide animal", participe à ma faible popularité dans le quartier, tantôt insultée d'extrémiste, de folle ou pire encore. J'accélère légèrement le mouvement, car il me semble, qu'il ne me reste que 5 minutes, afin de finir de m'habiller, et pour la douche, cela sera ce soir.

Je suis enfin sur le seuil de la porte, mon voisin de l'étage d'au-dessus, me fait d'ailleurs le plaisir de me complimenter d'un gentil mot : salope. Je réponds par un sourire à ce bouffon, et lui signifie d'un geste un peu outrageant de me laisser en paix. Ce mec me répugne au plus au point, j'ai convaincu sa femme dont je me suis liée d'amitié, de le quitter, à cause de son comportement innommable envers elle. Il ne voit en la femme, qu'une servante et une domestique, soumise au service des moindres désirs des hommes. Je ne doute pas qu'il n'y ait pas un homme plus inquiet pour sa virilité, qu'un macho dans son genre, comme disait mon amie Simone. Je n'ai qu'un mot pour le caractériser : juste pitoyable.

Le porche de l'immeuble est dans un tel état, il faut que j'en parle d'urgence au propriétaire de l'immeuble. Le retard que j'ai pris ne cesse de s'accumuler, je vais devoir me taper une course pour remédier à cela, une idée qui ne peut me mettre qu'en joie. Plus que quelques centaines de mètres, je n'ai plus autant couru depuis longtemps. En même temps, qu'est-ce qui m'a pris de débuter ce livre sur le soutien des élites économiques et de la droite conservatrice allemande à Hitler, alors qu'il était 23H30  ? Franchement, en tant qu'historienne spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, je ne parle et ne traite pas assez de ce type de sujets dans ma vie professionnelle. Par conséquent, j'ai oublié de mettre mon réveil et j'ai triomphé en me réveillant beaucoup trop tard.

Ne serait-ce pas un chien abandonné, là-bas sans aucune présence d'humains aux alentours, il me paraît avoir un collier et surtout en mauvaise forme. Évidemment, je risque d'être grandement en retard en allant à son secours, mais abandonner cet être vivant à son funeste sort est inconcevable. J'appelle le numéro de mon chéri, heureusement que je l'ai rencontré celui-là. C'est toujours utile d'avoir un amoureux vétérinaire, lorsqu'on est une passionnée de la cause "animale". On s'est rencontré à une manifestation devant un abattoir, puis par la suite, on ne s'est plus quitté enchaînant un tour du monde, des actions bénévoles et des voyages humanitaires. Petit bémol, il insiste en ce moment pour avoir un enfant, et je ne pense pas être prête pour ma part. Je le vois déjà ouvrir la portière de sa voiture, et venir me donner un bisou. Je l'amène ensuite jusqu'à cette pauvre bête. Il la prend immédiatement en charge dans son véhicule, et il essaye en vain de me convaincre d'aller au travail. Seulement, je suis tellement butée, qu'il finit par abandonner, et nous partons tous les deux en direction de sa clinique.

Il me reparle subtilement de ses envies d'un bébé, en évoquant qu'une amie à nous va accoucher dans le mois. Je préfère changer de sujet, même si ses paroles éveillent quelque part une réflexion sur le fait d'avoir un enfant, au sein de mon esprit.

On arrive rapidement dans sa clinique et je m'installe sur une chaise dans son cabinet. Je patiente le temps qu'il soigne le chien, et comme à mon habitude, je ne cesse de m'inquiéter pour lui. Bonne nouvelle... Il n'a rien, il était simplement en manque de nourriture. Son responsable légal va venir le chercher dans l'après-midi. J'ai un appel manqué et un message : bonjour, je m'appelle Célia. Je suis détective privée et j'enquête sur Antoine, un ami à vous, qui a mystérieusement disparu à Lyon. Je dois impérativement vous parler, rappelez-moi vite.

Antoine, ah encore lui qu'est ce qui a bien pu lui arriver cette fois. Plus de nouvelles du jour au lendemain à personne, et maintenant, il a complètement disparu.

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