Une union éphémère de nos coeurs

2 minutes de lecture

Célia

La soirée du 14 janvier

Je ne peux croire qu'un homme m'a amené dans un endroit aussi incroyable. Il est tellement charmant, et se comporte d'une manière si sophistiquée en me tenant la porte avant d'entrer. Je rentre dans un lieu de raffinement français et lorsque Mickaël distingue la place m'étant réservée, il s'y rend afin de pousser ma chaise. Je suis touché par l'acte qui dévoile une attendrissante galanterie, même si cette courtoisie revêt le caractère d'un ancien usage de nos jours. La vue est splendide surplombant ce bâtiment à l'architecture classique datant du 17ème siècle où Napoléon installa son bureau en 1795 puis 100 ans plus tard où le nom de Dreyfus fut injustement sali. Je suis accompagné d'un homme éblouissant et je m'extasie devant un édifice, sérieusement ?

Nous bavardons de divers sujets concernant nos rêves ou nos projets, jusqu'à aborder ces sujets que je désirais tant éviter. Une phrase de sa part sur ma sœur suffit à ouvrir ma boîte de pandore, je lui livre toute mon existence en commençant par mon enfance, ma maladie, mes tentatives de suicide et enfin le meurtre de l'ancien mari de Sandrine. Je me délivre de ce fardeau que représente ma vie à cet homme que je connais si peu. Que se passe-t-il, ce comportement ne me ressemble pas ?

La cuisine de ce restaurant se révèle succulente, le choix de Mickaël s'avère de la sorte judicieux. Je viens de finir mon délectable Écrou au Chocolat praliné croustillant à la glace à la noisette. Je remarque qu'il vient de sortir quelque chose de sa poche. Il approche sa main de la mienne et m'offre une petite boîte où est inscrit en doré, Cartier. Je discerne à l'intérieur une magistrale paire de boucles d'oreilles serties de diamant et d'or. Je ne sais que répondre à un pareil présent, je lui glisse un timide merci. Il m'assure que ce n'est rien, cela l'émerveille de me voir sourire. Il attribue un généreux pourboire au serveur, puis nous sortons du restaurant, et nous reprenons le chemin de la voiture. Il met subtilement son affectueuse main sur mon dos, je me laisse faire. Soudain, il s'arrête et me retient délicatement de manière à ce que son corps se colle au mien. S'ensuit un silence où il m'envoûte entièrement, il sort son doux chiffon de soie et essuie le chocolat sur ma bouche. Je suis gênée comme je ne l'avais jamais été. Il approche sa savoureuse lèvre de la mienne, plus son souffle se rapproche plus mon cœur s'affole. Il sent sûrement ce frémissement sur ma peau, et me couvre de ses mains rassurantes. L'odeur de son parfum m'enveloppe, et je m'abandonne. Je me délecte de ce moment de tendresse où s'effleurent nos lèvres dans une union éphémère de nos cœurs.

Après cet intense instant, nous continuons notre traversée jusqu'à distinguer rapidement la voiture. J'observe la route de façon à ne pas croiser son regard, que suis-je en train de commettre ou d'accomplir ? Je ne me préoccupe même plus de ma sœur, et que faire de ce que j'éprouve à l'égard de Mickaël. Tout cela me paraît tellement inattendu, et ce trajet très court. Sortant de mes divagations, je l'entends évoquer la possibilité de prendre un dernier verre chez lui.

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