Chapitre 1

3 minutes de lecture

Je m’appelle Chance j’ai dix-sept ans, bientôt dix-huit.

L’autre jour, je suis tombée amoureuse.

Il s'appelle Sammy et n’est pas de “bonne compagnie” comme dirait ma mère. Mais avoir des bonnes notes au lycée et être membre du conseil des étudiants à ses avantages. Notamment celui de plaire à papa et maman. Charlotte me dirait probablement de faire attention, que les “bad boy” c’est pas vraiment mon genre. Sauf que ça fait des mois qu’elle est partie sans un mot. Elle me manque. Les vêtements et robes que je crée s’accumulent dans ma chambre, elle était ma modèle, elle adorait mes vêtements, on faisait des fashion show quand on était petites. On avait même déjà prévu de partir en voyage ensemble à Paris, puis Rome et d’autre endroit. Tant de projet.

Mais pour le moment, je suis en train de mourir.

Le métal gris d’une barre d’acier reflète les lumières jaunâtre de l'entrepôt avant de s’enfoncer dans ma poitrine. Elle traverse le tissu de mon costume, puis la cotte de maille caché dessous, pour enfin finir par transpercer mon corps, jusqu’à s’arrêter dans le béton en dessous. Malgré tout, mon cœur continue de pomper du sang qui vient se jeter dans ma gorge, transformant mes cris et sanglot dans un son indistinct et pathétique. Un peu d’air passe par mon nez brisé qui lui aussi déverse un flot de liquide rougeâtre au goût ferreux.

Le reste de mon corps n’est plus qu’un amas de nerf douloureux hurlant à chacun de mes gestes. Une toux incontrôlée fait gicler le sang que j’avais dans la bouche et renvoie une vague de souffrance dans tous mes membres. Laisse-moi mourir, je supplie presque, mais je ne peux pas abandonner, je n’ai pas le droit.

Je sens un mouvement à ma droite, un bras se lève et apparait dans mon champs de vision. La manche du costume a été arrachée, en dessous, mon bras nu et couvert de lacérations et de brûlures. Au bout de la main, deux doigts ont été arrachés, un troisième pend lamentablement, retenu par un lambeau de peau.

Lentement et en tremblant, la main se referme sur la des barre en acier et commence à tirer. Le sang a rendu le métal glissant, elle doit s’y reprendre à plusieurs fois, au troisième essai, j’entends un craquement, j’ai juste le temps de voir le blanc de l’os qui vient de percer la peau et mon bras, ce qu’il en reste retombe à mes coté.

Il n’y a plus rien en faire. Un dernier souffle reste coincé dans ma gorge, noyé dans un flot de sang. C’est fini, enfin.

— Est ce que tu veux bien danser avec moi, petite sœur ?

A travers le brouillard de souffrance, les mots s'immiscent, aussi clair que si ils avaient été murmuré à mon oreille.

Alors, à défaut de sang, je fais couler toute ma haine dans mes veines, j’empoigne mon cœur de tous les sentiments que j’ai gardé au fond de moi depuis si longtemps, j’injecte toute ma colère dedans, si ce n’est que ce qui me reste, qu’il en soit ainsi ! Je me moque de brûler tous mes muscles, je me moque de détruire uit la moindre once de raison qui m'habite encore, pour ne devenir qu’un mouvement destructif et animal.

Je me relève, glissant le long de la barres de métal, j’ignore sa chaire qui se tord au passage de l’acier, je me remets sur pied, crache le sang qui obstrue ma gorge et, enfin, hurle toute ma rage.

— CHARLOTTE !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Nvaet . ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0