Chapitre 39

7 minutes de lecture

J’ai à peine refermé la porte que je sens des bras m’entourer. Je me retourne et des lèvres viennent se poser sur les miennes. Ça c’est un accueil que j’apprécie.

- Tu en as mis du temps à revenir, me dit-il entre deux baisers.

- Hum, je t’ai manqué ? Dis-je avec une petite étincelle de plaisir.

Il hausse les épaules et me regarde avec un petit sourire en coin.

- Pas vraiment, mais je m’inquiétais, je me disais : ce boulet va être encore perdu, il va falloir aller le chercher…

Je le fais taire d’un baiser en riant. Rapidement, on se retrouve sur son lit, s’embrassant, nos mains passant sur le corps de l’autre.

Nous sommes interrompus par mon portable qui vibre dans la poche arrière de mon jean. Je l’ignore une première fois, mais il se remet à vibrer une fois, deux fois. À la troisième vibration, Enzo se détache de moi, sort le portable de ma poche et me le tend.

- Bon, regarde parce que ça va être chiant sinon.

Je regarde vite fait. Des messages de mon père, apparemment ce sont les photos de l’appart dont il me parlait. Je met le portable en silencieux puis le jette sur mon lit.

- Rien d’important, dis-je avant de recommencer à l’embrasser.

Derechef, il se détache du baiser.

- T’es sûr ? T’as l’air contrarié.

- Non, t’inquiète, c’est juste mon père.

Je me penche pour l’embrasser, mais il se dérobe. Je vais finir par me vexer. Il met sa main sur le côté de mon visage et passe son pouce sur mon front.

- Tu sais que tu as des rides qui vont rester si tu continues à plisser le front ainsi ? Se moque-t-il.

Je soupire :

- C’est rien, il m’a appelé pour me souhaiter mon anniversaire et me parler de mon cadeau.

- Et ? C’est si nul que ça ?

- Il veut m’offrir un appartement.

Enzo a un bref rire incrédule.

- Oui, je comprends, dit-il d’un ton sarcastique, moi aussi ça me soûle quand on me fait des cadeaux que je ne peux pas échanger…

- Ah ah ah, je sais que je ne devrais pas me plaindre. Mais le souci, c’est qu’il a choisi l’appartement qu’il veut, en face d’une école dans laquelle je ne suis même pas sûr de vouloir aller...

- Qu’est ce que tu veux faire ?

- En vrai, je ne sais pas trop. Il y a plusieurs trucs qui m’intéressent, mais rien sur lequel je me sois vraiment décidé. Mon père veut que je fasse une école de commerce, et en soi ça ne me déplairait pas plus que ça… Mais c’est pas non plus un rêve. Enfin, comme d’hab’, je ne sais pas vraiment ce que je veux.

Il sourit.

- J’avais cru remarquer.

Il sourit encore plus quand je grimace à son intention. Je soupire.

- Et puis, c’est un grand appart…

- Pour t’installer avec Sarah ?

Je hoche la tête.

- Qu’est ce que tu vas lui dire ?

Il a dit ça d’un ton parfaitement neutre, et je déteste à quel point il arrive à paraître indifférent comme cela.

- Bah je vais dire non. Ça me paraît moyennement compatible avec ça… dis-je en passant ma main sur sa cuisse.

Son sourire déclenche des petits picotements le long de mon dos. De nouveau, je l’embrasse, et cette fois il ne se dérobe pas. Mais alors que ma main commence à s’égarer sous son T-shirt, il l’arrête et se recule encore une fois.

- Mais t’as pas peur que tes parents te posent des questions ?

Je soupire. Bien sûr qu’ils vont me poser des questions sur ma rupture avec Sarah, auxquelles je ne vais pas pouvoir répondre de façon honnête. Mais je n’ai pas envie de penser à ça maintenant. Posant ma main sur son torse, je le repousse sur le matelas, puis je me redresse et passe une jambe de chaque côté de son bassin de façon à être au-dessus de lui.

- Dis-donc, ce n’est pas toi qui parlait de voir au jour le jour ? Là tu vois, j’ai autre chose en tête que de parler de mon père…

Je me penche pour l’embrasser et, enfin, il répond positivement, attrapant ma nuque pour approfondir le baiser. Je sens ses mains se déplacer sur mes hanches, puis agripper mes fesses. Se soulevant un peu, il frotte son bassin au mien, et ça m’excite terriblement. Après seulement quelques instants, je me sens déjà à l’étroit dans mon jean.

Je saisis son T-shirt et lui retire prestement, avant de retirer le mieux tout aussi rapidement.

- T’es bien pressé, se moque-t-il.

- Je t’ai attendu toute la journée et en plus ça fait une demi-heure que tu parles, un peu que je suis pressé, je lui répond en retournant l’embrasser, effaçant son petit sourire moqueur.

Nos jeans subissent bientôt le même sort, et l’on se retrouve en caleçon. Je me colle un peu plus à lui, son érection rencontrant la mienne à travers le tissu de nos sous-vêtements. De ma langue, je pars à la découverte de son corps, commençant par semer des baisers dans son cou puis descendant le long de ses clavicules. Je viens jouer avec ses tétons, les suçotant et les mordillant, l’un puis l’autre, ravi de lui arracher des petits soupirs. Je continue à descendre sur son ventre mince, laissant ma langue s’égarer sur son nombril. Je me retrouve bientôt face à son entrejambe.

Saisissant les bords de son caleçon, je lui retire, libérant son sexe déjà bien bandé. Je reste un instant interdit face à cette situation totalement nouvelle pour moi. Enzo doit deviner mes réticences, puisqu’il me dit doucement :

- Lucas, t’es pas obligé si tu ne veux pas…

Sauf que j’en ai envie, je crois. Surtout, j’ai envie de lui faire plaisir. Mais j’ai peur de mal m’y prendre. Je respire un grand coup. Si tant de gens y arrivent, je devrai pouvoir me débrouiller.

Je saisis son sexe et, m’armant de courage, je me penche et passe ma langue sur le bout, assez timidement tout d’abord, puis avec un peu plus d’appui. Je m’enhardis et donne des coups de langue de plus en plus prononcés sur son gland, puis le long de sa hampe, suivant la veine qui la parcourt. Sa respiration se fait plus courte alors que je prend son gland dans ma bouche. Je fais d’abord de petits mouvements, tachant de m’y prendre au mieux, prenant garde à ne pas laisser mes dents traîner contre la peau fine. Je sens son sexe se tendre plus encore sous mes coups de langue, et ses petits soupirs m’encouragent à continuer.

Rapidement, ces mouvements me paraissent plus naturels et mes va-et-vient se font plus amples. J’essaie de reproduire ce que j’avais tant aimé qu’il me fasse. Mes mains viennent aider ma langue, caressant ses bourses, prenant le relai de ma bouche, et je suis satisfait de l’entendre gémir.

Prenant confiance, j’alterne maintenant des mouvements brefs sur son gland avec des mouvements aussi amples que je peux, et les soupirs qu’il pousse résonnent agréablement à mes oreilles. Je suis surpris en constatant qu’il n’est pas le seul à éprouver du plaisir : malgré mes réticences du début, je ne suis pas du tout dégoûté par ce que je suis en train de faire, au contraire. Particulièrement, j’apprécie de sentir son sexe durcir encore sous ma langue, de sentir la douceur de sa peau, et même son odeur. Mais surtout, j’aime l’idée que c’est moi qui lui donne du plaisir. Son souffle est court, sa poitrine se soulève par à-coups, ses gémissements sont de plus en plus fréquents et ses cheveux épars et son regard humide forment un tableau terriblement érotique. Savoir que c’est moi qui le met dans cet état me grise, et je reprends mes mouvements de plus belle.

Encore quelques minutes, et je le sens se tendre plus encore.

- Lucas… Je vais jouir…

Je me recule, tout en continuant de le masturber avec ardeur. À peine quelques secondes plus tard, un liquide poisseux vient se répandre dans mes mains, tandis qu’Enzo pousse un long gémissement. Je me penche sur la table de nuit pour récupérer un mouchoir, et je l’observe en essuyant les traces de son orgasme. J’aimerais graver son image tel qu’il est là, les jambes un peu écartées, le dos soulevés, un sourire de ravissement sur le visage : une image de luxure à l’état pur.

Il se redresse et, saisissant ma nuque, m’attire à lui pour un baiser passionné.

- Merci, dit-il doucement.

Ne sachant trop que dire, je me contente de l’embrasser. Ses mains viennent alors se poser sur mon torse, puis il me repousse sur le lit, un sourire malicieux au coin des lèvres. Je sens ses doigts effleurer mon ventre, avant d’arriver à mon bas-ventre. En deux mouvements, il retire mon boxer, libérant mon sexe qui ne demandait que ça. Sans hésiter, il saisit mon sexe à pleine main et le caresse doucement. Même avant ça, je bandais déjà comme jamais, alors là… À peine quelques mouvements après, je pousse déjà des gémissements bien trop aigus pour ma propre dignité. Et ça ne s’améliore pas quand sa bouche vient rejoindre ses mains.

Je retrouve les sensations qu’il m’avait déjà fait connaître la dernière fois, le plaisir envahissant le creux de mes reins dans des picotements presque douloureux. Je me tortille pour qu’il passe sa langue là où j’en ai besoin, pour qu’il me prenne plus profondément encore en bouche. Et ça marche, il réagit au moindre de mes soupirs, et je ne suis rapidement plus que gémissements et petits cris d’extase. Encore quelques minutes de ce traitement, et je sens le plaisir s’intensifier encore. J’ai à peine le temps de le prévenir que l’orgasme me fauche, m’arrachant de longs gémissements et quelques paroles incohérentes.

Je cherche mon souffle quelques instants, tachant aussi de reprendre mes esprits. Une fois les dernières traces de nos méfaits effacés, Enzo vient se recoucher à côté de moi. Je l’accueille avec un grand sourire et l’embrasse. J’essaie de faire passer ce que je ressens dans ce baiser, toute ma gratitude. Pas seulement pour l’orgasme qu’il vient de me procurer, mais aussi pour le plaisir simple qu’il me procure rien qu’à me tenir dans ses bras comme il le fait en cet instant.

Quelques minutes plus tard, je m’endors dans ses bras, le cœur gonflé par un sentiment de sérénité.


Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Arty_ ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0