Chapitre 36

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Le reste de la journée est passé assez lentement. Toute l’après-midi, on a eu une suite de films qui demandaient bien trop de concentration pour moi, suivis de débats sur leur contenu – débats principalement entre nos deux profs, avec quelques rares interventions des élèves. Pour ma part, j’étais bien trop occupé à dormir, ou à réfléchir à tout et à rien. Mais surtout, j’étais impatient que le soir arrive – et le moment où je pourrai retrouver Enzo.

Après le repas de ce soir, et un Monopoly intense pendant lequel Thibaut nous a plumés les uns après les autres, je rejoins ma chambre. À mesure que je m’en rapproche, l’angoisse qui m’a accompagné toute la journée s’éteint peu à peu. Je m’étonne de constater que cette chambre, que je cherchais à fuir jusqu’à hier encore, est maintenant devenu le lieu que je souhaite le plus rejoindre – enfin, je ne dirais pas non à un voyage dans les Bahamas, mais vous avez compris l’idée.

En rentrant, je suis un peu déçu en voyant qu’Enzo n’est pas encore là. En même temps, il est à peine 22 heures. Je vais prendre ma douche en attendant.

Après avoir rassemblé mes affaires, je rentre dans la cabine et allume l’eau. Au vu des températures plus que glaciales au-dehors, j’apprécie particulièrement la chaleur de l’eau, qui vient détendre les muscles de mon dos. Je ferme les yeux pour savourer la pression du jet sur ma peau.

Quelques instants après, je les ouvre brusquement en entendant un bruit. La porte s’est ouverte, et Enzo est là, me regardant avec un sourire au coin des lèvres. Mon cœur a un raté. J’ai presque envie de me cacher tellement le regard qu’il pose sur moi est incendiaire. De la buée a beau s’être formée sur la vitre, je suis presque sûre que ma décence n’est pas assurée.

- Salut, dit-il d’un ton parfaitement calme sans se départir de son sourire.

- Salut, je réponds faute de mieux, la voix chevrotante. Tu sais que ça ne se fait pas d’observer les gens sous la douche comme ça ?

Il sourit.

- Tu préfères que je parte ?

Je secoue la tête, ce qui ne fait qu’agrandir son sourire.

Ses yeux ne quittent pas les miens pendant qu’il commence à se déshabiller, avec une lenteur insoutenable. Je sens déjà que mon corps commence à se réveiller à cette vue. Sa chemise est enfin ôtée, il s’attaque maintenant au pantalon. J’ai tellement envie qu’il me rejoigne que c’en est presque douloureux. Enfin, après un dernier mouvement, il se retrouve totalement nu et avance vers la douche.

Il a à peine passé la porte de la cabine que je me jette sur ses lèvres. Je passe peut-être pour un perdu, mais tant pis. J’en ai rêvé toute la journée, et le voir là, nu à quelques centimètres de moi, a abattu mes dernières résistances. Pendant quelques minutes, je l’embrasse comme un damné, le tenant fermement contre moi, ma langue partant à l’assaut de sa bouche. Rapidement, l’atmosphère devient suffocante, et ça ne vient pas de la chaleur de l’eau.

Je déplace mes mains de ses hanches à ses fesses, les agrippant pour le rapprocher encore de moi. Se faisant, nos corps se frottent un peu plus, et je sens que, de mon côté comme du sien, les choses deviennent plus dures. J’ondule des hanches, mon érection rencontrant la sienne, et je me satisfais de l’entendre pousser de petits gémissements.

Ses mains passent sur tout mon corps, m’électrisant un peu plus. L’une d’elle s’égare entre nous, caressant nos deux sexes. Sentir tour à tour sa paume ou son pénis contre le mien m’excite encore plus. Ses mouvements sont d’abords maladroits, mais rapidement ils se font plus précis, saisissant mon sexe à pleine main, dans un va-et-vient qui m’arrache des soupirs lourds. Je tend ma main vers son érection et lui rend la politesse, accordant mes mouvements sur les siens. En quelques instants, son souffle se fait plus court encore. Mon propre plaisir est décuplé par la vision lubrique d’Enzo soupirant et gémissant, la tête légèrement basculée en arrière. Savoir que c’est moi, ce que je lui fais, qui le met dans cet état, me grise.

Bientôt, je sens le feu qui s’est allumé dans mon bassin s’intensifier encore, et la pression s’accentuer dans mon bas-ventre. À peine quelques secondes plus tard, l’orgasme me foudroie, et Enzo ne tarde pas à me suivre. La longue plainte qu’il émet résonne comme une douce mélodie à mes oreilles.

Pendant quelques instants, on ne dit rien, chacun cherchant son souffle. Mes jambes tremblent un peu, et je m’appuie à moitié sur Enzo pour tenir debout. On s’embrasse lascivement, pendant que l’eau lave les dernières traces de nos actions.

Je me détache un peu de lui et l’observe, me perdant une fois encore dans ses yeux bleus. L’eau a plaqué sa masse de cheveux sur le côté de son visage, lui donnant un air canaille. Mais surtout, je me complais dans le sourire qu’il me fait. Je me damnerais pour ce sourire.

- Tu rentres souvent dans les douches avec d’autres gens toi ?

Il rigole.

- Bah, oui, tu crois que je passe mes soirées à quoi ? Je fais le tour des couloirs…

Je secoue la tête. Vu qu’il n’y a qu’Anne et Mme Blanc dans notre couloir, j’ai peu de soucis à me faire.

- Mais t’inquiète pas, poursuit-il en se penchant sur moi, t’es le plus sexy de tous…

Je frisonne alors qu’il m’embrasse. On m’a déjà dit que j’étais sexy, mais l’entendre dit par Enzo a une autre saveur.

Après un moment, on se sépare. L’excitation étant retombée, l’ambiance de la douche m’apparaît bien plus tiède et je commence à frissonner.

- Non pas que je n’apprécie pas de te voir dans cette tenue, mais si on sortait ?

Il hoche la tête.

- Bonne idée, avant que les gérants de l’hôtel viennent nous sortir d’ici parce qu’on prend trop d’eau.

On reste néanmoins un peu plus longtemps, le temps notamment de se laver – ce pour quoi j’étais initialement venu, avant de me faire vicieusement dévier de mon intention. Rapidement, on en est venus à s’aider l’un l’autre – dans un but entièrement pratique, entendons-nous bien. J’ai eu encore une fois l’occasion d’explorer le corps d’Enzo, appréciant la contracture de ses muscles fins sous mes doigts. Je dois bien avouer que mes mains se sont quelquefois égarées.

Une dizaine de minutes plus tard, nous voilà enfin sortis. On se sèche rapidement, et j’ai un petit pincement au cœur en le voyant remettre un caleçon. Heureusement, il se passe de T-shirt, me laissant une jolie vue sur son torse. Après avoir passé moi-aussi des vêtements, je lui emboîte le pas alors qu’il sort de la salle de bain.

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