CHAPITRE 12

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“After all you put me through

You’d think I’d despise you

But in the end I want to thank you

Cause you made me that much stronger” — Stronger de Christina Aguilera[1]


DEREK


— D’après les médias et mes informateurs, il n’y a eu aucune victime. De ce que je sais, l’immeuble n’était pas abandonné comme il le prétende. Alors, je veux savoir qui les a prévenus ?! crie Drew.

Tout le monde se soupçonne du regard et je me prête au jeu. Ce matin un gamin est venu me voir avec un message. Il disait que tout le monde allait bien, j’ai laissé le soulagement m’envahir avant de reprendre mon rôle. Drew est dans une colère noire et j’en suis responsable. Mais je n’aller pas le laisser tuer des innocents pour un seul homme. À partir de maintenant je suis son prisonnier, son homme de main, je lui obéirai sans poser de questions, parce que je lui dois bien. Toutes les fois où je me suis servie de lui, toutes les fois où j’ai renforcé son instinct meurtrier. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour me racheter.

Il s'est mis en tête de trouver le traître et il ne fait pas dans la dentelle. Tous les hommes au courant de l'opération passent par un interrogatoire. Le détecteur de mensonges les passe au scribe et j'y passé aussi. J'ai appris il y a longtemps à tromper cette machine. Mentir c'est tout un art. Mes réponses l'ont satisfait ce qui n'était pas le cas de tout le monde, l'un d'eux a été exécuté devant tout le monde, selon Drew, il n'a pas été assez discret lors de l'inspection de la planque. Sa mort a permis une chose refroidir tout le monde de tenter ou d'échouer face à lui. Mais pour moi ce n'est qu'un moment de répit, mon frère est intelligent et il finira par savoir qui je suis.

— Asher, Lire veut te voir dans son bureau.

Je hoche la tête et le suit. Je n’étais jamais rentré dans son bureau, mais la décoration ne me surprend pas. La pièce est sobre et simple, je dois avouer que le rouge sang des murs est à l’image de sa violence.

— Tu voulais me voir ?

— Oui, j’ai quelque chose à te proposer, dit-il en buvant son café.

Je m’assois en face de lui et attends.

— J’aimerais te donner plus de responsabilités, mais pour ça tu devras le mérité, me montrer ta valeur une nouvelle fois, que tu loyale et que nous sommes sur la même longue d’onde. Le moment venu mon bras droit te transmettra le lieu et l’heure.

— C’est d’accord.

— Maintenant tu peux disposer.

Je redoute ce qu’il me prépare, tuer devrait aller, mais si c’est une chose tordue dont lui seul a le secret, je devrais mettre toute ma volonté pour le commettre.


Quelques jours plus tard, il m’a donné rendez-vous à la gare de triage. Cependant quand j’arrive il n’y a personne. C’est bizarre, je regarde tout autour de moi sur mes gardes, la nuit commence à tomber et je n’aime pas ça. Je serre mon arme, le noir deviendra bientôt leur meilleur allié et il pourra m’éliminer sans que je ne puisse agir. Je finis par arriver avec quelques-uns de ses hommes.

— Désoler de t’avoir fait attendre, j’ai eu un peu de mal à trouver ce que je chercher.

— Alors quel est ce rite de passage ?

— Tu n’as qu’à te retourner.

Avec appréhension je m’exécute. Trois personnes sont à genoux, un sac sur le visage, l’un d’eux essaye désespérément de détacher les liens qui lui en serrent les pieds et les mains. Un mode d’emploi est inutile, je dois les tuer, OK pas de problème. Leurs visages sont alors découverts, malgré les blessures et le sang, je les reconnais. Ils ne se sont pas laissé faire et ça ne m’étonne pas d’eux. Mais ils ne devraient pas être ici, ils étaient censés être en sécurité. Ils me fusillent tous du regard et s’ils étaient libres Ryan est celui qui se jetterait en premier sur moi.

— Bah alors tu as l’air surpris Asher ou devrais-je dire Waylon, pardon, tu préfères Derek maintenant.

Je baisse la tête, je croyais vraiment tromper mon frère, bien sûr qu’il a fini par savoir qui j’étais, ce n’était qu’une question de temps.

— Tue-les, montre-moi que je compte plus qu’eux.

Avec résignation je pointe mon arme, je n’ai pas le choix. Je dois le faire pour que Drew croie de nouveau en moi, pour que j’aie une chance de le sauver. Il a beau être la pire des abominations, il reste mon frère. Vous seriez prêt à quoi pour récupérer une personne que vous avez connue ? Moi, à tout. Mon doigt se presse contre la gâchette, le visage dur et froid je me demande par lequel je vais commencer.


RYAN


Il va tirer, on le sait tous les trois. Il est déterminé à enlever le poids qu’on ait. Il y a toujours une limite aux promesses et je crois qu’on vient de l’atteindre. Mon seul réconfort c’est que je mourrai avec David. Ma place est là-bas depuis le début, après tout on ne peut pas être un survivant toute sa vie. Je voudrais juste mourir mes lèvres contre les siennes, ça serait la meilleure façon de partir.


DAVID


Voilà comment l’histoire va se terminer, les héros finissent par mourir. Malgré qu’on les croit tous immortels, on l’a bien vu Spider-Man, Wolverine ou encore Superman y sont passés. Parfois les méchants finissent par gagner. J’aimerais avoir encore la force de me battre, ne serait que pour ma mère, Eliott et Liam, mais on ne peut pas le raisonner et il a fait son choix. Au fond les gens ne changent jamais même si j’aurais voulu le croire. Je regarde une dernière fois Ryan, c’est comme ça que je voulais mourir, avec lui à mes côtés.


THOMAS


Je vais enfin retrouver Jack. Après tant d’années de souffrance, je pourrais de nouveau le serrer dans mes bras. Cependant, je n’arrive pas à m’en réjouir, parce que Jack est la raison pour laquelle je veux mourir et Darren celle pour laquelle je veux vivre. Je ne pensais pas qu’il me faudrait une arme sur la tête pour réaliser que je l’aimais, pour réaliser que je veux vivre. C’est quand la fin arrive qu’on prend conscience de certaines choses. Adieu Darren, adieu Raven.


DEREK


Le cœur lourd je vise et tire à trois reprises. Les balles finissent leur course dans les graviers. Elles n’ont touché aucune cible, j'en suis incapable de faire ça. Drew le sait, mes hommes ont toujours péri de sa main et ce n’est pas maintenant que je vais commencer à les abattre. J’ai fait une promesse, celle de les protéger dans l’espoir de me pardonner. Je finis par retourner l’arme contre mon frère. Une armée de pistolet se pointe sur moi.

— Essaye de m’abattre et tu mourras avant, me dit mon frère.

— Dit leurs d’interviennent, mes hommes les descendrons, je mens.

Avec résignation et peur ils les baissent, Drew est furieux et pointe son Beretta vers moi, il va appuie, je le devance. La balle l’atteint dans la jambe gauche le déstabilisant.

— Tu croyais que j’allais t’achever sans te faire souffrir, jamais.

Il grimace de colère, de rage.

— T’as fait autant de mal que moi dans cette histoire.

— Ouais, mais contrairement à toi, j’essaye de les réparer.

Le sang gicle quand une nouvelle balle le touche, sa main est en sang, son arme à terre. Mon regard est impitoyable, il a beau être mon frère aujourd’hui il n’est plus rien. Notre père aurait honte de ce qu’il est devenu, il l’aurait déjà tué. Gérer une ville, ce n’est pas tuer des gens sans raison, ce n’est pas vendre de la drogue aux jeunes pour avoir plus de pouvoir. Ce n’est pas se venger de son frère sur des innocents. Je m’en veux d’avoir dû en arrivant là pour le comprendre.

— Celle-là c’est pour Josh, il ne méritait pas de mourir dans ta vendetta de merde.

Le bruit résonne dans la nuit et je me rapproche de lui, déterminer, sans pitié. Il me tient encore tête, mais pour la première fois depuis des années, je le vois avoir peur. J’entre aperçois celui qu’il était avant tout ça. Est-ce que j’ai envie de lui laisser une seconde chance ? Est-ce que j’espère encore pouvoir le sauver ? Non, plus maintenant. Il crache du sang en grimaçant, je viens de lui perforer le poumon, bientôt il suffoquera.

— Ça fait mal, d’agoniser de sentir chaque organe s’affaiblir, de sentir la vie te quitter. Tu vois ce que tu leur as fait endurer, dis-je en pointant Thomas, Ryan et David.

Son regard ne me supplie pas, seule sa tête s’appuie sur mon flingue, me laisse entendre qu’il veut en finir.

— Derek, ce n’est pas à toi de le faire ! crie Ryan.

Mais je fais semblant de ne pas l’avoir entendu.

— Cette histoire à commencer avec moi elle se terminera avec toi.

J’appuie sur la détente, le regardant droit dans les yeux. Son corps s’effondre dans une marre de sang. Le silence s’installe, un silence de soulagement, tout est terminé. Je ne pensais pas que les souvenirs d’enfance m’envahiraient. À l’époque où tu étais innocent, mais tu as choisi de devenir comme ça, j’arrête dans n’endosser la responsabilité. Je me retourne vers les garçons et les détache. Ryan est animé par la fureur.

— Pourquoi tu ne m’as pas laissé faire ? C’est moi qui aurais dû buter cette enfoirée.

— Tu devrais me remercie. Tu ne sais pas ce que ça fait de tuer quelqu’un. Ça te bouffe de l’intérieur et tu n’arrives plus dormir. Je t’ai évité des années de cauchemars supplémentaires. Drew ne vous fera plus de mal. (je me retourne vers les hommes de Drew) Maintenant, cette ville est mienne, si l’un de vous (je pointe mon arme sur eux) conteste mon autorité je le tue.

Ils se regardent tous, personne n’ose me contredire.

— Vous pouvez rentrer et si vous avez un problème vous savez où me trouver. Une voiture vous ramènera chez vous. Je suis désolé qu’ils vous aient entrainé là-dedans.

Puis mes nouveaux hommes et moi retournons au building qui est désormais le mien.


THOMAS


C’est encore troublé par les événements que la voiture de Derek me ramène chez moi. Ryan et David ont été posés à leur appartement, pour être honnête on n’a pas vraiment eu l’occasion de parler de ce qui s’était passé. On a tous cru qu’on allé y passer et je crois qu’on était tous prêt à faire le grand saut, tous fatiguer. Mais avoir été épargné c’est comme une renaissance, comme si tu te rendais compte que la vie était précieuse.

— Faite demi-tour et posez moi à l’angle de la 99 Wells Street et de la 201 Washington street.

— Pas de problème.

Si je dois continuer a existé alors Darren doit être à mes côtés. Je dois accepter de tourner enfin la page de ce qui s’est passé avec Jack, accepter qu’on fini toujours par perdre celui qu’on aime. On est bon à être enfermé si on ne prend pas de risque, si on se protégé de tous ceux qui nous entoure.

C’est avec précipitation que je descends de la voiture et que je cours jusqu’à son appartement. Sans plus aucune hésitation, je sonne chez lui.

— Salut, qu’est-ce qui t’est arrivé ?

— Ce n’est rien, tous ceux que t’as besoin de savoir c’est que toute cette merde est finie. Mais aussi que je veux prendre le risque de t’aimer. Lutter contre mes sentiments ne m’a jamais aidé et je ne ferais pas deux fois la même erreur. Alors si ce n’est pas trop tard j’aimerai faire partie de ta vie.

— T’en a mis du temps pour me le dire, dit-il en souriant.

Sans aucune peur, aucun doute et avec tout l’amour que j’ai pour lui je l’embrasse. Ça fait tellement du bien de se laisser aller contre sa bouche, d’avoir mes mains agrippent ses cheveux accélérant la cadence, les siennes tenant mon tee-shirt. D’un coup de pieds je ferme la porte, il se débarrasse des vêtements qui l’empêchent d’accéder à mon torse. Pendant un instant on se regarde, il enlève son pull et le désir entre nous est électrique. On ne s’arrêtera pas là, je le veux non pas comme un remède à ma douleur, non pas comme un coup d’un soir, mais comme quelqu’un que j’aime et que je n’ai plus envie de quitter. Je veux savoir ce que ça fait de coucher avec lui en ressentant autre chose que le plaisir.

Nos bouches en manquent de l’autre se rejoignent avec une envie plus pressante. Nous basculons sur le canapé, la chambre est trop loin pour qu’on se retienne aussi longtemps. Il frotte sa bosse contre la mienne et je me mords la lèvre. Par la suite je pose mes lèvres dans son cou comme pour laisser une trace de mon passage, pour ne plus douter du fait qu’il m’appartient. J’aime la façon dont il ondule sous moi, la façon qu’il a de vouloir plus de contacte. Chaque frottement entre nos deux corps alimente l’excitation. Je l’embrasse tout en caressant son corps descendant vers le bouton de son pantalon, j’adore la façon qu’il a de gémir contre mes lèvres. Je finis de nous déshabiller, la sensation de sa peau brûlante, la chaleur de son excitation se frotter contre la mienne, durci mon érection. Je laisse promener mes doigts sur son sexe, l’observant haletant et gémissant, je peux presque l’entendre me supplier. J’accentue cette urgence en promenant ma bouche dans le creux de ses cuisses. Son torse se lève et je peux sentir son pénis durcir sous mes caresses.

— Thomas… s’il te plait.

Je délaisse ses endroits et me positionne vers son entrée, je le regarde amoureusement avant de le pénétrer avec douceur. Ses yeux se voilent et les miens ne tardent pas à suivre le même chemin. Je me penche sur lui pour l’embrasser, serrant nos deux mains unies au-dessus de nos têtes aux rythmes de mes coups de reins. On sent la fin approcher et je ralentis la cadence, je veux prendre mon temps, observer son visage quand il viendra. Ses gémissements s’accélèrent, ses mains me serrent, ses yeux n’arrivent plus à me regarder et enfin il jouit. Quelques instants après je suis le même chemin et je m’effondre sur lui. Sa main caresse mon dos, nous tentons de reprendre nos esprits.

C’était tellement plus puissant que les autres fois et différent de ce que j’ai connu avec Jack. J’emprisonnais mes sentiments parce que j’avais peur de souffrir, peur de connaître les mêmes frissons que j’avais avec lui. Mais la vérité, c’est que l’amour est unique, on ne peut pas ressentir deux fois la même chose.

Jack je te laisse enfin partir, tu aurais voulu me voir heureux et je le suis. Je n’ai pas comblait ton manque, j’ai appris que dans une vie on ne connait pas qu’une fois l’amour. Je sais que tu seras toujours près de moi quand j’en aurai besoin. Laisse-moi te dire merci, merci de m’avoir donné la chance de te connaitre, merci de m’avoir fait découvrir le sens d’aimer.


DAVID


Si je doutais encore de mon amour pour Ryan alors cette histoire les a enterrés. En fait, elle n’a fait que renforcer nos sentiments et mettre notre couple à l’épreuve. Maintenant il n’y a qu’une sensation de liberté, pouvoir enfin poser les armes, se détendre et faire des projets pour un avenir, parce que maintenant il y en a un. Avant, on cherchait juste à survivre jusqu’au lendemain :

— Je suis content d’être rentré, dis-je en rentrant dans l’appartement.

— Moi aussi. Mais il va falloir faire du ménage, la bagarre à laisser des dégâts.

— Ça peut attendre demain.

Je le regarde et pour la première fois je le prends dans mes bras. J’ai besoin d’être sûr que cette histoire est terminée pour de bon, être sûr que je ne rêve pas.

— Ryan est-ce que tu veux…

— Oui, je veux t’épouser. On a attendu tellement de temps pour pouvoir le faire et je ne veux plus jamais être séparé de toi.

Il m’embrasse alors, on est loin d’être sorti indemne de cette bataille, il y aura encore des cauchemars, de la méfiance, mais petit à petit c’est une vie normale qui nous attendra. Des gens sont morts pour que Derek prenne enfin le pouvoir, pour qu’il change les choses. Ryan avait raison, parfois il faut foncer tête baissée et prendre le risque de ce casser la figure, prendre le risque d’essayer. Parfois c’est la seule manière de s’en sortir…


[1] « Après tout ce que tu m’as fait subir

Tu devais penser que je te mépriserais

Mais finalement je veux te remercier

Parce que tu m’as rendue bien plus forte »

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