CHAPITRE 7

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I cannot stop this sickness taking over

It takes control and drags me into nowhere

I need your help, I can’t fight this forever

I know you’re watching” —Demons de Starset[1]

RYAN

Josh et moi avons rejoint la bande de geeks de Derek à leur étage. Des serveurs informatiques, des tablettes, des ordinateurs et des fils remplissent la pièce. Pendant qu'ils s'occupent des relevés bancaires de Drew, cherchant des transactions récentes. De mon côté, je regarde les vidéos de surveillance avec mon coéquipier. Megan a piraté les caméras de surveillance et nous a mis sur un logiciel de reconnaissance faciale. D’après elle s'est facile, dès qu'un assaillant apparaît il suffit d'appuyer sur une touche. Je me demande si elle ne nous prend pas pour des débiles. J'ai appelé Eliott, un hacker en plus ne serait pas de trop. Mais il m'a fait comprendre que le danger et lui s'était fini, et comme il aime me le rappelle qu'il a une famille. Parfois j'ai vraiment envie qu'il devienne mon punching-ball.

— Les geeks dites moi que vous avait quelques choses.

— Désolé, mais aucun des noms d'emprunt de Drew n'a viré de grosses sommes d'argent.

— OK et pour ce qui est des hommes qu'on a réussi à identifier.

— Rien non plus, ses gars non aucun rapport avec lui, ni avec ses hommes. S'il a orchestré tout ça, alors il a pris soin de tout nettoyer. On ne trouvera rien, m'informe Josh.

Je frappe la table en jurant, on doit le mener à faire une erreur, faire quelque chose. Je me masse les tempes, tout ça me donne mal à la tête et me rend malade.

— Ce n’est pas en pétant le matériel que tu trouveras la solution, me prévient Derek.

— Ah ouais et toi t’avais pas des trucs à régler ?

— J’ai renforcé la sécurité du Nord et j’ai demandé à mes hommes de rechercher les assaillants. Pour l’instant c’est tout ce que je peux faire et tu le sais.

Tout ça me débéquète, il avait tous les moyens pour arrêter son frère, mais il ne faisait rien. Il sort toujours la même excuse, qu’il veut protéger la population. Combien d’innocents ont-ils tués ? Combien d’hommes pour un regard de travers y sont passés ? Au fond il a juste peur de faiblir, peur que son empire s’effondre, de mon côté je n’ai plus rien n’à perdre. Arrêter Drew est devenu tous ceux que j’ai, s’il disparait je récupère ma vie et David avec un peu de chance. C’est les seules choses qui m’empêchent de me mettre une balle dans la tête.

— Ce n’est pas suffisant, il va recommencer et tous nous mettre en danger. J’en ai marre d’attendre tranquillement qu’il s’en prenne à moi. On doit passer à la manière forte, et si tu n’es pas capable de le faire alors je vais m’en charger, dis-je en me dirigeant vers l’ascenseur.

— Si celle de te garder en vie, Josh accompagne-le.

Il court pour me rejoindre et les portes se referment :

— Est-ce que tu es un vrai flic ou juste ma baby-sitter ?

— Un flic.

— Alors pourquoi tu travailles pour Derek ?

Il prend une grande inspiration.

— Avant d’être dans la police, je faisais partie du gang et aujourd’hui encore. J’ai parlé avec Derek de ce que je voulais vraiment faire, le bien, légalement, en tuant ou torturant le moins possible. Il a effacé mon casier judiciaire et m'a trouvé une académie. Il a fait tout ça parce que comme il le dit je peux servir ses intérêts, savoir s’ils vont fouiller les bars, les entreprises et autres qui lui appartient. Je m’en fous qu’il se sert de moi, tant que je peux faire ce que j’aime en restant avec ma famille.

Je le comprends, j’aurais pu faire n’importe quel métier qui m’aurait permis de sauver des gens, mais j’ai choisi celui-là pour protéger ma famille et mes amis. Pour avoir le pourvoir d’agir contre Drew. Tout comme lui mon casier judiciaire été loin d’être vide, me battre dans un bar m’avait valu l’arrestation. Eliott a toute efface et je ne saurais jamais comment le remercier.

— Au fait t’un plan pour l’arrêter, pour en finir une bonne fois pour toutes.

— Oui, mais il ne va pas te plaire, je lui réponds.

— Je commence à être habitué.

Je prends le volant et me dirige vers l’appartement de Ripley, j’ai besoin de preuves pour l’arrêter. La route se fait en silence, je ne suis pas un très grand bavard, le seul avec qui j’arrive avoir une discussion de plus d’une minute c’est David. Il adore parler, sérieusement il pourrait passer sa journée à faire ça. Les moments en voiture était met préféré, on discuter de Marvel, de série TV, de nos journées respectives et surtout il chantait. Ça me mettait de bonne humeur, ça me redonnait le sourire.

— Salut, dis-je entrant chez Ripley

— C’est pas vrai, je ne devrais même pas te parler.

— Tu veux que j’appelle Ghost, répond Josh en pénétrant dans l’appartement.

À cette évocation son visage se décompose, il a beau être utile aux deux gangs ils peuvent l’éliminer en un instant, comme n’importe qui.

— Qu’est-ce que vous voulez ?

— Que tu contactes Drew, dit lui que deux types que tu connais bien ont des infos sur un arrivage d’arme sur les quais, je réponds.

Cette idée n’a pas l’air de surprendre Josh, mais je sais aussi qu’il n’approuve pas. Il a soupiré au moment même où j’ai commencé à parler. Il ne peut pas m’arrêter et il le sait, je suis plus fort que lui, ça me poserait aucun problème de l’assommé.

— J’espère que t’es conscient de la merde dans laquelle tu t’embarques, déclare Ripley.

— Je suis en plein dedans alors ça ne peut pas être pire.

Il secoue la tête et part dans l’autre pièce téléphoner.

— T’avais raison, je déteste ton plan. Si tu le tues, quelqu’un d’autre prendra sa place et sera un cercle infernal.

— Même si j’en ai très envie, je préfère le voir pourri en prison sans personne pour l’aider. La mort pour lui ça serait trop facile. On va le piéger, le pousser à avouer tout ce qui m’a fait et ensuite on donne ça au commandant.

— Ça va foirer, Drew le sentira venir, il est plus intelligent que nous. Il n’aura aucun scrupule à nous mettre une balle dans la tête, j’espère que tu en as conscient.

Malheureusement, on n’a pas d’autre choix, j’ai réfléchi à toutes les possibilités et c’est la seule qui tient debout. J’aimerais que ça soit autrement, que je n’ai pas à l’affronté à nouveau. Mais cette fois je n’y vais pas seul, cette fois j’ai un plan et j’espère juste que tout se passera comme prévu.

— Il est d’accord, il peut vous rencontrer ce soir vers vingt-et-une heures. Tenez l’adresse du rendez-vous. Par pitié, évitez de vous faire tuer, t’es quelqu’un de bien et t’as rien à faire dans cette merde, nous dit Ripley en rentrant dans le salon.

— C’est ce que j’essaye de me convaincre. En tout cas merci je te revaudrais ça, répondis-je avant de partir.

On a tout préparé, les micros ont été mis en place, personne appart nous est au courant et on a pris toutes les précautions possibles. Les uniformes rangés au placard et les armes de service à porté de main, nous nous rendons sur le lieu du rendez-vous. Pour être honnête, tout ça m’angoisse, je repense à la mort de Jack, aux tirs de Drew, à la prise d’otage. Je n’ais pas été confronté à lui depuis onze ans. Onze ans qu’il est une menace dans l’ombre, tirant les ficelles comme si on était des putains de pantins, même Derek fait partie des poupées. Drew se sert de sa peur pour l’empêche de lui nuire, la peur que la ville tombe dans le chaos le plus total. Il sait comment le garder en laisse, mais il faudra bien que quelqu’un la coupe.

— Arrête de faire les cent pas, tout va bien se passer, me dit Josh

— Comment tu peux dire ça ? C’est une idée de merde et j’aurais dû t’écouter. On devrait y aller temps qu’on le peut encore, dis-je.

— Et allait où Ryan ? demande une voix dans mon dos.

Un frisson glacé me parcourt le corps, cette voix au ton dédaigneux, emprise de confiance. C’est terminé on ne peut plus s’enfuir, mes poings se serrent, ma respiration s’accélère et j’ose enfin me retourner. J’essaye de cacher ma détresse, ma terreur derrière ma colère c’est la seule chose qui peut m’empêche de m’effondrer, de faire une crise de panique. Il est là dans son beau costume avec ses hommes prêts à agir, dans claquement de doigts ils disparaissent.

— Pendant instant tu as réussi à me surprendre, Ryan. En fait je me demandé quand tu allais avoir cette idée stupide. Tu veux que je te rappelle la dernière fois, c'était jouissif de te voir agoniser, tu ne trouves pas ? À ce que je vois, tu aimes mettre tes amis en danger. Mais soyons sérieux qu'est-ce que tu veux ?

— Te buter et avoir des réponses espèces d'enfoiré.

Josh a les sens en alerte, il est prêt à me retenir si je vais trop loin et même à tuer Drew si besoin. Je suis content qu’il soit là, que je puisse m’appuyer sur lui en cas de besoin, même s’il n’est qu’un garde du corps.

— Pourquoi James ne t’a pas tué ? je demande.

— Il n’a pas pu, il essayer. Quand j’ai repris conscience il me braqué une arme dessus, je lui dis d’appuyer, mais il s’enfuit. J’étais comme un père pour lui, il était trop faible pour le faire et il en a payé le prix.

Il fait gaffe à ses mots, à ne pas trop en dire pour ne pas ce trahir. Cette opération ne mènera à rien et je le sais depuis le début. J’ai juste besoin de comprendre.

— Pourquoi tu ne m’as pas tué quand tu en avais l’occasion, pourquoi me faire souffrir ?

— Parce que j’aime jouer avec toi Ryan, te voir essayer de m’arrêter, te voir devenir fou c’est à mourir de rire. Tu es pitoyable, tu n’es rien pour personne et tu n’es pas un héros comme le voudrait ton petit ami ou devrais-je dire ton ex-petit ami. Ne prends pas cet air surpris, je sais tout. Si tu as fini avec tes questions stupides, je vais y aller, j’ai autre chose à foutre.

Sur ceux il est parti, je n’ai rien pu dire d’autre, David lui aurait demandé comment il en été arrivé là. Mais je m’en fous, il est le mal incarné, il n’y a pas une once de regret.

— Ryan on devrait rentrer.

— Ouais.

C’est un échec, mais je n’abandonne pas, je l’aurais, je le sais.

DAVID

— Le patient de la 360 peut sortir, dis-je en remettant son dossier à l’infirmier.

— David Connors ? demande une voix dans mon dos.

Je me retourne et me retrouve face à deux armoires à glace, habillés en costume noir et qui non pas l’air de rigoler.

— Vous êtes du Shield ? Vous avez découvert mes super pouvoirs.

J’essaye de détendre l’atmosphère, parce que je suis long d’être rassuré. Je sais par Thomas que Derek à renforcer sa sécurité, mais ça ne m’empêche pas de continuer à être méfiant.

— Le patron nous envoie, il veut vous parler de votre petit ami.

— Qui me dit que vous n’êtes pas des agents de Drew.

— Si c’était le cas, on vous aurait déjà enlevé.

Sur ce point-là, ils avaient raison, Tyrant n’aurait pas fait dans la subtilité, il m’aurait kidnappé devant tout le monde, répandant la terreur pour montrer sa puissance.

— OK, mais donnez moi les chargeurs de vos flingues juste au cas où.

Dans un soupir ils me les tendent.

— On peut y aller maintenant, le patron n’aime pas qu’on le fasse attendre, dit l’un d’eux.

Je hoche la tête salue les infirmiers et monte dans la berline noire. Le trajet se déroule en silence, ce qui me laisse le temps de m’interroger sur cette rencontre. Qu’est-ce que Ryan a fait ? Est-ce qu’il s’est mis en danger ou pire ? Nous arrivons enfin au bâtiment et on m’escorte jusqu’au bureau de Derek.

— David je t’en pris assis-toi.

— Non ça va allait, qu’est-ce qu’il y a ?

— Ton mec a perdu la tête et je ne sais pas quoi faire pour le raisonner. Je pourrais lui pointer une arme sur la tête qu’il me dirait de tirer. Tu le connais mieux que personne et tu dois l’arrêter avant qu’il ne meure. Josh a beau le surveiller il ne pourra pas le résonner.

Je soupire, je savais qu’on en arriverait là.

— Je ne peux rien faire, j’ai essayé. Mais ça n'a fait qu'empirer les choses. J'ai bien peur qu'on ne puisse pas le ramener à la raison. Crois moi j'aimerais pouvoir faire quelques choses.

Je le lui tourne le dos et pars vers la sortie.

— Alors, il va mourir, mais ça tu le sais.

— Je me suis déjà habitué à cette éventualité. Parfois on ne peut pas sauver ceux qui ne le veulent pas, tu devrais le savoir mieux que personne.

C’est le cœur lourd que je rentre chez Thomas, Ryan va faire une connerie et ça sera celle de trop. Je n’ai pas envie de le perdre, mais même Derek ne sait plus quoi faire pour le protéger. J’aimerais lui dire au revoir avant qu’il ne parte pour son dernier combat, mais ça serait douleur et déchirant.

THOMAS

Darren est sorti de chirurgie, Raven me la dit ce matin. Il aurait dû me réveiller, s’il y avait eu une complication, s’il y était mort et que je n’avais pu lui dire au revoir. Je sais, il ne fait que m’aider, j’avais besoin de repos, de remettre mes idées en place et de m’excuser pour mon comportement.

David veut encore me garder en observation une nuit de plus, il ne veut pas que je fasse n’importe quoi. Il m’a déconseillé d’aller voir Darren, selon lui ça pourrait aggraver mon cas. Mais je m’en fous de ce qui est bon ou pas, j’ai besoin de voir qu’il va bien. Est-ce qu’il ferait si c’était Ryan ou l’un de ses amis était dans cette chambre ?

— Raven emmenez moi le voir.

— On en a déjà parlé et c’est non.

— Alors j’irais tout seul, essaye de m’empêcher.

Je soulève le drap enfile mes chaussures et me dirige vers la porte.

— Thomas, tu n’y trouveras que de mauvais souvenirs, je sais ce que tu veux faire, mais il n’est pas Jack. Il est vivant alors remet toi d’à plomb et après tu pourras le voir autant que tu veux.

— Ne me demande pas de renoncer ça, j’ai merdé avec lui et je veux au moins m’excuser.

— OK, mais je t’accompagne. Je resterai dans le couloir, mais je ne t’abandonne pas, dit-il un sourire triste sur les lèvres.

Je passe la porte Raven sur mes talons. Chaque pas que je fais augmente mon appréhension, j’ai peur d’être ramené dans le passé, mais je sais que c’est inévitable. David me l’a déjà dit, les cicatrices aiment nous rappeler qu’elles sont là, qu’elles ont encore un impact sur nos vies.

Nous finissons par arriver à la porte de sa chambre, et ce que je redouter ce produit. Mes souvenirs m’envahissent, de la première rencontre à sa dernière seconde, c’est dur de savoir que derrière cette porte Jack n’y est pas.

— Ramène-moi à ma chambre, je lui demande un sanglot dans la voix.

— Regarde-moi, tu avais raison. T’as besoin de ça, pas pour qu’il entende tous ceux que tu as sur le cœur, mais pour tourner la page. Tu dois arrêter de te battre contre l’amour, parce que tu finiras par perdre.

— Je… Je vais le faire, mais ça ne veut pas dire que j’accepte de l’aimer.

Il sourit et avec une grande inspiration je rentre dans la pièce. Il est là, relier à tout un tas de machines qu’on connaît par cœur. Par réflexe et parce que je n’ai pas la force de le regarder, je vérifie chacune d’entre elles. Apparemment tout va bien, son rythme cardiaque est lent, mais régulier, le débit d’oxygène est bon et les perfusions sont pleines. Je suis terrifié à l’idée de poser mes yeux sur lui, terrifié qu’il soit quelqu’un d’autre. Alors comme un pansement je me tourne vers lui. Un instant c’est Jack que je vois, mais ses cheveux châtains, son visage fin et sa barbe ont laissé place au blond, au visage au rond et imberbe de Darren. Avec prudence je me suis assis dans un fauteuil comme si le moindre bruit me l’enlèverait. Alors, les mots se précipitent hors de ma bouche :

— Je suis désolé, j’aurais dû t’emmener avec moi, je n’aurais pas dû te repousser. J’ai eu peur, j’étais perdu et je le suis encore. Ça fait treize ans que je ne suis pas tombé amoureux, treize ans que je mis refuse, jusque-là tout ceux passer bien et puis tu es arrivé. Je t’ai embrassé et je me suis senti vivant. Je pensais que je resterais toute ma vie malheureuse, mais peut-être pas. Tu dois te battre parce que je tiens à toi et j’ai de plus en plus de mal à contrôler ça. Je refuse de voir quelqu’un d’autre que j’aime mourir. A plus.

Puis je quitte la chambre :

— Comment ça s’est passé ?

— Je… Je vais aller me reposer.

Raven me regarde inquiet et il n'est pas le seul. Comment je vais explique ça à Darren ? Je viens de lui balancer tout ce que j'avais sur le cœur, et c'est la chose la plus effrayante que j'ai faite. Mais pourquoi je sens tant soulager et tellement perdu ?

[1] « Je ne peux pas arrêter le mal qui prend le dessus

Il prend le contrôle et m’entraîne dans le néant

J’ai besoin de ton aide, je ne peux pas combattre ça éternellement

Je sais que tu regardes »

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