CHAPITRE 1

16 minutes de lecture

“And yet here we are

Stuck in the same place

Despite what we overcame

Sometimes don’t it make you wonder darling

When will it come to an end” — Days gone quiet de Lewis Capaldi[1]

11 ans après

RYAN

Nous sommes de retour à Chicago depuis quelques mois et pour être franc la peur ne m'a jamais quitté.

La fin du lycée a été une vraie épreuve pour moi. Ma carapace s’était épaissie, mon regard était plus froid, mes poings ne cessaient d'être sur leurs gardes, ma méfiance était à son paroxysme et les gens se taisaient sur mon passage. David faisait de son mieux pour me calmer, mais rien n'y faisait. J'avais du mal à aller en cours, peur de tuer quelqu'un pour un regard de travers. Je devenais presque incontrôlable parce qu'au fond de moi je respirer la terreur et la panique. Mon seul moyen de surmonter tout ça était la colère. Alors, je suis allé de plus en plus à la boxe. Me défouler était le seul moyen de faire descendre la pression qui menace de me faire exploser. Mon coach s'est inquiété pour moi. Il avait peur que je finisse par me briser les mains à frapper si fort. Mais ça je m'en fichais, la vie de ma famille, de David étaient en jeu et je devais patienter avant de pouvoir disparaitre pour de bon.

La nuit j'étais bouffé par l'angoisse, les cauchemars et les crises de panique qui n'en finissait plus. David a fini par dormir avec moi, il ne cessait de me dire qu'il était désolé pour tout ça et qu’on pouvait partir maintenant si je le voulais. J'ai refusé, on avait besoin d'un diplôme pour quitter cet endroit et nous l'avons obtenu. C'était peut-être mon seul moment de répit, le seul rayon de soleil dans cette merde, la délivrance.

On était parti dans le Minnesota pour nos études, c'était difficile de mentir à nos mères, d'inventer des excuses bidon pour qu'elles nous laissent partir. Eliott s'était chargé de brouiller les pistes et fait en sorte que nos familles, nos amis soient en sécurité. On a passé onze ans loin des notre, avec la peur constante qui leurs arrives quelques choses. De mon côté, j'étais arrivé à me stabiliser, j'avais un but, un repère qui me permettait de me calmer, d'avoir moins peur. Pendant onze ans rien ne s'est passé, pas d'hommes à nos trousses, pas de morts. Mais malgré ça, on se sentait tout sauf en liberté, libre de vivre une vive normale et heureuse. Une vie sans avoir peur de mourir demain.

Après l'obtention de notre diplôme, David m'a convaincu de rentrer à Chicago. Bien sûr, ça m'a angoissé, mais je savais que ma place était là-bas, que mon objectif y été aussi. À l'heure actuelle, David a trouvé un emploi à l'hôpital et de mon côté c'est la police qui m'attend. Cette voie était logique, je voulais rentre justice à ceux qu'on avait laissés, enfermé ceux qui se croit au-dessus des lois. Je veux, pour une fois, être vu autrement que le monstre.

Quand j’ai débarqué pour la première fois au poste tous les regards se sont tournés vers moi. Difficile de ne pas être intrigué par un mec balafré, baraqué et qui atteint les un mètres quatre-vingt-neuf. Ils devaient se demander qu’est-ce qu’un type comme moi fait ici.

Ils ont raison, je suis un mec impulsif au passé tout sauf légale et je ressemble plus à un homme de main qu’autre chose. Dans cet endroit, ma carapace s’est automatiquement mise, ça évite les questions, ça intimide les criminels et ça effraye les policiers ripoux de Drew. Ils nous ont repérés dès qu’on a mis un pied dans cette ville, et ma seule crainte s’est qu’il vienne en finir. Je n’ai pas le choix, je dois rester sur mes gardes à chaque instant, je n’ai pas le droit de faire tomber mes barrières et c’est fatigant, mais quand on a passé son adolescent à faire ça, ça devient facile.

Ce matin, je suis convoqué dans le bureau du commandant. J'ai la boule au ventre et je suis méfiant. Va-t-il me demander d'arrêter cette enquête ? Me renvoyer parce que Drew lui a demandé ? Est-ce que c'est un piège pour me tuer ? Oui, je suis devenue paranoïaque, mais qui ne le deviendrait pas dans une telle situation. Quand quelqu'un de haut placé a le pouvoir de vous éliminez. C’est les poings serrés, le visage impassible et froid que je me rends dans le bureau, à l’écart de tout, entièrement baies vitrées, en fait il définit à la perfection le commandent, il est insociable et à ma connaissance le seul ami qu’il ait c’est son travail. Il aime observer les gens et notamment ses agents, il connait le moindre de nos faits et gestes. C’est toujours avec appréhension qu’on rentre dans son bureau, il y a toujours cette peur qu’il découvre des choses qui ne devraient pas.

— Asseyez-vous officier McKainny, me dit-il quand je passe la porte.

J’obtempère et attends :

— Si je vous ais convoquez ce matin, c’est pour vous annoncez que vous changer de coéquipier.

— Quoi ? Pourquoi ?

Mes mains se sont crispées sur mes cuisses. Je n’aime pas ça, pas du tout même. On ne change pas d’équipier sans raison. Est-ce qu’il est mort ? Est-ce qu’on la renvoyer pour que Drew puisse mettre un de ses hommes ? J’avais mis des semaines avant de lui accorder ma confiance, j’avais fait des recherches, je l’avais espionné et maintenant je vais devoir tout recommencer. Assurer mes arrières, faire en sorte qu’on ne me suit pas, vérifier que l’appartement n’est pas sur écoute. Je me déteste de paniquer autant, mais je ne peux pas m’empêcher. Devant le commandent, je ne montre rien, je ne montre pas que ça m’affecte, que ça me perturbe.

— Parce que je l’ai décidé. Justement le voilà, me répondit-il.

Je me retourne pour voir un jeune homme plus petit que moi, le sourire scotché aux lèvres. Dans son uniforme il ressemble plus un scout qu’un flic, on dirait qu’il va remettre des badges pour bonne conduite. Son visage est fin et expressif laissant place à sa gentillesse et à son extrême sociabilité. Depuis qu’il attend, il a déjà sympathisé avec les autres officiers. Mais je me méfie, les gens comme ça cachent toujours quelque chose. Si Drew l’a envoyé, j’avoue qu’il la bien choisi, il n’éveille aucun soupçon. Mais il faudra beaucoup plus pour me convaincre que ce mec est un bon samaritain et qui ne cherche pas à me tuer. Un signe de tête est l’homme rentre dans le bureau.

— Officier Ryan McKainny, je vous présente l’officier Josh Golling.

Je me lève et serre la main qu’il me tend. Je souris faisant semblant d’être ravie, il n’a pas besoin de savoir que je me méfie et qu’aussitôt cette journée terminer je chercherai des infos sur lui.

DAVID

Le besoin de rentrer à Chicago était devenu viscéral, ma mère, mes deux meilleurs amis et ma vie là-bas me manquer. Je voulais retourner dans la ville qui m’a vu naître, une ville pleine de danger où notre pire ennemi y règne en maître. Je voulais arrêter de fuir, si Drew voulait agir, il le ferait. Il aurait trouvé un moyen de nous ramener comme n’importe quel supervilain. Parce que si j’ai appris un truc des comics, c’est que le méchant essaye toujours de parvenir à ses fins. Pour ce qui est de Drew, le temps est son meilleur allié. Après tout, il a passé deux ans à observer Ryan, à attendre le bon moment pour ressurgir et lui faire du mal. Ce débarrassait de nous est ça priorité et on lui a laissé onze ans pour trouver un plan.

Ryan ne voit pas tout ça et c’est peut-être mieux. Il est terrifié et angoisser, revenir à Chicago ne l’a pas aidé. Je ne sais pas comment le rassurer, parce que pour être honnête, je n’ai rien de positif à dire. On est dans la merde et j’ai beau me creuser la tête, on n’a aucun moyen de se sortir de là sans en payer le prix. Ryan veut nous protéger et il serait prêt à y laisser la vie s’il le pouvait, mais moi aussi. J’ai l’impression qu’il oublie que dans ce combat on est deux, qu’il n’a pas à porter tout ça tout seul. Le problème c’est qu’on n’a aucune idée de comment gagner le combat final. On doit l’admettre il y en aura un, reste à savoir comme on va y parvenir.

Depuis notre retour, j’ai appris que Liam avait déménagé, apparemment il s’est installé à Seattle et il a rencontré quelqu’un, je suis heureux, heureux qu’il soit en dehors de tout ça. De mon côté, je suis parvenu à me faire embaucher comme psychologue au Chicago Memorial Hospital. Dès mon arrivée j’ai demandé à Eliott de faire quelques petites recherches, à l’heure actuelle il devrait avoir fini, je décide de l’appeler.

— Alors, t'as quelque chose pour moi.

— Attend. Léa va jouer avec ton frère, papa a besoin d'être seul, me répond-t-il.

— À ce que j'entends, tes enfants vont bien, dis-je en souriant.

— Ce n'est pas des enfants David, ce sont des monstres. Tu verras quand tu seras père, tu me supplieras à genoux de te donner des conseils. Bon pour ce qui est de ton affaire, je n'ai rien, j'ai passé en revue chacun employé de l'hôpital, mais ils sont tous clean.

Je soupire, depuis que j'ai été engagé je me méfie de tout le monde, Eliott était ma seule chance de savoir à qui faire confiance. Je ne devrais pas l’embarquer là-dedans, mais c'est le seul petit génie que je connais. Cependant Drew a également son Tony Stark et surement le meilleur, j'espérais juste que le mien soit un peu mieux. Pour être honnête se méfier de tout le monde s'est fatiguant, de ne pas savoir lesquels vont vous enlever ou vous tuez. Mes collègues me prennent pour un insociable, parano, bizarre et qui regarde tout le monde comme s’ils étaient les futurs Thanos. Mais j'ai l'espoir que tout finira par s'arranger, qu'on aura enfin le répit qu'on mérite.

— OK, merci quand même, fais attention à toi et souviens-toi...

— Si j'ai un problème, je te contacte uniquement sur ce portable. Ne t'inquiète pas, je te rappelle que c'est moi qui surveille tous tes appareils, à la moindre anomalie je te contacte, me coupe-t-il avant de raccrocher.

Ce matin en arrivant au travail un résident en chirurgie retient mon attention. Assis sur un banc devant les urgences, il a l’air absence, perdu dans des souvenirs qui le font souffrir. On dirait qu’il s’était précipité dehors pour reprendre ses esprits sans y parvenir. Au fond je le comprends, travailler aux urgences est loin d’être facile, les gens meurent et vous auriez aimé faire plus. C’est la même chose en psychiatrie, les gens me racontent leurs histoires et j’aurais aimé être là plus tôt, pouvoir les sauver de ces situations avant qu’elle n’arrive. Mais j'ai compris que je ne pouvais que les aider aller mieux. C'est ce que je voulais faire avec ce futur chirurgien, faire qu'il retrouve son sourire. Sauf qu'il est peut-être un homme de Drew, qu’il ait là pour me tendre un piège. Je me trouve stupide de voir le mal partout et ça commence à m'énerver. Alors même si c'est une erreur, je m'assois à côté de lui, il ne cesse de jouer avec son inhalateur :

— Est-ce que tout va bien ?

— Pas trop, en fait j’ai passé une sale journée.

— Vous voulez m’en parler ?

Il sourit tristement.

— Tu peux me tutoyer, tu sais. (je hoche la tête, il soupire et commence son récit) Aujourd'hui, un patient est arrivé aux urgences on l’avait poignardé, sa petite amie était inquiétée pour lui et elle avait raison. Son état était engagé et on n’avait aucune idée sur sa survie. Voir cet homme dans cet état m’a rappelé, quelqu’un qui compter pour moi. Je voulais tout faire pour le sauver, je refusais de le voir mourir. Quand l’opération est finie, j’ai annoncé à sa petite amie qu’il était vivant. Elle m’a sautée au cou et m’a remercié. Je pensais que j’allais ressentir de la joie, mais je ne pouvais pas. J’en voulais à ce type de s’en être sortit, alors que celui que j’aimais y été resté. Je suis horrible. Je m’attendais à ce que ça arrive un jour, mais je ne pensais pas que je me sentirais aussi si mal. Ça va te paraître fou, mais c’est facile de te parler.

Il se tourne vers moi, ses cheveux bruns décoiffés, ses yeux verts brillent de tristesse et de désespoir. Il avait parlé avec émotion repensant aux souvenirs qui le tourmenter encore. Il ne fait pas semblant, on ne peut pas jouer une telle détresse, une telle sincérité. Je le regarde avec compatissance avant de répondre :

— Parce que je suis un très bon psychologue. Sache que je suis désolé pour ce que tu as perdu, je ne sais pas ce qu'on ressent et j'espère ne jamais le ressentir. Tu sais parfois notre cerveau rouvre les blessures pour qu'on se rappelle qu'elles ne sont jamais fermées. Surtout, rappel toi, tu es humain et c'est dur d'être heureux pour quelqu'un qui à ce que nous avons perdu. Ça ira mieux et si tu veux parler demande le Dr David Connors et j'arriverais.

Il sourit tristement.

— Moi c'est le Dr Thomas Smith. Merci de m'avoir écouté et d'avoir été franc, de ne pas me faire croire que tout finit par s'arranger. Bon il faut que je me remette au boulot.

Il se lève, me salue et finit par rentrer dans l'hôpital. Il ressemble à Ryan sur le plan émotionnel, tous les deux souffrent d'avoir perdu quelqu'un et même s’il gère ça différemment, ça l'affecte de la même manière. Je ne doute pas de la véracité de ses propos, mais je ne peux m’empêcher de me demander si on ne l’a pas acheté. Si on ne lui pas demandé de me raconter son histoire et de se rapproché de moi, après tout l’argent peut corrompre n’importe qui. Malgré ma suspicion j’ai envie de lui accorder le bénéfice du doute, parce que pour être honnête je vais finir fou si je continue comme ça. Je n’ai pas le temps de m’attarder sur la question puisque je suis bipé, mes patients doivent m’attendre.

J’ai passé la matinée à écouter les différents cas, ça allait de patients schizophrènes à l’annonce d’un cancer. On va dire que c’est un matin ordinaire pour un psy, même si c’est difficile d’entendre ses histoires, c’est toujours réconfortant quand il vous dise merci, merci de les aider, de les sauver. Mais alors que je rédiger des rapports médicaux, je suis bipé aux urgences par Thomas. Je m’inquiète et quitte mon bureau, je n’ai pas réfléchis aux dangers potentiels, j’ai promis d’aider les gens qu’importe mes problèmes et s’il a de nouveaux besoins de moi ou si quelqu’un d’autre requiert mon aide alors c’est mon devoir de le faire. Quand j’arrive en bas il m’explique le problème :

— J’ai besoin que tu parles avec Logan Preston. Il a tenté de ce suicider et j’ai besoin que tu face une évaluation psychologique, essayer de savoir pourquoi il en est venu à faire ça, ça nous aiderait.

— OK pas de problème.

Il m’emmène jusque dans sa chambre.

— Logan, voici le Dr David Connors. Il est là pour…

— Dire ce qui cloche chez moi, le coupe-t-il avec un sourire joueur.

Thomas n’a pas l’air d’apprécier qu’on lui coupe la parole, mais il se retient de dire une remarque désobligeante.

— Presque, dis-je en m’asseyant à côté de lui.

Thomas me tape gentiment sur l’épaule avant de nous laisser seuls.

— Logan, je suis la pour connaitre la raison de ta tentative de suicide et ce qui à motiver ton choix. Tu peux prendre le temps qui faut pour me parler.

Il joue avec ses doigts et arrêter de sourire, ses yeux bleus reflet une triste énorme qui n’arrive plus à cacher.

— Docteur Connors, vous avez déjà eu l’impression d’être abandonné, l’impression que personne ne peut vous aider, que vous êtes tout seul face à l’immensité de l’univers.

— Je vais peut-être te surprendre, mais oui.

Ce qu’il dit résonne en moi, depuis notre retour à Chicago je me sens comment ça, dépasser par les événements, me sentant seul même avec Ryan à mes côtés. Il faut que je l’avoue, il n’est plus le même depuis la mort de James et ça c’est aggraver ses derniers mois. Je pensais pour pouvoir le sauver de ses démons, mais j’ai l’impression qu’il s’éloigne et je ne sais pas comment le ramener. Il s’est enfermé dans une quête qui le détruit petit à petit et dont il ne veut pas me parler. J’aimerai l’aider à combattre Drew mais il ne me laisse pas faire, j’ai toujours l’espoir qu’il changera d’avis parce que je l’aime et que je veux me battre pour lui.

— Comment vous avez fait pour vous en sortir ? me demande-t-il

Je veux dire à Logan que je suis en plein dedans, que pour l’instant seule l’espérance me fait tenir. Mais je ne peux pas, il est trop fragile pour que je lui dise que je n’ai aucune solution.

— En parlant avec des gens qui se sentent pareils et qui te comprennent. Petit à petit ce vide se remplit, ils deviennent tes amis. Parfois il pourra t’arriver qu’à eux tu te sentes seul aussi, alors il faudra que tu leur en parles. Si tu veux, je peux t’orienter vers des groupes ou tu peux même revenir me voir quand ça ne va pas. En attendant, tu vas rester soixante-douze heures ici, je repasserai te voir pour qu’on discute, dis-je avec un sourire triste.

Je note sur un bout de papier mon numéro de téléphone et lui donne des brochures. Il les prend et me remercie. Je quitte la chambre le cœur lourd, c’était un signal d’alarme et je pense avec du temps et un accompagnement, il s’en sortira, il est assez fort pour ça. Mais ce cas m’a pris toute ma bonne humeur, je veux juste rentrer moi auprès de Ryan et lui montrer que je suis là.

RYAN

— Je suis rentré, crie David.

Fais chier, je n’avais prévu qu’il rentre si tôt, avec précipitation je repousse l’armoire contre le mur. J’ai à peine fini quand il pénètre dans la chambre :

— Qu’est-ce que tu fais ?

— Je t’attendais, je mens.

Il a l’air épuisé et me regarde avec suspicion, les bras croisés sur son tee-shirt spider-man.

— Ah oui et je peux savoir qu’est-ce que tu faisais avec le meuble ? me demande-t-il.

Merde, je pensais qu’il ne l’avait pas vu, je me ressaisir avant qu’il ne remarque que sa question m’a déstabilisé.

— Je regardais s’il n’y avait pas d’araignée, tu sais que j’ai horreur de ça.

— OK et il y en avait ?

— Non.

Il fait demi-tour pour partir, mais au moment de franchir la porte il se retourne vers moi, me regardant avec curiosité :

— Pourquoi tu m’attendais ?

— Parce qu’aujourd’hui ça n’a pas été une journée facile, et vu ta tête, la tienne n’était pas mieux. Alors, j’ai pensé qu’on pourrait passer un moment… juste… tous les deux.

Je me rapproche de lui, les yeux animés par l'envie. On a besoin de se détendre, un besoin urgent de se sentir en sécurité dans les bras de l'autre. Rien que de penser à son corps nu contre le mien, de voir son regard noir de désir, de savoir le bonheur qui va me traverser, ça me fait bander. Je colle mon corps au sien, faisant frotter nos érections, mon dieu j'aime la façon dont il me fait perdre le contrôle. Je n'attends pas plus longtemps avant de l’embrasser sans délicatesse, dévorant sa bouche parce que tout devient pressant. Je veux qu'il me montre que je ne suis pas seul, qu'il ait avec moi quoi que je fasse. Sa main caresse ma hanche me faisant gémir, pendant que ma langue mémorise le moindre recoin de sa bouche, de son goût. Nos tee-shirts passent par-dessus nos têtes avec maladresse et rapidité. Nos torses brûlant, d'un désir qu'on ne peut éteindre, se frotter l'un contre l'autre. Mes mains encadrent sa tête tandis que les siennes défont avec rapidité mon pantalon.

— Retourne-toi, m'ordonne-t-il d’une voix suave

J'obéis et je gémis quand je sens son érection contre mes fesses, bordel je n'en peux plus.

— David, je t'en supplie.

Mon jean et mon caleçon quittent mes jambes et les siens suivent le même chemin. Je sens son membre humide et chaud contre mon entrée et il n'attend pas mon autorisation pour me pénétrer. Nous gémissons de plaisir, mon dieu ce que c'est bon, je ne veux pas qu'il arrête les va-et-vient, ni sa bouche qui embrasse, mord et lèche la peau de mon dos. Ses mains caressent les cicatrices de mon torse, mais je les veux autre part. Je m'en empare et les font caresser mes cuisses jusqu'à ce que l'une d'elles touche mon membre. Je n'arrive pas à contrôler ma respiration saccadée, ni les vagues de plaisir. Les va-et-vient s’accélèrent et je sais qu'on touche bientôt au but, les gémissements sont de plus en plus forts. Mes ongles s'enfoncent dans ses cuisses face à tout ce plaisir, tandis que sa main libre me griffe le torse. L'orgasme nous décime tous les deux, nous laissant les jambes flageolantes et vider de toute énergie…

[1] « Et pourtant nous sommes là

Coincés au même endroit

Malgré ce que nous avons surmonté

Parfois ne te questionnes-tu pas chéri

Quand cela prendra-t-il fin ? »

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