Chapitre 43 : Le piège

5 minutes de lecture

Slany marchait en retrait, encore secouée de la mort soudaine de Samara. Ses amis la soutenaient mais elle n’arrivait pas à comprendre comment tout ça avait pu arriver.

Quelques mètres plus loin, Addie marchait, traînant les pieds. L’humeur massacrante de sa coéquipière lui plombait le moral. Elle avait tout essayé mais rien n’avait fonctionné, la rouquine ne lui rendait que de longs regards vides.

Lenny se tourna légèrement, sa main enfermant celle d’Océane, et souffla en voyant les deux adolescentes, toutes les deux énervées.

- On devrait faire une pause, ça ne sert à rien de marcher sans but. Il faut qu’on réfléchisse calmement à une solution pour contacter Calland, déclara Océane en s’arrêtant près d’un endroit assez dégagé où ils pourraient se reposer.

- C’est une bonne idée, approuva Lenny en posant son sac au sol.

Il sortit le peu de nourriture qu’ils avaient et les déposa au sol.

- Il faut faire du feu.

- Je vais chercher du bois. Slany, tu m’accompagnes ? demanda la châtaine.

- Hum, si tu veux, grommela l’interpellée.

Adélaïde s’installa à côté de son frère et regarda les deux filles s’éloigner.

Océane marchait devant, Slany traînant les pieds derrière elle. L’hispanique tourna la tête vers son amie, la rousse ne semblait pas vouloir lui parler.

- Bon, ça suffit ! Tu vas me dire pourquoi tu t’entêtes à faire la gueule à tout le monde ? s’indigna-t-elle.

- Je sais pas, peut-être parce que toutes les personnes que j’aime meurt les unes après les autres ! s’exclama Slany, le regard brûlant de rage et de tristesse.

- Slany, je suis désolée pour Sam, murmura Océane.

- Arrête, s’il te plaît, tu ne la supportais pas, grogna la rouquine en se tournant.

- C’est faux, se défendit-elle.

Slany se détourna en soufflant, se penchant pour ramasser des branches séchées. Océane fit de même, culpabilisant de ne pas avoir compris qu’elle était heureuse avec Samara. Les deux adolescentes ne parlèrent plus jusqu’à ce qu’elles aient rejoint leurs coéquipiers, malgré toutes les tentatives d’Océane pour engager la conversation.

L’Irlandaise s’adossa à un arbre et referma les pans de sa veste, les doigts engourdis par le froid. Addie fronça les sourcils lorsqu’Océane vint se blottir dans les bras de son frère, une moue triste au visage. Elle décida alors d’aller voir Slany. Elle s’installa contre le rocher et fixa le feu que Léonard venait d’allumer.

- Comment tu vas ?

- Oh, super. Tout baigne, ma vie est géniale ! ironisa la jeune fille.

- Quel sens de l’humour remarquable ! Franchement, Nic Craith, est-ce que ça va ?

Contrairement à Océane, Addie n’hésitait pas à être directe et paraître froide, elle n’avait aucun problème à pousser ses amis dans leurs retranchements. Adélaïde tourna la tête ers Slany et croisa son regard froid. Incapable de se détacher des pupilles de son amie, elle vit pour la première fois tout son trouble et sa douleur.

- Est-ce qu’un jour tu me parleras de ce que tu as vécu ? la questionna-t-elle.

- Je ne sais pas. J’ai pas vraiment envie d’en parler, fit Slany en brisant leur seul contact.

Addie resta silencieuse, plongée dans ses pensées.

- J’avais une copine. Je l’ai rencontré là-bas au G2, elle s’appelait Nóra. Je l’aimais vraiment, j’ai jamais aimé personne comme je l’ai aimé elle. Elle était tellement géniale, incroyable, elle était forte et à la fois si fragile. J’ai tout fait pour la protéger, avoua-t-elle, un léger sourire triste aux lèvres.

- Qu’est-ce qui lui est arrivé ? voulut savoir Addie.

- Elle est morte.

- Je suis désolée, Slany. Je suis sûre qu’elle était super, assura la brune, en venant presser sa main.

Slany regarda leurs doigts entrelacés puis elle remonta son regard vers son visage. La nuit était tombée, si bien qu’il n’était éclairé que par les flammes crépitantes du feu de camp. Les reflets orangés dansaient sur le visage d’Adélaïde et se fondaient dans les cheveux flamboyants de Slany. Cette dernière vint doucement, comme si elle craignait qu’Addie ne disparaisse, déposer sa tête sur son épaule. La brune, légèrement tendue, finit par s’apaiser et ferma les yeux en soupirant.

Quelques heures plus tard, elle se réveilla, prise d’une envie pressante. Alors qu’elle s’apprêtait à se lever, elle sentit le poids du corps de l’Irlandaise sur elle. Elles n’étaient plus contre l’arbre et le rocher mais près du feu maintenant éteint. Elle se souvint vaguement que Lenny les avait réveillées pour manger, puis qu’Océane et lui s’étaient endormis et qu’elles n’avaient pas tardés à faire de même. Elle poussa légèrement Slany, tentant de ne pas la réveiller.

- Hum… Vas où ? marmonna-t-elle sans ouvrir les yeux pour autant.

- Un tour au petit coin, rendors-toi, je reviens, murmura-t-elle en se dégageant de son emprise.

Slany ne répliqua pas et se laissa faire. La brune s’enfonça un peu entre les branchages pour trouver un endroit où se soulager sans trop s’éloigner de leur campement. Elle s’apprêtait à retourner dormir lorsque deux hommes armés jusqu’aux dents surgirent devant elle. Elle poussa un hurlement avant de ressentir une vive douleur à l’arrière du crâne. Elle s’évanouit.

Léonard se réveilla en sursaut, rapidement suivit d’Océane et Slany.

- C’est Addie qui a crié ? demanda-t-il paniqué.

- Elle voulait pisser, bredouilla Slany, honteuse de ne pas l’avoir accompagné au lieu de dormir paisiblement.

- Merde ! s’exclama Océane en se relevant.

Les trois jeunes tentaient de réfléchir mais leur cerveau encore embrumé ne le leur permettait pas. Soudain, ils les virent : deux hommes baraqués tenaient Addie, bâillonnée, ses paupières papillonnaient et du sang coulait à l’arrière de son crâne. Le troisième homme juste derrière eux soupira, il ne semblait pas ravi de voir les trois amis.

- Amenez-là, je me charge de ses petits copains, grommela-t-il.

Les deux ravisseurs d’Addie hochèrent la tête et en quelques secondes, ils disparurent à travers les feuillages, sans que les agents aient le temps de bouger.

- Bon, à nous quatre.

- Vous êtes qui ? cracha Lenny.

- Je ne pense pas que ça te regarde.

Slany lança avec force une pierre dans la tête de l’homme. Il la regarda, ébahie et tomba raide.

- Rappelle-moi de ne jamais te chercher, souffla Léonard.

- C’est pas le moment, Passereau ! Je vais la chercher, vous deux, vous amener cette clé à Calland ! ordonna-t-elle.

- Eh ! C’est moi qui donne les ordres ! s’écria le blond.

- Lenny, si cette clé ne parvient pas à l’Académie, on aura fait tout ça pour rien, Sam sera morte pour rien, lança froidement Slany.

- Très bien, mais ramène-moi ma sœur ! s’exclama-t-il alors que la rouquine était déjà partie en courant.

Océane se tourna vers Lenny, elle n’était pas rassurée du tout. Un frisson la parcourut, tandis qu’u mauvais pressentiment la saisit. Elle avait l’horrible impression que cette mission allait très mal se terminer et qu’ils en souffriraient tous.

De son côté, Slany s’était lancée dans une course effrénée, paniquée à l’idée de perdre encore quelqu’un. Elle sauverait Addie coûte que coûte, elle était prête à sacrifier sa vie pour ça, elle se le promit.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Attachiante_1 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0