Chapitre 40 : Découverte

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Les neuf adolescents s’étaient tous réfugiés chez Myron. Alex avait chaleureusement salué et remercié l’homme qui les avait accueillis à bras ouverts. Depuis qu’elle était persuadée que Samara était blessée ou pire, morte, Slany était restée en transe, perdue. Ses yeux étaient grands ouverts et elle semblait totalement terrorisée. Océane avait essayé de la distraire, de lui faire penser à autre chose, mais rien n’avait fonctionné et elle était maintenant assise près du feu, entre Lenny et Alex. À côté du brun se trouvait Jonas, puis Rico et Léah. Timothée s’était endormi sur l’un des matelas disposé dans la pièce et Addie était assise près de Slany, qui s’était recroquevillée contre le mur, à même le sol, elle se balançait d’avant en arrière, les bras enserrant ses genoux repliés. La brune tentait de la faire manger mais rien à faire, l’Irlandaise ne réagissait pas. C’était comme si tout avait disparu autour d’elle.

L’ordinateur portable de Jon était posé juste devant lui et il tapait habilement le clavier depuis plusieurs minutes. Alexander l’aidait comme il le pouvait, bien qu’il n’ait pas son talent. Ricardo passait doucement sa main dans les cheveux dorés de Léah, assoupie contre son torse. Quant à Océane, elle mangeait doucement, sans faim, seulement pour reprendre des forces. Lenny, assis à ses côtés, tentait vainement d’engager la conversation mais la châtaine restait muette, refusant de lui parler. Fatigué de lutter pour n’obtenir que des regards méchants, Léonard se leva et marcha vers la petite brune. En voyant arriver son frère, Addie se redressa et poussa un long soupir avant de caler sa tête contre son épaule, au creux de son cou.

- Elle veut vraiment rien ? demanda le blond.

Addie hocha la tête de gauche à droite.

- Elle t’a parlé ? insista-t-il.

Nouveau signe négatif.

- Ad’ ? C’est pas ta faute. Elle doit se remettre de tout ce qu’elle a vécu, il faut qu’elle évacue et qu’elle se retrouve au milieu de tous ses drames. Sam et elle ne se sont pas quittées en bons termes, assura-t-il.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé pour qu’on la retrouve à moitié morte dans une ruelle, Lenny ? voulut savoir la jeune fille.

- Elles se sont tout de suite entendues, puis un soir, alors que Slany s’était disputée avec Océane au sujet de Samara, elles ont toutes les deux disparues. Le lendemain, elles étaient ensemble. Slany avait l’air tellement heureuse et apaisée qu’on a rien voulu dire, elle est intelligente, elle savait qu’elle devrait la quitter une fois la mission terminée, mais à ce moment-là, elle avait besoin d’elle. Sauf que quelques jours après qu’on t’est remis la clé, Samara s’est fait violemment engueulée par son père, Isata, et elle nous a retrouvé en pleurs, elle disait que Slany l’avait trahi, qu’elle ne l’aimait pas vraiment, qu’elle s’était servie d’elle. Pour ne pas faire rater la mission, Slany a décidé de partir, en affirmant plus ou moins qu’elle travaillait pour quelqu’un mais qu’on n’était pas au courant. Puis elle est partie après un dernier baiser, expliqua Lenny sous les yeux ébahis de sa sœur.

- Attend, cette fille, Samara, c’est la fille de Kyoto !? s’exclama-t-elle.

- Ouais. Mais c’est vraiment quelqu’un de super, elle est, ou du moins elle était, géniale, affirma le garçon, attristé.

- Elle est peut-être encore en vie, fit Addie.

- Tu as entendu ses hurlements, et d’un coup plus rien. Dante est un monstre, alors si Isata lui a laissé la punir pour trahison, il l’a sûrement tué. Il n’attendait que ça, de pouvoir l’éliminer, s’énerva Lenny.

- Cet homme est vraiment ignoble, j’arrive pas à croire tout ce qu’il a fait à Océane en quelques jours alors à Samara en plusieurs années.

Lenny s’apprêtait à lui répondre lorsque la voix de Jon les interrompit.

Plus loin, à des kilomètres de Londres, Melvin et ses deux coéquipières marchaient dans une forêt, complètement perdus quand des gémissements les alertèrent.

- Qu’est-ce que c’est ? s’inquiéta Mia.

- Je vais voir, toi, tu restes avec Inès, décida le garçon.

L’hispanique hocha la tête et récupéra la jeune fille. Elle s’accroupit et s’assit contre un arbre, Melvin l’aida à installer Inès, inconsciente contre elle.

- Si t’as un problème tu cris, ok ? fit-il.

Mia fit un signe de tête positif et l’adolescent partit, pointant une petite dague devant lui. Il fit quelques pas et le bruit s’éclaircit, il comprit rapidement que c’était des pleurs. Des pleurs d’enfant. Accélérant, il découvrit, derrière un buisson, une fillette aux longs cheveux noirs, dont la frange bouclée masquait ses yeux. Il s’accroupit devant la petite et elle releva prudemment les yeux vers lui, révélant ses pupilles sombres.

- T’es toute seule ? Où sont tes parents ? demanda Melvin.

- Je… je sais… pas…, sanglota la fillette.

- Je m’appelle Melvin et toi ? questionna-t-il en lui tendant la main.

- Adelyn, répondit-elle.

- Viens avec moi. Tu as faim ? J’ai du chocolat dans mon sac, indiqua l’adolescent en la prenant dans ses bras, tandis qu’elle hochait la tête.

Il rejoignit les filles en quelques secondes. Mia écarquilla les yeux lorsqu’elle vit l’enfant que son ami tenait dans ses bras. Elle ne devait pas avoir plus de cinq ou six ans.

- Qu’est-ce que…

- Elle s’appelle Adelyn, elle était toute seule, j’allais pas la laisser, se justifia-t-il avant que sa coéquipière ne termine sa phrase.

Melvin posa la fillette près de Mia, contre qui elle se blottit, et récupéra la tablette de chocolat qu’il restait dans son sac.

- Merci, fit-elle, lorsque le jeune garçon lui en tendit deux carreaux.

Melvin sourit et en profita pour manger un peu aussi et en donna à Mia. Ils réveillèrent ensuite Inès en lui mouillant la figure et la firent boire un peu d’eau. L’adolescente sombra à nouveau dans l’inconscience quelques secondes après. Elle était brûlante et les bandages autour de ses blessures étaient imbibés de sang pourpre.

- J’ai peur que ça s’infecte, confia Mia.

- Elle a quoi ? demanda innocemment Adelyn.

- Elle est un peu malade, lui répondit Melvin en la prenant sur ses genoux.

- Elle va mourir ? questionna à nouveau la petite en se tournant vers Melvin.

- Non, bien sûr que non, assura-t-il.

- Melvin ? appela-t-elle.

- Oui ?

- Tu vas pas mourir toi ?

- Mais non, pourquoi tu me demandes ça ?

- Je veux pas que tu me laisses, j’ai per toute seule, chuchota la fillette.

- Je te laisserais pas, ‘Lyn.

Melvin la berça jusqu’à ce qu’elle s’endorme.

- On a qu’à rester là pour la nuit, ça nous fera du bien de dormir, proposa Mia en voyant la petite brune endormie.

L’adolescent acquiesça.

Dans le repère de Myron, les jeunes encore éveillés étaient penchés au-dessus de l’ordinateur de Jonas. Le châtain leur montrait un point sur une carte.

- C’est quoi, Jon ? demanda Alex en s’appuyant sur l’épaule du jeune homme pour pouvoir voir de plus près.

- C’est une puce électronique, enfin un traceur, répondit Jonas.

- Et ? continua Lenny.

- Bah, tu connais beaucoup de gens qui se baladent avec un traceur ? répliqua le Suédois en levant les yeux au ciel, blasé.

- Non, mais même nous on en a pas, alors pourquoi ça nous intéresse ? rétorqua le blond.

- Bah, qui nous dit que ce petit point ne nous mènera pas à nos amis ? Toute façon, on a pas d’autre piste, souffla Jon, découragé.

- Jon a raison, on devrait y aller ! s’exclama Alex, soutenu par Océane qui leva ses deux pouces.

- Attendez, notre priorité c’est de ramener la clé à l’Académie, marmonna Lenny.

- Je pars pas sans eux, lança Océane en fronçant les sourcils, fixant le blond d’un regard mauvais.

- Calland enverra une équipe pour les retrouver, assura-t-il.

- Mais c’est facile à dire pour toi, ton équipe entière est là ! s’énerva Océane.

- Océ’ ! On va pas se battre pour ça, rouspéta Léonard.

Océane croisa les bras et se tourna vers Alex, sûre que lui non plus ne partirai pas sans les trois plus jeunes de leur équipe.

- Je suis avec elle, Lenny. Et puis, même si je voulais pas, je suis un Neptune, et la leader des Neptune, c’est elle, répliqua le brun.

- Ok, c’est bon, on a qu’à se séparer en deux équipes, fit Rico, désireux de régler ce conflit.

- Vous verrez ça demain les jeunes, souffla Myron en leur indiquant leurs couchettes du doigt.

Epuisés par leurs péripéties, tous partirent s’allonger. Océane, qui faisait la tête à Lenny, partit le plus loin possible de lui et s’installa près de Slany pour l’aider à trouver le sommeil. Addie prit Léah par la main et elles se couchèrent sur deux matelas rapprochés, comme elles le faisaient quelques jours auparavant dans leur chambre à l’Académie. Jon et Alex se couchèrent pas très loin de Tim. Pour finir, Lenny et Rico prirent les derniers matelas un peu à l’écart.

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