Chapitre 25 : Méfiance

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Cela faisait maintenant trois jours qu’ils avaient été admis dans le clan, aujourd’hui leur serait apposé leur tatouage, preuve qu’ils faisaient bien partis du gang. Les quatre agents passaient leur temps avec leurs nouveaux amis. Ils avaient été acceptés par l’ensemble du gang et avaient découvert que ce n’étaient pas du tout comme ils le pensaient. L’ambiance était bien plus chaleureuse qu’on aurait pu le croire, ils formaient une véritable famille.

Pour le moment, ils n’avaient réussi à récolter aucune information réellement importante, alors ils continuaient à jouer le jeu. Jeu, qu’ils commençaient à bien apprécier tout de même.

Alors que Slany se chamaillait en riant avec Samara, Océane s’approcha.

- Ina ? Je peux te parler une minute, s’il te plaît ? demanda-t-elle.

- Bien sûr. Je reviens dans pas longtemps, Sam. Tu verras que j’ai raison, affirma-t-elle en suivant la châtaine.

- C’est ça ! Je vais te battre à plate couture, Nic Craith ! lança Samara en lui tirant la langue.

Les deux filles disparurent derrière un mur.

- Dis-moi, vous êtes proches avec Samara, non ? la questionna Océane.

- Bah ouais, pourquoi ? fit Slany en fronçant les sourcils.

- Tu devrais pas trop t’attacher à elle, souffla-t-elle.

Slany soupira et croisa les bras.

- Te mêle pas de ça, Lise. Je suis assez grande pour prendre des décisions toute seule, cracha-t-elle.

- Mais… Je dis ça pour toi. Tu ne la connais pas ! s’emporta la châtaine.

- Mieux que toi, en tout cas ! T’es pas ma mère, Alméras ! Et j’ai pas besoin d’une nounou ! grogna l’Irlandaise avant de partir rejoindre Samara.

Océane poussa un long soupir de désespoir et partit rejoindre Alex et Lenny qui s’étaient isolés.

- Les gars, on a un problème, lança-t-elle.

- Quoi ? paniqua le blond.

- J’ai l’impression qu’elle est déjà hyper attachée à Samara. J’ai peur qu’elle tombe amoureuse, confia la châtaine en se blottissant contre le garçon.

- Te fais pas de soucis pour elle, elle est grande, affirma Lenny.

- Elle m’a dit la même chose et on s’est disputé, enfin, elle est partie énervée. Je crois qu’elle m’en veut, mais je voulais juste la protéger, moi, expliqua la jeune fille.

- Tu sais, je pense que la surprotéger n’est pas la bonne solution, ça lui donne l’impression d’être faible alors que ce n’est pas le cas, déclara Alex.

- Mais, si elle tombait vraiment amoureuse de Samara ? s’inquiéta-t-elle.

- Lise, c’est pas la fin du monde, elle s’en remettra, assura Lenny en passant sa main dans ses cheveux dans le but de l’apaiser.

Depuis le début de la mission, Alexander avait remarqué que les deux leaders s’étaient rapprochés. Il ne savait pas pourquoi maintenant, mais n’en était pas moins heureux. Alex ne s’inquiétait pas trop pour Slany, mais il se promit d’aller lui parler, histoire de rassurer Océane. Il s’empressa de faire part de son idée à ses deux amis.

- Dis Lise, ça te rassurerait si j’allais lui parler ? proposa-t-il.

- Tu ferais ça ?

- Bien sûr, sourit-il.

Océane lui sauta dessus en le serrant dans ses bras.

- Merci, Julian ! T’es super ! s’exclama-t-elle faisant rire les deux garçons.

Un peu plus loin dans la petite salle où s’étaient installées Slany et Samara, le silence régnait.

- Qu’est-ce qui t’arrive, Ina ? demanda Samara pour la troisième fois.

- Rien, bougonna-t-elle.

- C’est ça et ma mère c’est Marie-Antoinette. Accouche ! railla la jeune fille.

- Je me suis disputée avec Lise, avoua la rousse, tristement.

- Oh, mais pourquoi ? Vous vous entendez hyper bien d’habitude ? questionna Sam, étonnée.

- Je… Bah… c’est juste que… Elle veut contrôler ma vie et ça m’énerve ! s’exclama-t-elle en faisant de grands gestes avec ses bras.

- Comment ça ?

- Elle pense savoir ce qui est mieux pour moi, ce que je devrais faire ou non. Elle croit que je suis trop faible pour me débrouiller seule ! cracha-t-elle.

- Je pense pas qu’elle croit ça, Ina, assura Samara.

- Mais si, Sam ! Tu comprends pas !

- Je comprends pas quoi ?

- Elle trouve que je traîne trop avec toi, qu’on est trop proche ! lâcha Slany en soufflant.

Samara réfléchit une seconde et se leva.

- Où tu vas ? s’étonna Slany.

- Viens, fit-elle en lui tendant sa main.

- On va où ? demanda la rousse en la suivant.

- Tu verras, tu vas adorer ! assura Samara.

Intriguée, Slany se laissa entraîner par son amie. Elles coururent jusqu’à une porte que Samara ouvrit rapidement, puis referma derrière elles.

- Pourquoi on a couru ? demanda Slany, essoufflée.

- Pas le droit de venir ici, répondit Samara avant de rire.

- Tu veux vraiment que ton père me fasse tuer, toi ! s’exclama l’Irlandaise.

- Mais non, allez, viens.

Une échelle était accrochée au mur, la jeune fille commença à grimper suivie de près par Slany. Elle ouvrit une trappe et aida Slany à monter.

- C’est quoi cet endroit ? demanda-t-elle en se relevant.

- C’est beau, hein ? fit Samara en attrapant quelques trucs derrière un muret en brique.

- C’est magnifique, s’extasia Slany.

Samara l’avait emmenée sur le toit de l’usine. Le soleil allait bientôt se coucher et d’ici, elles avaient une vue imprenable sur l’ensemble de la ville.

- Je savais que ça te plairait, lança Samara, fière de son coup.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi tu m’emmènes ici ? Enfin, je veux dire, on se connaît que depuis trois jours, s’interrogea l’adolescente.

- J’t’aime bien, vraiment bien. Je voulais te montrer ça, sourit la jeune fille en lui faisant un clin d’œil.

Slany rougit légèrement et Samara l’entraîna vers un vieux canapé qui avait été installé là par sa bande.

- On vient ici de temps en temps, expliqua-t-elle, quand on veut oublier qu’on peut mourir à tout moment.

Les deux jeunes filles s’installèrent dans le canapé et Samara étala un plaid sur elles, puis servit deux tasses de chocolat chaud brûlant. Elle en tendit une à Slany avant de lever son bras droit, invitant la rousse à se caler contre elle.

- Si elle agit comme ça, c’est parce qu’elle tient à toi, elle sait que tu as été blessée par le passé, elle veut seulement empêcher que ça arrive à nouveau, déclara Samara.

- C’est pas en m’empêchant de vivre qu’elle me rendra heureuse, s’indigna Slany.

- Peut-être, mais c’est sa façon à elle de te montrer qu’elle tient à toi.

- Bah, elle s’y prend mal, râla la rousse en trempant ses lèvres dans le liquide chaud.

- T’es dure avec elle. Lise fait ce qu’elle peut pour t’aider, tu devrais la remercier au lieu d’agir de la sorte. Mets ta fierté de côté et excuse-toi, prouve-lui que tu peux te débrouiller seule, que tu n’as pas envie d’être surprotéger comme ça, insista Samara en la regardant.

Slany ne répondit pas, perdue dans ses pensées. Elle savait que l’adolescente au regard perçant avait raison, pourtant son égo la poussait à continuer ses reproches.

- Je verrais. On peut arrêter de parler d’elle, je veux juste profiter de ce magnifique coucher de soleil, soupira la rousse.

- Comme tu veux.

Slany se blottit contre la poitrine de Samara, soupirant d’aise en sentant son bras se refermer sur elle, la main de la fille d’Isata vint se caler sur sa hanche.

- Ina ? appela-t-elle.

- Hum…, grommela Slany.

Samara pouffa puis reprit son sérieux.

- Tu sais quand je disais que je t’aimais bien. Bah, j’t’aime plus que bien, en fait, bredouilla-t-elle.

Slany releva la tête, intriguée. Elle n’avait encore jamais vu la jeune fille gênée et elle se sentit bien en voyant la teinte rouge qu’avait pris sa peau.

- Hum, bien comment ? la provoqua-t-elle.

- Tu veux jouer à ce jeu-là, Nic Craith ? s’amusa l’adolescente.

- Quel jeu ? Je joue pas à….

Elle fut coupée dans sa phrase par les lèvres de la jeune fille qui percutèrent les siennes avec une douceur infinie. Les tasses de chocolat posées sur le sol, Slany passa ses bras autour du cou de Samara, qui posa son autre main sur sa joue.

Elles se décollèrent deux minutes plus tard, essoufflées. Samara regarda Slany, un peu inquiète.

- Je… si t’es pas prête, j’attendrais, souffla-t-elle avec un sourire en coin.

- Idiote, marmonna Slany en prenant possession de ses lèvres.

Samara rigola lorsqu’elles se séparèrent et elle serra la jeune Irlandaise dans ses bras. Elles regardèrent le coucher de soleil, emmitouflées dans le plaid gris foncé. Slany n’était pas amoureuse, mais Samara l’attirait fortement depuis qu’elle l’avait rencontrée et elle se sentait prête à commencer une relation avec elle. Elle était heureuse et sentir le regard amoureux de la jeune sur elle, la faisait se sentir bien, forte, indestructible.

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