Chapitre 23 : Oncle Myron

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Océane, Léonard, Slany et Alexander marchaient seuls dans la nuit. Il était vingt et une heures et ils se rendaient à pied dans leur future habitation. Ils arrivèrent enfin devant l’imposant bâtiment délabré. Un homme d’un âge avancé les attendait devant, emmitouflé dans une épaisse couverture.

- Entrez les enfants, assura Myron.

Ils pénétrèrent à l’intérieur et furent surpris de l’atmosphère tranquille qui y régnait. Un petit feu se consumait lentement au centre d’un cercle de vieux coussins. Des matelas assez fins étaient installés de part et d’autre de la pièce. Quelques vêtements traînaient sur le sol au milieu de bouteilles d’eau en plastique et de boites de conserve.

- Installez-vous, les filles de ce côté, les garçons là-bas, quant à moi, je dors juste ici, indiqua Myron en leur montrant les différents endroits.

Les agents se séparèrent et déposèrent leurs affaires à l’endroit qui leur avait été attribué. Slany se laissa tomber sur son matelas, grognant quand elle sentit le sol dur.

- Est-ce que ça va ? lui demanda Océane en riant.

- C’est dur et froid, grommela la rousse.

- Tu vas t’y faire, petite, assura Myron en leur faisant signe de venir.

Ils s’assirent tous autour du feu et Myron leur tendit un petit bol de potage étrange chacun.

- Qu’est-ce que c’est que ça ? se lamenta Lenny en fixant le contenu du récipient avec dégout.

- De la soupe, mange, ordonna l’agent.

- Pouah ! C’est infect ! s’exclama Slany en écartant le bol de ses lèvres.

- Mangez, vous devez prendre des forces, leur intima-t-il.

Myron avait déjà avalé toute sa portion. Les quatre agents finirent les leurs avec beaucoup de difficulté avant de prendre congé de l’homme pour se réunir dans le « dortoir » des filles.

- Quelle horreur ! Je vais pas supporter de me nourrir de cet ignoble potage très longtemps, geignit Slany en s’affalant sur Océane.

- Fais pas ta chochotte, c’est pour le bien de la mission, la réprimanda la châtaine tout en passant sa main dans ses cheveux.

- C’est trop dégueu ! On pourrait avoir de la bouffe mangeable ! approuva Lenny.

- Bon, de toute façon, râler n’y changera rien, donc allons nous coucher, lança Alexander en se levant.

Les deux garçons partirent de leur côté, tandis que Slany et Océane s’allongèrent sur leurs couchettes.

- Slany, tu me le dirais si t’avais un problème, hein ? s’inquiéta Océane en se tournant vers elle.

- C’est juste que j’aime pas trop ma couverture, j’ai l’impression qu’il a fait ça pour me punir, confia la jeune fille.

- Comment ça ?

- Il a appelé mon ex-petite-amie Norah, alors qu’il sait très bien que j’ai vraiment eu une copine qui s’appelait comme ça, que je l’aimais et qu’elle est morte dans mes bras. Votre dirlo est un monstre, déclara-t-elle.

Sa voix tremblait et elle avait envie de pleurer, elle ne comprenait pas pourquoi il s’acharnait sur elle.

- Je suis désolée, tu sais quoi ? On s’en fout de ce qu’il a dit. Ton ex, elle s’appelle Ariane, ok ? Et c’est une connasse ! décida Océane en la prenant dans ses bras.

- Merci beaucoup, Océane. T’es une super amie, assura Slany en se blottissant contre elle.

Tous s’endormirent rapidement.

Le lendemain matin, c’est Myron qui réveilla ses protégés. Il était à peine cinq heures.

- Mais c’est tôt, râla Léonard.

- La ferme, Max ! lança Océane en jouant le jeu.

- De quoi j’me mêle, toi ?! s’énerva le jeune homme en souriant.

- Venez manger au lieu de vous disputez, s’indigna l’oncle de Julian.

- Non merci, j’passe mon tour ! s’exclama Slany, tandis que Lenny hochait rapidement la tête.

- Fuyons ! s’écria-t-il en voyant les regards que leur lançaient leurs meilleurs amis.

Le blond et la rousse partirent en courant, poursuivis par Océane et Alexander dans l’ensemble du bâtiment. Myron se retint de les réprimander, ils avaient besoin de penser à autre chose que cette mission qui pouvait les tuer à tout moment, d’être des adolescents normaux juste quelques instants. Quelques minutes plus tard, les deux responsables de la bande revinrent en traînant derrière eux, Slany et Léonard.

- Bon allez les jeunes, fini de rigoler, nourrissez-vous, ordonna l’homme en leur tendant leur bol.

Le blé qui leur avait été servi semblait bien plus appétissant que le repas de la veille. Si bien que les quatre adolescents engloutirent leur repas en quelques minutes seulement.

- Bah vous voyez que vous aviez faim ? s’étonna Myron en riant.

- Bon, j’avoue, c’était super bon, sourit Slany.

Myron les laissa digérer tranquillement. Une demi-heure plus tard, ils s’étaient changés, habillés maintenant de haillons. L’agent soupira de devoir les laisser partir, il ne comprenait pas comment on pouvait préparer des gamins à ce genre de mission.

- Faites très attention à vous, j’voudrais pas que l’un de vous meure, leur fit promettre l’homme en les prenant dans ses bras.

- Merci de nous avoir accueilli, Myron, le remercia Océane.

Ils quittèrent le vieux bâtiment sous le regard soucieux de Myron.

Slany marchait un peu en retrait, se demandant si elle reverrait Addie, un jour. Avec tous les dangers qu’apportait la mission, elle n’était pas sûre de revenir en vie.

- Slany ? l’appela Lenny.

- Eh, espèce d’idiot, tu vas nous faire cramer, s’emporta Océane en lui donnant un coup de coude dans les côtes.

- Ah ouais. Ina, est-ce que ça va ? demanda le jeune garçon en ralentissant pour se mettre à son niveau.

- Ouais, t’inquiète, sourit la jeune fille.

- Au fait, je suis désolée, j’me suis comporté comme un con avec toi, je voudrais qu’on reparte sur de bonnes bases. Amis ? fit-il en lui tendant sa main droite, la gauche dans sa nuque, gêné.

- Amis. J’ai pas été un ange, non plus, affirma Slany en lui serrant la main.

Océane lui sourit en levant ses pouces en l’air. Slany eut soudain une idée, elle chuchota quelques mots à l’oreille de Lenny qui hocha vivement la tête. Quelques secondes plus tard, Slany était sur le dos du garçon qui se mit à courir droit devant.

- En avant, Max ! s’écria Slany en éclatant de rire.

- Non mais c’est une blague ! Qui nous a fichu des gamins pareils !? s’égosilla Océane avant de se mettre à leur courir après, suivi par un Alexander mort de rire.

Ils s’arrêtèrent brusquement en apercevant le repère des Cruentam illam.

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