Chapitre 17 : Démons

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Addie se figea. Léah venait de tomber dans le vide. Elle avait tué sa meilleure amie, elle lui avait promis de la protéger et voilà que maintenant elle provoquait sa mort. Elle ne se le pardonnerait jamais.

Rico se précipita au bord du bâtiment, rapidement suivi par Lenny et Jon.

Océane et Slany arrivèrent essoufflée en haut, après avoir monté les escaliers en courant.

- Léah ! s’écria Ricardo.

- Merde ! Tiens bon, on va te remonter, lui assura Léonard.

Adélaïde regarda la jeune fille en face d’elle.

- Tout ça c’est de ta faute ! hurla-t-elle en poussant l’image qu’elle se faisait d’Hanna.

Elle la fit basculer au sol et se mit à la rouer de coups.

- Addie ! Ad’, arrête ! s’exclama Océane en la relevant.

- Je voulais pas qu’elle meurt. Je voulais juste retrouver Hanna, c’est tout. Mais elle m’a menti, elle m’a dit que vous ne souffririez pas et elle l’a tué, sanglota la brune.

- Addie, calme-toi. Hanna est morte, Ad’. Elle n’est pas là d’accord ? déclara l’adolescente en lui prenant les épaules.

- Non… Tu mens, elle était là, c’est vrai, crois-moi, s’il te plaît, supplia Addie.

- Addie, elle ne fera de mal à personne, tout va bien.

- Si ! Elle a tué Léah ! hurla la brune.

- Non, viens avec moi, insista-t-elle.

Océane conduisit la brune jusqu’au bord du bâtiment, suffisamment éloigné de sorte à ce que son délire suicidaire ne lui reprenne pas, et lui montra Léah. La blonde était certes en mauvaise position mais bien vivante. Elle s’accrochait comme elle le pouvait à un rebord en pierre, ses jambes se balançaient dans le vide, ne l’aidant pas.

- Léah ! cria Addie.

La jeune fille releva la tête et lui offrit un faible sourire avant que son pied ne dérape, manquant de la faire tomber.

- Aaah !

- Bouge plus, Léah, lui intima Lenny.

Ricardo arriva quelques secondes plus tard, une corde longue et épaisse en main. Il se l’attacha autour de la taille et donna l’autre bout à Lenny.

- Bon, tenez bien, les gars, ordonna Rico avant de se lancer dans la descente du bâtiment.

Léonard, Jonas et les garçons de Neptune durent s’y mettre tous les cinq pour que la corde ne leur échappe pas. Après plusieurs minutes, Rico atteignit Léah, il la prit dans ses bras, la serrant fortement contre lui et fit signe au garçon de les remonter. Heureusement pour eux, toute l’équipe Pluton venait d’arriver en renforts et les aidèrent. Océane rattrapa Léah et la remonta au plus vite, la blonde se réfugia dans les bras d’Adélaïde. L’adolescente referma ses bras autour de ses épaules et la serra fortement contre elle, noyant ses larmes dans sa chevelure dorée. Léah lui caressa le dos et lui embrassa la joue à trois reprises, lui souriant pour la rassurer.

- Je suis désolée, Léah. Tellement désolée. Pardonne-moi, je t’en supplie, je ferais n’importe quoi, mais je t’en prie, excuse-moi, sanglota la brune, la voix cassée.

- Chut, ça…ça va, ok. Tout va…va bien, bégaya la jeune fille en enfouissant le visage d’Addie dans son cou, passant sa main dans ses cheveux ondulés et emmêlés.

- J’ai cru que t’étais morte, j’ai cru qu’elle t’avait tué, que je t’avais tué, pleura-t-elle.

- Je suis là, Addie. Je suis en vie et toi aussi, promit Léah.

La blonde la serrait contre elle attendant que ses sanglots se calment. Ricardo s’approcha et se baissa pour déposer un baiser sur le front de la blonde avant de se lever en lui faisant un clin d’œil. Léah rougit fortement et enfouit sa tête dans les cheveux bruns de sa meilleure amie.

Océane se tourna vers Slany qui avait assisté à la scène en spectateur et n’avait ni bougé ni parlé depuis leur arrivée. Elle avança vers elle mais la rousse resta de marbre.

- Slany ? appela-t-elle.

- Quoi ? répondit-elle en plantant ses yeux dans les siens.

- Est-ce que ça va ? demanda la châtaine en posant sa main sur son épaule.

- Oui, assura Slany.

- Super. Tu viens ?

- Où ça ? Avec elle ? Tu veux vraiment qu’il y ait un mort aujourd’hui, soupira la jeune fille.

- Slany ! Comment tu peux parler de la tuer après ça, s’indigna Océane.

- Mais je parlais pas de la tuer, je faisais juste remarquer que je suis peut-être pas la personne qu’elle a envie de voir, je dirais même que je suis celle qu’elle veut le plus étriper.

- Tu m’exaspères, décida l’hispanique.

Slany la regarda, un sourire au coin des lèvres.

- Je crois que je vais y aller, décida-t-elle.

- Hors de question, y’en a marre de cette guerre, il est temps de vous réconcilier ! s’exclama la châtaine.

- Non, Océane, c’est pas une bonne idée, souffla l’Irlandaise.

- Si, allez viens.

- Océane…

- Bouge, ordonna la jeune fille.

Slany la suivit en soupirant, après tout, elles pourraient peut-être être amies. Elle mit les mains dans les poches de sa veste en cuir noir. Le froid mordant de ce mois d’octobre s’infiltrait par tous les pores de sa peau, la faisant frissonner à chaque petit courant d’air.

Elles arrivèrent devant les Jupiter et les Neptune, réunis autour de Léah et Adélaïde, l’équipe Pluton étant partie.

- Comment tu te sens, Léah ? questionna l’hispanique.

- Ça va, merci, la rassura la blonde.

Addie se redressa et Lenny et Ricardo les aidèrent à se relever. Léonard prit sa petite sœur dans ses bras, il avait eu tellement peur qu’elle saute vraiment. Il se promit que dorénavant, il donnerait beaucoup plus d’attention à la brune, parce qu’il est bien vrai qu’en étant nommé leader, Lenny avait quelque peu délaissé Addie.

- Qu’est-ce que tu fous là, toi ?! s’écria Addie en voyant la rousse.

Elle la fusilla de son regard sombre, les mâchoires serrées, prête à exploser et laisser sortir toute sa haine sur l’adolescente. Slany déglutit et se lança, consciente de ce qu’elle allait dire.

- Eh bien, je, enfin, je me disais que, bref, tu vois, marmonna-t-elle, avant de reprendre plus bas, je me suis dit qu’on pourrait peut-être arrêter de se battre sans arrêt.

L’Irlandaise jouait avec bout de sa veste, le regard rivé dans celui d’Addie. Une lueur menaçante passa dans ses prunelles et la brune se jeta sur elle.

- Tu te moques de moi ?! Ça n’arrivera jamais, tu m’entends, jamais ! On ne sera jamais amies ! hurla la petite brune en tenant le col de sa rivale entre ses mains.

- J’ai jamais prononcé le mot « amies », Didie, assura la rousse.

- La ferme ! Barre-toi ! cria Adélaïde.

Elle lui envoya son poing dans la mâchoire puis se redressa, lui mit un coup de pied dans les côtes et lui cracha à la figure. Slany se releva à son tour, essuya son visage dégoulinant du liquide visqueux et collant, puis reprit calmement.

- Je savais que c’était pas une bonne idée, Alméras, se désola-t-elle en souriant.

- Slany, râla la châtaine en observant sa réaction.

- Va-t’en ! hurla Addie.

- T’as pas d’ordre à me donner.

- Je vais te tuer ! menaça la brune en lui envoyant un nouveau coup.

Slany se laissa faire, parant seulement quelques coups. Elle bloqua les deux poignets d’Addie de sa main droite.

- Slany, fais pas de connerie, fit Océane, inquiète du tournant qu’avait pris la réconciliation.

- T’en fais pas.

L’Irlandaise se reconcentra sur Adélaïde qui se débattait sans réussir à se défaire de sa prise pour autant. Slany encra son regard glacial dans celui presque noir d’Addie. Elle pointa l’index de sa main gauche contre sa poitrine.

- Bats-toi ! T’es qu’une lâche ! gronda Addie en la fusillant du regard.

- Je te frapperais pas, Brochard, assura la rousse.

- Quoi ? s’étonna-t-elle.

- Je ne te frapperais pas, répéta Slany en la lâchant.

- Pourquoi ? Je t’ai bien frappé moi.

- T’es une fille bien, Adélaïde. T’es juste perdue et en colère. Je décevrais Nóra si je te frappais, assura la rousse.

Elle tourna les talons et passa la porte sans se retourner.

Addie resta bête, plantée au milieu du toit, le regard dans le vague. Les paroles de la rouquine tournant en boucle dans son esprit. Après tout ce qu’elle lui avait fait, Slany trouvait quand même qu’elle était une fille bien. Ses paroles réchauffèrent le cœur meurtri de la brune.

Océane souffla, un sourire fier et satisfait sur le visage. Slany était décidément une fille étrange, jamais Océane n’aurait pensé qu’elle lui aurait dit ça. Elle qui paraissait détester la brune plus que tout.

Léonard et Jon se regardèrent en souriant, persuadés que la jeune Irlandaise réussirait à leur ramener Addie. Leur Addie. Pas celle qui était contrôlée par le passé. Celle qu’ils avaient toujours adorée et qu’ils voulaient à tout prix retrouver.

Ricardo avait pris Léah dans ses bras et la serrait contre son torse. La blonde avait refermé ses mains derrière le dos du garçon et se blottissait contre lui. Un sourire aux lèvres, sûre qu’Addie comprendrait que Slany n’était pas la remplaçante d’Hanna mais une fille superbe et unique.

Slany descendit les escaliers, ce sourire en coin qui avait fait craquer Nóra plaqué sur le visage. Elle savait qu’elle avait fait ce qu’il fallait pour sauver la brune de ses démons. Parce que la rousse s’était décidée, elle allait tout faire pour la sortir de ce passé dans lequel elle était prise au piège, qu’elle soit d’accord ou pas.

Quelques minutes plus tard, une voix retentit dans les couloirs de l’Académie.

- Equipe Jupiter, convocation dans le bureau du directeur Calland. Exécution, annonça Alpha.

L’Intelligence Artificielle venait de lancer une bombe et ça, tous les membres de l’équipe le savaient.

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Il est enfin là ! Après presque un mois, j'ai fini par parvenir à l'écrire !

Désolée pour l'attente ^^

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