Chapitre 18 : Engueulade

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Les six adolescents attendaient patiemment devant la porte du bureau de Monsieur Calland, ils appréhendaient leur rendez-vous. Car si l’homme les convoquait après ce qu’il venait de se passer, ce n’était sûrement pas pour des compliments. Léah était assise entre Addie et Rico, Jon et Lenny étaient debout.

Quant à Slany, elle était assise en face des trois amis, et essayait de faire disparaître les traces de coups. Elle avait essuyé sa lèvre sur son sweat, mais un bleu commençait à se former sur sa joue. Tant pis, de toute façon, ça ne ferait qu’une raison de plus à Calland pour la virer. Elle avait beau essayer de le cacher, elle était terrorisée à l’idée d’être renvoyée. Elle ne voulait pas retourner au G2 et être obligée de repartir en Russie. Elle passa frénétiquement sa main dans ses cheveux, un tic. Les yeux clos, elle essaya d’imaginer la plus apaisante image qu’elle puisse se souvenir. Le visage souriant de Nóra apparut et s’imposa. Mais Slany était tellement stressée qu’elle n’arriva même pas à sourire.

- Dans le bureau, maintenant, ordonna sèchement Calland qui venait d’ouvrir la porte.

Ils entrèrent tous et attendirent qu’il ait repris sa place derrière son imposant bureau.

- Mais qu’est-ce qu’il vous prend à tous !? s’exclama-t-il en colère.

- Monsieur, commença Lenny, en tant que leader, je prends l’entière responsabilité de tout le tort que nous avons causé.

- Il n’est aucunement question de prendre les responsabilités pour ton équipe. Je m’adresse en ce moment spécialement à toi, Adélaïde, bien que tu ne sois pas en reste non plus, souffla-t-il en regardant Slany.

- J’ai fait n’importe quoi, Monsieur, avoua la brune en jouant avec ses mains.

- Je le vois bien.

- S’il vous plaît, Monsieur, ne les punissez pas à cause de moi, tenta Addie, résolue à redevenir celle qu’elle était avant.

- Je vous préviens, au prochain débordement, l’équipe Pluton prend votre place en mission, me suis-je bien fait comprendre ? gronda le directeur, frustré que sa meilleure équipe se comporte de manière aussi irréfléchie.

- Entendu, Monsieur, vous n’entendrez plus parler de nous, assura le blond à la tête des Jupiter.

- Il y a plus qu’intérêt à ce que je n’ai pas un seul retour négatif sur vous. Bien, sortez, maintenant. Pas vous, Brochard, Nic Craith, vous restez, fit-il.

Slany avait fermé les yeux très fort en entendant que plusieurs d’entre eux allaient rester, elle avait prié de toutes ses forces pour ne pas entendre son nom. Pourtant, il l’avait bien dit. Son cœur s’emballa, était-ce déjà la fin de l’aventure pour elle ?

- Asseyez-vous, ordonna Calland.

Les deux adolescentes s’exécutèrent.

- Bien. Je commence à en avoir sacrément marre de vos conneries à toutes les deux ! cria-t-il.

Elles restèrent silencieuses, attendant que l’orage passe, cependant, il ne tarda pas à se transformer en une violente tempête.

- Vous vous rendez compte du ridicule de cette petite guerre que vous menez ? J’ai d’autres choses à faire, moi ! On a un traître parmi nous et je dois m’en occuper. Vous voulez savoir ce que j’en pense, de ce traître ? continua-t-il.

Addie et Slany regardèrent leur directeur.

- J’ai des doutes. D’après vous, qui est-ce ?

- Je ne sais pas, Monsieur, répondit Addie.

- Et toi, Nic Craith ? Tu es bien silencieuse, tu as peur, tu es stressée peut-être. Parce que c’est toi, n’est-ce pas, c’est toi qui cause tous ces soucis dans mon école ! s’énerva-t-il, tandis que Slany le regardait comme s’il n’était pas humain.

- Non ! Non, ce n’est pas moi, je vous le jure ! paniqua-t-elle.

- Pourtant, c’est depuis ton arrivée que les problèmes sont tombés, affirma-t-il.

- Vous oubliez que je n’étais pas encore là quand Hanna est morte, si vous voulez mon avis, c’est par là qu’il faudrait creuser, répliqua la jeune fille dont l’arrogance légendaire faisait toujours surface au pire des moments.

- Tu… Nic Craith ! Tu oses me contredire…

- Non, Monsieur !

- Et me couper en plus !

- Mais non ! C’est vous qui m’accusez sans preuve, cria la rousse en se levant.

- Sors d’ici ! Je te préviens, tu auras de mes nouvelles ! Continues comme ça, Slany, et tu pourras faire tes valises, définitivement, termina l’homme en frappant son bureau du plat de ses mains.

Slany se figea, Slany, valises, définitivement, ces trois mots la percutèrent de plein fouet et elle manqua de s’effondrer tant ses jambes tremblaient. Adélaïde la rattrapa et la tira en-dehors de la pièce.

- Mais qu’est-ce qui t’as pris de répondre comme ça ?! l’engueula la brune.

Slany resta silencieuse et explosa en sanglots quelques secondes plus tard. Addie la prit dans ses bras et la cala contre elle, l’adolescente refusant de bouger, elle se retrouva obligée de la porter jusqu’à leur chambre où les attendaient, Océane et Léah. En voyant la rousse dans cet état, Océane vint directement la récupérer pour l’allonger dans son lit. Quand elle voulut s’écarter, Slany la retint par la manche. La châtaine se baissa à son niveau.

- Oui ? dit-elle d’une voix douce.

- Tu veux bien rester avec moi, s’il te plaît ? demanda Slany, gênée.

- Bien sûr, je comptais pas te laisser, tu sais, lui assura-t-elle.

- Non, mais je veux dire, avec moi, enfin tu vois, murmura Slany, plus qu’embarrassée.

Océane comprit rapidement qu’il lui en coûtait de demander ça et que si elle le faisait c’est qu’elle était vraiment mal et qu’elle en ressentait le besoin.

- Aucun soucis, t’as pas à avoir honte de me le demander, les amis c’est fait pour ça.

Océane monta dans le lit, s’installa contre le mur et attendit que l’adolescente s’allonge prenant ses jambes comme coussins, pour lui rabattre la couverture jusqu’aux épaules. Elle passa ensuite sa main dans ses cheveux, essayant comme elle le pouvait de l’apaiser.

Addie et Léah s’étaient installées dans le lit de cette dernière. Quelques minutes plus tard, Slany s’était endormie sous les caresses de la châtaine, qui continua tout de même à lui masser le crâne.

- C’était si horrible que ça ? demanda-t-elle à Addie.

- Il l’a provoqué en l’accusant d’être la traîtresse qu’il cherche, elle a commencé à s’énerver et à être arrogante, ça lui a pas plu et il a menacé de la virer définitivement et de la renvoyer au G2 par la même occasion, expliqua la brune.

- C’est horrible, Comment il a pu dire une chose pareille ? Je suis sûre que lui, il sait tout ce qu’elle a vécu, il est vraiment horrible ! s’indigna Océane.

- Oui.

Léah commençait à s’assoupir dans les bras d’Addie.

- Il serait peut-être temps de dormir, je crois qu’on en a toutes besoin. Tu n’as qu’à rester ici, proposa Addie.

- Oui, merci, acquiesça l’hispanique en se débrouillant pour s’allonger contre la rousse sans la réveiller.

Elles s’endormirent toutes les quatre, Léah dans les bras d’Adélaïde, Slany dans ceux d’Océane.

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