Neuf.

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On me raccompagne chez moi parce que je ne pouvais pas conduire sereinement. Je m'installe un peu devant la télévision après m'être fait réchauffer un plat tout prêt. Je zappe pendant un moment, il n'y a jamais rien à cette télé ! Ah ! Mon youtubeur préféré a sorti une nouvelle vidéo, deux heures dix de visionnage, parfait ! Exploration urbaine dans un camp militaire allemand. Je me dirige vers la cuisine pour me faire couler un café et j'entend des pas dans le hall de l'immeuble, c'est sûrement ma voisine qui doit encore descendre les poubelles en talon, qu'est-ce-qu'elle m'énerve ! Je ne m'attarde pas dessus, me réinstalle, tellement prise par ce que je regarde que je ne vois pas ma mère qui m'harcèle au téléphone, je décroche et on passe une bonne demi heure à discuter, elle me donne un peu les nouvelles de la famille et me demande ce que je comptais faire de ma semaine de vacances. Bien évidemment, je ne lui avais rien dit pour Pascal, de toute façon je n'avais aucun signe de vie de lui.

Je raccroche, je suis au milieu du salon, les bruits de pas sont toujours présents dans le hall mais ils sont moins forts que tout à l'heure. Je me replonge dans mon épisode, il se termine donc je prend le chemin de ma chambre. En plein milieu de la nuit, je me réveille en sursaut, quelqu'un frappe à ma porte, je reste tétanisée. Les coups ne s'arrêtent pas, je me lève doucement pour ne pas faire de bruit et je m'approche de l'entrée. Tout s'arrête, les pas, les toquements. Je reste là, en plein milieu de mon couloir, je n'arrive plus à bouger. Je suis dans le noir le plus total et j'aperçois de la lumière à travers le judas. Je me munis d'un couteau quand j'entends mon prénom de l'autre côté de la porte, abasourdie, mais certaine de ce que j'ai entendu, je regarde de qui il s'agit, mais je n'arrive pas à reconnaitre la personne qui se tient de l'autre côté car la lumière s'est éteinte. Qu'est-ce-que je fais?

-"Qui est là? Je suis armée!"

-"Ouvre."

Je reconnais de suite la voix de Pascal, j'ouvre immédiatement la porte, il rentre d'un pas pressé et referme directement la porte à double tour.

-"Mais qu'est-ce-que tu fais ici, chez moi, en plein milieu de la nuit ?"

-"Ma femme m'a mis dehors, elle sait que je vois quelqu'un d'autre et elle a des doutes sur toi, votre rencontre au bar mercredi dernier lui a mis la puce a l'oreille."

Il s'installe dans mon canapé, je lui apporte un café car il est devant ma porte depuis plus de deux heures. Il m'explique :

-"Je ne t'ai pas donné de nouvelles parce qu'elle est tomber sur ton message de samedi matin et j'avais complètement oublié de le supprimer. Elle est entré dans une colère noire, m'a demandée s'il s'était passé quelque chose entre nous, bien sûr j'ai nié."

-"Du coup, elle t'a mis dehors. Bon passe la nuit ici et tu verras demain. Je suppose que notre semaine de vacances en amoureux tombe à l'eau?"

Il n'a pas répondu, on décide d'aller se coucher. Il me serre fort dans ses bras et s'endort. Je reste éveillée et je décide, à mon tour, de regarder dans son téléphone. Vingt-six appels manqués en l'espace de dix minutes. Elle le met dehors et l'harcèle après, l'envie de lui envoyer un message me démange, mais qu'est-ce-que j'allais lui dire? Mettre encore plus le bordel dans leur couple ? Je me calme, éteind son téléphone pour qu'il arrête de sonner et m'endors.

J'ouvre les yeux après cette courte nuit, me retourne et ne trouve personne à mes côtés. Je me lève et me précipite dans la cuisine, il m'attendait, assis, petit-déjeuner servit. Il se lève, m'embrasse et me tend une enveloppe. Je suis surprise et je m'interroge sur son contenu, je fais couler mon café et m'installe aux côtés de mon amant. J'ouvre l'enveloppe et je découvre que c'est la confirmation de réservation d'hôtel pour Rome, j'ai sautée de joie ! Le départ est prévu en début d'après-midi. On passe la matinée à regarder les endroits à visiter, on mange au restaurant à midi et on prend la route. Le trajet se passe bien. Je décide de prendre le volant au bout d'un moment parce qu'il a une mine assez fatigué et je le trouve pensif. Nous nous arrêtons sur une aire de repos une heure après pour se dégourdir les jambes, il a passer son temps au téléphone. Je savais très bien qui était au bout du fil, malgrès mon envie de lui prendre des mains et le casser, je n'ai rien dit et je ne lui ai pas demandée ce qu'elle voulait. On remonte dans la voiture, il restait pas beaucoup de temps de trajet, nous arrivons a la capitale assez vite.

Un événement va vite nous sortir de notre idylle, un message de sa femme : " Soit on t'a volé ta carte bancaire, soit tu es en Italie avec ta maîtresse, tu as intérêt à me donner une bonne explication, rappelle-moi !!" Il ne pouvait plus l'ignorer, on s'installe en terrasse et il décide de l'appeler.

"Oui, je suis en Italie, avec les collègues de boulot, tu m'as jeté de la maison je te rappelle ! Tu as été méchante, tu ne m'as pas respecté dans tes propos donc oui, je suis en Italie, pour décompresser", puis il a raccroché.

Il n'a pas attendu très longtemps pour recevoir un message d'excuses. Je vois qu'il n'est pas très bien, je lui demande s'il veut rentrer auprès de sa famille mais il reste dans ces pensées. L'après-midi se passe en silence dans l'ensemble, il n'a pas lâché ma main de la journée. Je le trouve très perturbé, pensif et stressé. Je ne relève pas, on continue notre chemin, le nez en l'air, j'étais heureuse à ce moment-là. La soirée arrive, il m'emmène dans un restaurant japonais, nous parlons chacun de nos vies, de nos passés respectifs. Aucun de nous deux n'a été épargné à ce que je découvre, le dessert arrive. Une coupe Colonel pour lui, une île flottante pour moi, il m'enlève les blancs en neige de mon dessert en rigolant parce qu'il savait que je ne voulais que la crème anglaise. On avale nos cafés puis nous repartons faire une dernière escapade dans les rues avant de rentrer pour nous coucher.

J'ai dormi comme un bébé, j'ouvre les yeux et me blottis dans ces bras.

-"Je te regarde depuis un moment, tu es tellement belle. Qu'est-ce-que tu veux faire aujourd'hui ? Je te propose d'aller visiter le Colisée ou alors, d'aller se balader aux abords de la Fontaine de Trevi?"

-"Et si on faisait les deux ?"

Nous voilà en route, le Colisée est à quelques minutes de l'hôtel. Profitant du soleil, il y a un vendeur de glaces pas loin, on part en prendre une ! Je ne vois pas le temps passer, que la semaine se termine déjà. Nous sommes vendredi soir, on commence à préparer nos affaires pour pouvoir partir le lendemain. Un dernier restaurant ensemble, une dernière balade main dans la main, nos derniers souvenirs dans cette si belle ville. J'ai pas envie de retourner chez moi, je veux rester avec lui, ici, encore une semaine. Malheureusement c'est impossible. On fait le chemin du retour si tranquillement qu'on roule une heure de plus qu'à l'allée. Il me pose devant chez moi, m'aide à porter mes affaires, me sert contre lui et s'en va.

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