Six.

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Je me levais ce dimanche aux alentours de huit heures et demie, la première chose que j'ai fais c'est d'allumer mon téléphone et de voir si j'avais reçue un message, reçue des nouvelles de celui dont j'avais rêver cette nuit, mais rien. Je suis restée au lit jusqu'à midi, toujours rien. Est-ce que je devais faire le premier pas, avec le risque que sa femme tombe dessus et qu'elle réduit notre idylle à néant ? Non, je dois attendre son message. La journée passe, je ne fais rien et je ne reçois rien. Je me résous à me bouger un peu, je passe un coup d'aspirateur, de serpillière et je m'en vais profiter un peu du soleil.

J'arrive en ville, j'allais sûrement croiser quelqu'un que je connaissais et même dans le cas contraire, j'allais bien trouver des magasins à faire ou une terrasse sur laquelle prendre un café. Au détour d'une rue, je m'installe à une table ombragée. Je regarde les gens passer, il y en a qui pressent le pas, d'autres qui se promènent au bras de leur moitié, certains attendent le bus et il y a ceux qui profitent du moment présent, comme je fais. Je croise le regard de quelques personnes que je connais sans qu'un dialogue se mette en place, j'attends quelque chose mais je ne sais pas quoi. Je jette un œil à mon téléphone qui est sur la droite de la table, déjà presque la fin de l'après-midi, je recommande un café que je fini vite et me lève pour partir. Je n'ai pas envie de rentrer maintenant, je n'ai pas envie de finir mon dernier jour de week-end toute seule chez moi. J'appelle une de mes collègues de travail pour lui proposer un petit apéro en ville, elle a tout de suite acceptée, je lui envoie l'adresse, elle le connaît déjà, je l'attends à l'extérieur et je m'allume une cigarette. Quelques minutes après, je l'aperçois au fond de la ruelle qui arrive, je suis tellement contente de la voir même si je sais que j'allais la retrouver demain au travail. On commande à boire au serveur qui l'avait vu arriver. Elle avait prévenue d'autres collègues qui allait pas tarder à nous rejoindre. La soirée se passe tranquillement, on parle de ceux qui ne sont pas avec nous ce soir quand celle de ma droite balance haut et fort :

-" Et Pascal, vous trouvez pas qu'il est bizarre en ce moment?"

Personne ne savait quoi répondre, sachant que je n'avais pas eu de nouvelles aujourd'hui, je n'ai rien dit non plus et j'entends quelqu'un dire :

- " De toute façon, on va vite savoir s'il se passait quelque chose vu qu'il compte nous rejoindre dans la soirée."

Cette phrase m'a tétanisée, j'ai essayer de rien montrer aux autres mais ce n'était pas vraiment évident. J'attendais impatiemment de le voir arriver, de pouvoir sentir son odeur au moment où il allait me faire la bise. Il arrive au bout d'une petite heure, avec un ami à lui. On était facilement une bonne quinzaine ! Il fait un tour de table pour présenter celui qui l'accompagnait en disant bonjour au passage, vient le moment où il s'approche de moi, il m'ignore complètement, sur le coup je ne comprends absolument pas pourquoi, je ne relève pas, j'attends qu'il prenne place sur sa chaise et je tape discrètement un message sous la table que je lui envoie par la suite. Il touche sa poche mais ne sort pas son téléphone, sur le coup j'ai envie de me lever de table et d'aller le secouer mais les autres ne comprendraient pas et surtout ils se demanderaient pourquoi j'ai cette réaction. Je reste tranquillement dans mon coin, je fais sonner son téléphone trois fois et il se résigne a le sortir, je verrouille le mien, il tape un message mais je ne reçois rien. Je décide de passer à autre chose pour l'instant, la soirée passe, deux personnes partent s'en vont. Les verres vident s'entassaient sur la table en équilibre sur les planches apéros. Nous sommes là depuis bientôt trois heures, il commence à se faire tard mais on décide d'aller au restaurant quand même. Inutile de préciser que je n'avais toujours pas reçue d'explications, j'étais assez à cran mais je les ai suivis, on s'installe dans une pizzeria, le repas se passe bien, à un moment, mon téléphone se met à vibrer, je me dis que c'est sûrement mes collègues qui me prévenaient qu'ils étaient bien rentrés, mais non, c'était bel et bien celui qui m'ignorait depuis ce matin, je déverrouille mon écran et je découvre un pauvre message où il était écrit :

-"Tu vas bien?"

Il se fout de moi là, ce n'est pas possible autrement ! Il m'ignore depuis un moment et il ose me demander si je vais bien ? Je commence à me déchaîner sur lui à travers un message mais je décide de pas l'envoyer parce que je voulais pas me prendre la tête maintenant et surtout je voulais avoir une discussion de vive voix avec lui, ce qui était impossible sur le moment. La soirée se termine, on divise la note et quitte le restaurant. Il me fallait seulement une petite minute pour rejoindre ma voiture, je mets mes écouteurs et je commence à marcher, je m'allume une cigarette. Je croise quelques personnes mais plus j'avance, plus ils se font rare. Je vois ma voiture au loin, elle était au fond d'une rue qui était à peine éclairée, je range mes écouteurs dans mon sac et je tente de trouver mes clefs cachées au fond de celui-ci. Juste avant de mettre la clef dans la serrure, j'entends un souffle assez fort pas très loin de moi, je me retourne aussi vite mais personne n'était là, étant une fanatique de films d'horreur, je me dis que mon cerveau me joue des tours, j'ouvre ma portière, pose mon sac sur le siège passager, verouille mes portes et démarre mon véhicule. Je n'habitais pas si loin que ça mais j'étais tellement perturbée du comportement de Pascal que je n'ai pas remarquée la voiture qui me suivait depuis le début. Je conduisais assez lentement, j'avais mis un peu de musique pour penser à autre chose, "Hôtel California" des Eagles, je l'aime tellement celle-ci ! J'arrive en bas de mon immeuble, gare ma voiture et rentre dans mon appartement. Je vais pour me démaquiller et j'entends mon téléphone sonné, quelqu'un appelle en masqué, je ne réponds pas et je me sers un verre d'eau, il sonne encore et je décide de décrocher :

-"Allô?"

Aucune réponse, je continue d'essayer de savoir qui est de l'autre côté du fil, mais personne ne parle, je raccroche et je vais me coucher. Je me réveille en plein milieu de la nuit, il est quatre heure du matin, je me lève dans une heure et demie, j'ai encore reçue une vingtaine d'appels masqués, j'essaie de me rendormir mais en vain, je décide de me lever comme ça j'aurais le temps de me préparer, je remarque qu'une de mes collègues est connectée, je lui envoie un message en lui disant que j'avais reçue beaucoup d'appels masqués et elle me dit de ne pas y prêter attention. C'est l'heure de partir, j'arrive au travail, comme d'habitude, je suis la première, les autres arrivent dix minutes après.

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