Aujourd’hui, le comité d’établissement de la DicoDanerie, avec l’accord de son concierge, a décidé d’adopter le mot aiguille. Peu de personnes osent adopter le mot aiguille. De peur de se piquer, sans doute.

De plus, la DicoDanerie a déjà adopté le fil.

De fil en aiguille, cette adoption était donc inévitable et il n’est pas dans les usages de la DicoDanerie de chercher à éviter l’inévitable.

Attention, il n’est question, ici, que d’aiguille utilisée en couture. Nous n’adoptons pas l’aiguille à tricoter, déconseillée par le dictionnaire des idées reçues qui demande aux parents de veiller à ne pas laisser les enfants jouer avec des aiguilles à tricoter car ils risqueraient de se faire des pull-overs (Alain Schifres - collection Pocket).

Il n’est pas question davantage de l’aiguille de montre, ni de l’aiguille aimantée, ni de l’aiguille du midi, ni de l’aiguille ferroviaire, ni encore de l’aiguille de pin, ni même du cadran solaire, de l’outil de maçon, du coquillage ou du poisson…

D’ailleurs, à ce sujet, on a souvent confondu l’aiguille et l’anguille. Grave erreur !

Pour les distinguer, il suffit de se rappeler qu’on ne les cherche jamais au même endroit. L’anguille se cache sous la roche alors que l’aiguille est une habituée des bottes de foin.

Comment en est-elle arrivée là ?

Depuis son invention, il a été observé que l’aiguille avait une tendance naturelle à disparaitre et à s’enfiler n’importe où.

Les endroits où l’on a retrouvé des aiguilles sont innombrables et inattendus. Cela va du revers de pantalon jusqu’à la peau des fesses en passant par les interstices entre les lames de parquet.

En effet, on a déjà retrouvé des aiguilles dans toutes les parties du corps humain. Peut-être, cela est-il dû à cette détestable habitude qu’ont les couturières de se mettre des aiguilles entre les lèvres quand elles font un vêtement sur mesure. L’une d’elles en a même avalé sept d’un coup lorsque son neveu est arrivé par l’arrière boutique et lui a tapé dans le dos en lui disant « Hello tata !».

Bien qu’il me soit difficile d’en expliquer les raisons, cet état de fait a tout naturellement conduit une équipe de chercheurs américains, de l’université du Minnesota, à chercher les aiguilles dans les bottes de foin.

Mais l’aiguille de ma montre me dit que l’heure avance et il me faut conclure.

Donc, en résumé, n'appelons pas un chas un chat, car si ce dernier s'accommode de l'anguille, l'aiguille ne connaît que le premier.

Et sachez que désormais, si vous cherchez une aiguille, il y en a une à la DicoDanerie.