Tabac

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Aujourd’hui, j’adopte le mot « tabac » car s’il y a un mot qui ne fait plus ce qu’il dit actuellement, c’est bien celui-là.

Adopter le tabac à la Dicodanerie peut paraître une sorte de provocation de ma part. Cependant, de multiples raisons justifient cette adoption.

Je vous les livre en vrac :

  1. Il est probable que le mot cigarette disparaisse en même temps que le tabac et un mot tu est un mot foutu !
  2. Compte tenu de l’impressionnante augmentation de son prix au cours de ces dernières années, avoir du tabac chez soi ne peut que nous enrichir ;
  3. Les coups de tabac ne seront bientôt plus réservés qu’aux seuls marins.
  4. Lorsque les cigarettes et le tabac en général seront interdits de vente, les gens viendront en voir un spécimen à la Dicodanerie  et pourront ainsi découvrir tous les autres mots adoptés. C’est très encourageant.
  5. Il sera peut-être possible de faire payer l’entrée et en ces temps de grandes privations privatisations où les riches sont décomplexés ;
  6. Bientôt, le tabac ne sera plus vendu que sous forme de cigares et sera réservé aux milliardaires ;
  7. Il fut une époque où le tabac était très prisé, et il ne faut pas renier son passé ;
  8. De belles gitanes décoraient les paquets de cigarettes ;
  9. Le sujet est brûlant. Mais pour combien de temps encore ?
  10. J’aime la provocation.
  11. Que vont devenir tous ces fumeurs qui prenaient plaisir à fumer leur petite cigarette au bar ? C’était sympathique et convivial. Qu’ils viennent fumer à la Dicodanerie. Ils y seront accueillis chaleureusement.
  12. Certains arrêtés municipaux interdisent déjà de fumer dans les parcs publics.
  13. Va-t-on aussi bientôt interdire la vente d’alcool ? Va-t-on connaître une nouvelle prohibition ?
  14. Trouve-t-on bien de suivre l’exemple des zussas ?

Le débat est ouvert.

Et puis, c’est tout bénéf, car en adoptant un mot, j’en adopte deux : en effet, deux mots tabac sans lien étymologique coexistent en français actuel.

L'un désigne une plante contenant de la nicotine et vient, par l'espagnol tabaco, d'une langue amérindienne, l'arawak. L'autre est, dans la langue populaire et argotique, un déverbal de tabasser, « accabler de coups », et date du début du XIXe siècle. Il aurait dû s'écrire tabas, mais l'homonymie lui a donné un -c final, ce qui prouve qu'il a toujours été lié de manière diffuse à son concurrent. Il a donné, vers la fin du XIXe siècle, passer à tabac, « battre quelqu’un qui ne peut pas se défendre, pour le corriger ou le faire parler ».

Par une autre filiation sémantique (bagarre > tapage > bruit), tabac a aussi pris vers 1900 le sens de « applaudissement, succès ». D'où l'expression faire un tabac, attestée depuis les années 70, d'abord dans les milieux du spectacle, puis dans tous les domaines de la vie sociale, qui signifie « remporter un grand succès »

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