C'est ça, finalement, qui est bien

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C'est ça, finalement, qui est bien, de courir au ras du sol, le museau en avant, tendu, à la façon d'un Normand, d'un Lévrier; c'est ça qui est bien, de s'arrêter brusquement à l'abri des broussailles, de lever une patte en position d'arrêt, de fouetter l'air de sa queue, lentement, méthodiquement, de devenir Braque, Epagneul griffon, Setter et de renifler sans cesse, de faire l'inventaire de tous les remugles, ceux qui montent des sillons remplis de vers et de mille-pattes, de scolopendres; ceux qui viennent de l'humus, donc des arbres, du vent, de la lente décomposition des végétaux et c'est tout un LANGAGE à saisir immédiatement, avec ses yeux, ses oreilles, sa peau ; c'est cela qui est bien, de faire onduler dans les replis de chair de ses naseaux, les odeurs fortes de l'urine, de la sueur, des excréments, de faire entrer dans son cerveau en forme de cerneaux de noix les messages des phéromones, ceux de la femelle du paon de nuit, celle des déjections du loup sur les écorces des chênes et des bouleaux, celles des laies prêtes à l'accouplement pour perpétuer l'histoire infinie de la vie…

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