Chapitre -3

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Elle marche avec colère et rage jusqu'à l'endroit où Les Corbeaux se rejoignent. Les sous-sols de la ville, plus particulièrement. Un endroit sombre, illuminé uniquement grâce à tes tonneaux disposés un peu partout, pour une plus grande source de lumière. Il y a également de grands piliers en briques rouge qui soutienne le planfond et au fond de la pièce, un bus, personne ne sait comment il est arrivé ici, mais cela sert de " bureau" et de laboratoire au Drogeur, qui est aussi l'un des bras droit d'Alyson. Bien sûr, ils ont aménagé le bus pour que ce soit un endroit convenable, enlevé les sièges, installés les portes, etc.

Enfin arrivée, elle s'arrête quelques secondes voyant que l'endroit est noir, les tonneaux éteints. Alors, elle les allumes grâce à une feuille en feu qu'elle laisse tomber à l'intérieur.

Seul le crépitement du feu et les légers bruits de pas d'Alyson brisent le silence qui pèse dans cette pièce. Elle a envie que ce calme cesse en hurlant de toutes ses forces, mais pour une raison qu'elle ignore elle ne le fait pas.

Elle entre dans le bus, prend son masque qu'elle laisse toujours sur la table centrale. Elle regarde à sa droite. Un grand corbeau noir dort sur un perchoir. Un sourire se dessine légèrement sur son visage qui se fait recouvrir de son masque blanc.

Elle s'approche du volatile, celui-ci se réveille avec un petit coassement, ses yeux aussi noirs que la nuit se reflètent dans les verres rouges du chef. Il déploie ses ailes et les agite légèrement.

– Appel tout le monde, c'est une urgence. A peine a-t elle finie ses mots que la bête s'envole, passe par la porte et pousse un cri strident. En quelques secondes, une pluie de centaine de corbeaux tombe du plafond et sortent tous par la grande entrée obscure.

 Quelques minutes, plus tard, tout le monde est présent. Alyson encore dans le bus, assise sur un siège du bureau, prend une grande inspiration et se lève précipitamment, sort par la porte à l'opposé d'où elle était venue. Monte les escaliers fais de planches de bois assez épaisses.

La tête haute, elle se montre enfin devant tout le monde. Le brouhaha cesse à sa venue et tous les regards sont rivés sur elle.

– J'avais pris soin de choisir les meilleurs, ceux qui m'inspiraient confiance, en qui je savais qui ne délivraient pas des choses qui doivent rester SECRÈTES ! Mais visiblement, je me suis trompée sur certains. Le ton de sa voix se fait de plus en plus violent, et de plus en plus haut. Cela libère un peu sa colère, mais plus elle regarde l'homme élancé, aux épaules larges avec un masque des plus quelconque, plus sa colère remonte. D'un coup, elle le désigne de son bâton qui fait un bruit brisant l'air.

– Viens immédiatement avec moi, tu vas voir ce que c'est de me trahir.

La seconde d'après elle descend les escaliers, le Drogeur et le Fou, ses deux bras droit, sortent de la foule, accompagnés de l'homme qu'elle avait désigné. Ils se dirigent tous les trois vers le bus. Laissant seul les autres dans le silence, seul quelques chuchotements se font entendre.

Lorsqu'ils entrent, ils la voient assise sur une des chaises hautes de la table une agrafeuse à la main, avec des feuilles recouvrant la totalité de la table.

– Je t'en pris viens t'asseoir, dit-elle, son masque cachant le sourire sadique qui est dessiné sur ses lèvres.

Il répond à son invitation avec grand plaisir et s'assoit avec confiance, le Drogeur et le Fou se mettent discrètement dans un coin de la pièce.

Alyson fait glisser doucement de main en main l'agrafeuse, puis la prend dans sa main la plus forte et la plante dans la main de l'homme qui hurle de douleur, le cri retentit jusqu'à l’extérieur du bus, tous les regards du clan se tournent vers le bus. Tous, sous leurs masques, sont effrayés.

Puis Alyson se lève et marche détendue, elle contourne la table et se retrouve derrière l'homme qui est tétanisé de peur sur sa chaise regardant sa main sanglante. Elle effleure de ses doigts le cou de l'homme et lui enfonce une deuxième agrafe dans son flanc droit, un second cri retentit puis un troisième, un quatrième, jusqu'à ne plus pouvoir les compter puisqu'ils se saccadent.

Les habits de l'homme regorgent de sang. Il est à bout de forces, il sent qu'il ne va plus tenir longtemps si elle continue.

– Maintenant que tu as eu ce que tu mérites sans même que je te dise ce que tu as fait, je vais t'expliquer. Elle s'assoit sur sa chaise, lâche l'agrafeuse qui soulage un peu l'homme qui est en face d'elle.

– Tu avais, quelques jours auparavant une mission. Tu t'en souviens j'espère, dit-elle en posant une main sur son arme ensanglantée. L'homme hoche la tête, le regard rivé sur l'arme qui lui fait tant souffrir.

– Bien. Alors tu dois aussi te souvenir que tu ne l'as pas fait, n'est ce pas ?Tu n'as pas fait ce que je t'ai dit.

La colère recommence à envahir le corps et la voix d'Alyson, elle a maintenant l'agrafeuse en main, elle la sert de plus en plus fort.

– Ne crois pas que je suis aveugle, je ne suis pas bête, tu as laissé les plans dans la rue ! Et avec la plus grande évidence, quelqu'un les a retrouvé et essaye de les décrypter !

La rage a maintenant pris le contrôle de tout son corps.

– Tu as encore de la chance que j'ai tout codée !! Dit-elle en se levant brutalement, se positionnant à la droite de l'homme, il peut sentir son léger parfum tellement elle est proche.

– Si ça se trouve, je me suis trompée de personne. Un petit soupir s'échappe de sa bouche puis elle continue.

– Ce serai dommage vu comment je t'ai amoché. Mais je suis sûr que c'est toi, puisque hélas, nous sommes que trois à avoir les plans, toi, moi et l'un de mes bras droits. J'ai vérifié si il les avait et il savourerait que oui, et moi je les laisse ici. Donc ça ne peut être que toi qui m'as trahie. Sur la colère, elle lui dirige l'agrafeuse vers l'oeil et appuie d'un coup sec. L'homme n'eut pas le temps de hurler sa douleur qu'il tombe de sa chaise et laisse son sang s'écouler sur le sol.

– Ont en fait quoi du corps, dit le Drogeur qui s'avance légèrement.

– Ho, vous êtes resté, je ne pensais pas. Ne vous en faite pas pour ça. Je vais m'en charger. Si vous et les autres, vous voulez partir, vous pouvez.

– Non, ils ont été assez terrifiés par les cris de cet homme, enfin j'espère.gts les tâches de sang sur ses habits. Elle regarde ce qu'ils pointent.

– Et merde, et je me suis pas changée avant, bon t'en pis.

– Tu ne veux pas faire un discours, sur le fait qu'il ne faut pas te trahir sinon ils risquent de mourir, dit le Fou en s'accroupissant au niveau du corps.

– Non, ils ont été assez terrifié par les cris de cet homme, enfin j'espère.

Sous son masque, elle sourit joyeusement et prend un mouchoir pour enlever le sang de l'agrafeuse et de ses mains.

Le Drogeur lâche un petit rire et sort accompagné du Fou, et ils déclarent à tout le clan qu'ils peuvent rentrer chez eux.

 Alors que le brouhaha s'éloigne. Alyson appelle les corbeaux qui mangent le corps délaissé. Tout en s’asseyant sur sa chaise, elle enlève son masque recouvert d’éclaboussures, et se pose quelques secondes, regardant les bêtes engloutir la chair humaine du cadavre. Puis lorsqu'ils ont fini et qu'ils repartent du bus, Alyson nettoie le sang du sol, son masque. « Heureusement qu'aujourd'hui, je porte du noir » se dit-elle dans ses pensées, souriante.

Elle repart, fermant le bus à clef, éteignant les tonneaux et marche jusque chez elle avec un silence, l'apaisant.

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