Chapitre 10

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C'est un leurre. La vie de rêve, ça n'existe pas. Autant se le mettre dans le crâne dès maintenant pour éviter désespoir et désillusion. 

« Elle vient d'écrire qu'elle vivait son rêve, elle ne sait plus ce qu'elle dit ? » 

Si, « elle » sait ce qu'elle dit, et avec du recul, elle sait qu'elle s'est trompée. Les vies ne sont parfaites qu'en apparence. Ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, ce qu'on vous dit, ou plutôt ce qu'on veut bien vous dire, ce n'est qu'une infime partie de la réalité, et parfois même, ce n'est qu'une mise en scène. Bizarrement, j'étais à l'époque spectatrice de ma propre vie. Je me prenais en photo dans un endroit chic puis je me disais « quelle chance j'ai ! ». Tout s'arrêtait là, à ce niveau superficiel.

Mon quotidien était fade. J'avais fait une chute à cheval qui m'avait collée à un fauteuil pour quelques semaines. Karl m'a regardée avec pitié et agacement pendant toute la période de convalescence. Je n'étais plus bonne à satisfaire ses désirs nocturnes. Heureusement, la réhabilitation fut courte et la vie reprit son cours normal.

Un soir, nous étions en train de discuter avec Karl et il me fit part de quelques ennuis de travail. Ces ennuis étaient d'ordre pécuniaire. Bien sûr, j'ai essayé de le réconforter comme je pouvais, et je lui ai dit, plus par politesse et compassion que par conviction de pouvoir le faire, que si je pouvais aider, je le ferais avec joie. A cela, il a sourit et m'a remercié du soutien que je représentais. 

Cette nuit là, il n'avait pas voulu de rapport, on avait juste dormi tous les deux, enlacés, comme un vrai couple. J'avais accordé beaucoup d'importance à ce moment. Pour la petite sotte que j'étais c'était une preuve irréfutable que ses sentiments étaient sincères. 

« Je ne suis pas là que pour le sexe ! » 

Quelle pensée réconfortante. Je ne pensais pas les hommes, et surtout pas cet homme, capables de résister à leurs pulsions bestiales. Je ne les pensais pas manipulateurs. Les femmes, oui, mais pas les hommes.

En me remémorant ces moments de ma vie, je me rends compte à quel point on peut être persuadé de tout savoir, être certain de tout pouvoir calculer mais en n'étant, en réalité, rien de plus qu'un pion sur un échiquier. Je le réalise aujourd'hui, l'expérience est quelque chose qui s'acquiert. Et si c'était à refaire, je le referais. Les bons conseils des personnes sages ne suffisent pas. Leur sagesse ne leur est pas venue des livres mais de l'empirisme, d'expérimentations et donc, d'erreurs. Le charme de la vie ne réside-t-il pas dans le fait qu'au moment de commettre une erreur, on est persuadé de faire au mieux ?

Vous aussi, vous avez surement fait des erreurs, ne jugez pas les autres avec trop de sévérité. Savez-vous ce que c'est, vous, de faire des erreurs ?

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