Chapitre 11

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Bon nombre d'étudiants, j'en suis persuadée, souhaiteraient d'éternelles vacances. Cette période de joie pendant laquelle on n'a plus à penser aux devoirs universitaires, ce répit souvent si euphorique et parsemé de soirées aux lendemains difficiles.

Bon nombre d'employés ou de la population active en général, j'en suis certaine, rêveraient d'envoyer paître leur boss, leurs collègues, leurs partenaires d'affaires, ne plus avoir affaire à la pression quotidienne. Ils voudraient avoir ces « vacances » eux aussi, cette période d'euphorie et de répit pour s'oublier.

Pourquoi dis-je cela ? Où est-ce que je veux en venir ? Déjà, je voudrais préciser que je n'écris pas « pour en venir à quelque chose » bien qu'ici ce soit le cas. Loin de moi l'idée de vous faire la morale... mais je pense qu'il peut être bon, tout en divertissant quelque peu mon public, de le faire réfléchir un peu. Non, je ne suis pas psychologue et non, ce n'est pas une thérapie mais réfléchir n'a encore jamais fait de mal à personne. Réfléchir sur la personne que vous êtes, sur la vie que vous menez et celles que mènent les autres, sur les valeurs et les buts à atteindre.

« Ce n'est pas une pute qui va me donner des leçons de vie, tout de même ! » me direz-vous. « Et pourquoi pas ? » vous répondrais-je.

J'étais une lycéenne effacée puis une étudiante extravagante. Puis la vie a fait en sorte que j'obtienne rapidement tout ce que je voulais (ce que je croyais vouloir). J'avais l'argent, les vêtements de créateurs, l'accès aux SPA et hôtels de luxe, un homme influent. Lorsque j'étais étudiante, je rêvais de cette vie sans soucis, sans responsabilités, sans « TD » ni « CM » ni « emploi du temps ». Tout cela m'a quittée mais le sens de ma vie est parti avec. Je ne pouvais plus faire d'études puisque je devais être disponible pour Karl, si je venais à ne plus l'être, il me remplacerait vite fait bien fait et ça, je ne pouvais l'envisager. J'avais peur de « tout » perdre. Ce « tout » n'était en fait que du vide, je m'accrochais à une illusion, celle d'avoir quelque chose, de ne pas être dépouillée. Je l'étais. Je vieillissais (oui, on vieillit déjà alors qu'on a la vingtaine), je n'avais pas de diplôme, plus de rêves ni d'ambitions.

Ce que je veux dire, c'est qu'on apprécie ces vacances justement parce que ce sont des moments de répit entre deux périodes de responsabilités. On n'aime pas le SPA autant lorsqu'on y va tous les dimanches que lorsqu'on trouve un moment une fois par mois. Le cadre d'un hôtel de luxe ne plaît pas autant lorsqu'on y vit que lorsqu'on vient y séjourner une petite semaine. Regardez donc l'admiration qu'ont les touristes pour Paris, ses musées, son architecture... et comme les parisiens n'y font plus attention.

Ce que je veux dire, c'est que « cela n'arrive pas qu'aux autres ». Recentrez-vous sur vous-mêmes, n'ayez pas peur de vous affronter. N'ayez pas peur de changer votre situation. On attend souvent que les choses aillent mieux, changent pour le mieux, tout en continuant la même petite routine. Si vous ne changez rien dans votre comportement ou votre façon de penser, rien de changera. Essayez de voir si les choses auxquelles vous vous accrochez sont bien réelles, si elles en valent la peine. Essayez de voir si vous n'avez pas perdu le sens de votre vie. Il est trop tard pour moi, il ne l'est peut-être pas pour vous.

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