Chapitre un : Un si joli petit chiot.

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Ok... Ne plus penser, ne plus penser... Dès que je fermais les yeux, l'image de ce type envahissait ma tête. Ses yeux bridés si sombres, ses cheveux noirs comme la nuit d'une certaine longueur, l'air moqueur qu'il arborait comme si toute cette situation l'amusait beaucoup, son imposante silhouette, ses tatouages, sa main aux deux doigts manquants... Son toucher, ses baisers... Ha !! Non, non, non !

J'étais rentré chez mes parents depuis maintenant trois jours. Lorsque les hommes de Kyle Bowman m'avaient ramené, mes parents avaient couru vers moi pour m'enlacer, j'avais pu lire leur soulagement sur leurs visages. Comme moi, ils avaient dû avoir très peur. Ils n'avaient pas appelé la police durant mon enlèvement car Bowman les avaient contactés et il leur avait expliqué la situation. Il s'était arrangé avec eux en leur promettant de me ramener et malgré leur inquiétude, mes parents, en voyant tous les hommes à la carrure impressionnante et armés, avaient accepté. Ils ne se sentaient pas vraiment libre de leurs choix car un homme était resté chez eux pour les surveiller mais aussi pour les tenir au courant de la situation. Heureusement, je n'avais disparu que deux jours !

Ce connard suffisant de Bowman... Rien que de penser à lui m'énervait. Il avait forcé mon Joshua à l'épouser en le faisant chanter et j'avais du mal à faire avec ça, surtout lorsque je voyais mon meilleur ami si perturbé, le regard triste parfois à l'Université. Il n'avait même pas le droit de sortir en dehors des cours et même pas le droit non plus d'être trop proche de moi car ça ne plaisait pas à cet enfoiré ! Je soupirai d'agacement en y pensant.

Génial... Soit je pensais à l'autre cinglé qui s'était amusé avec mon corps, soit à l'autre enfoiré qui avait forcé Joshua à l'épouser ! Mais qu'est-ce que c'était que ces mecs, franchement ?!

-Ho putain ! Tu m'as fait peur ! m'exclamai-je en voyant mon fidèle Marcos, mon toutou d'amour, pousser la porte de ma chambre.

Marcos était mon rottweiler. Il avait quatre ans et c'était un vrai nounours ! Je ne comprenais vraiment pas pourquoi la plupart des gens avaient si peur de cette race. Enfin, je n'étais pas naïf, je savais que c'était à cause de certaines attaques de chiens sur des humains qui s'étaient déjà passées mais il suffisait juste de bien s'en occuper et de les dresser un minimum ! A mes yeux, c'était pareil pour les êtres humains. Une personne ayant reçu une bonne éducation et de l'amour aura plus de chances de devenir une bonne personne. Hé bah, pour les toutous, c'était la même chose ! Et mon Marcos ne manquait assurément pas d'amour ! Un sourire aux lèvres, je le regardais partir chercher sa petite peluche rose et s'installer dans son énorme panier.

Ne pouvant résister à tant de mignonitude, je ne tardai pas à attraper mon portable pour le prendre en photo. Mon chien était trop mignon et je passais ma vie à le photographier ! Une fois fait, je regardai mes messages. Depuis que l'on était rentrés, Joshua et moi nous envoyions quelques sms par jour et je savais qu'il se faisait actuellement dorloter par son mari... Je voulais bien le croire ! Cet enfoiré se sentait peut-être coupable... Après tout, s'il n'avait pas forcé Joshua à se marier avec lui, sa vie ne serait pas en danger et il ne se serait pas fait enlever et moi non plus ! CQFD !

-Bon allez ! Au dodo ! Bonne nuit, mon Marcos !

Sur le glapissement affectueux de mon chien, j'appuyai sur l'interrupteur, plongeant ma chambre dans le noir et espérant ne pas faire de cauchemars...

**

-Hé ! Marcos ! Attention !

Je venais tout juste de sortir de la douche et d'entrer dans ma chambre pour m'habiller en n'étant vêtu que d'une serviette autour de mes reins, que mon chien me sautait dessus avant de descendre les escaliers ! Evidemment, ma serviette tomba sur le sol…

-Génial... Heureusement qu'il n'y a personne ! dis-je dans un soupir en avançant, ma serviette à la main.

Je me dirigeai donc vers mon placard à vêtements afin de prendre un jean, des chaussettes, un sous-vêtement et un sweat à capuche que j'enfilai rapidement. A peine fait, j'entendis mon portable vibrer et je me dépêchai de le prendre pour voir si c'était mon meilleur ami qui m'avait envoyé un sms.

« Tu as vraiment de très jolies fesses, mon petit chiot. »

Quoi ?! Mon sang se glaça soudainement. Non... Ce n'était pas possible... Je lâchai mon portable sur mon lit et regardai partout autour de moi, cherchant cet homme mais il n'y avait rien et mes volets étaient encore fermés. C'était une blague, juste une blague ou un faux numéro ! me rassurai-je. Ma respiration s'était accélérée, mon cœur battait très vite. Il ne fallait pas que je fasse une crise de panique. Tout va bien, tout va bien ! Tu es chez toi ! Il ne te fera plus rien ! Bowman est à sa recherche ! Ca va aller ! Oui, ça va aller.

Alors que je me calmais, j'entendis mon portable vibrer de nouveau. Je le regardai quelques secondes, effrayé et hésitant à le prendre mais je finis par le faire lorsqu'il vibra encore une fois. D'une main tremblante, je déverrouillai l'écran d'accueil.

« Bientôt, tu seras à moi, petit chiot. »

« Tu as peur, on dirait. N'aie crainte, je m'occuperai bien de toi... »

Je me mis à trembler sans pouvoir m'en empêcher. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Que me voulait-il ? Mon portable vibra de nouveau entre mes mains.

« Regarde dans le premier tiroir de ton bureau. Une surprise t'attend. »

Quoi ?

Je me levai, le corps tremblant et avançant lentement, la peur me tordait le ventre. Arrivé devant mon bureau, j'hésitai quelques secondes, puis prenant mon courage à deux mains, j'ouvris doucement le tiroir dont il était question. Une enveloppe marron s'y trouvait. Je la pris et l'ouvris. Des photos... Il y avait des photos de moi à l'intérieur !

Il s'agissait de photos prises lorsque j'étais entre ses mains ! Dessus, j'étais allongé avec cet homme sur moi... Je découvris ainsi que son dos portait un énorme tatouage représentant un dragon aux écailles rouge foncé, aux pattes noires comportant trois griffes chacune et à la langue fourchue sortant de sa bouche et se prolongeant jusqu'à un bras. Il était impressionnant et totalement terrifiant...

Il y en avait aussi sur lesquelles j'étais plaqué contre le mur lorsque j'avais essayé de le frapper. Y avait-il une caméra dans la chambre où j'étais enfermé ? Ca ne pouvait être que ça...

Le cœur serré, je continuais de les regarder, les unes après les autres et tout d'un coup, je me figeai. Sur les dernières, je me trouvais dans mon lit, ici, chez mes parents... Qu'est-ce que ça voulait dire ? Il était venu chez moi depuis mon retour ? Mais... Normalement, Marcos aurait aboyé et je n'avais rien entendu ! Je commençais à avoir la nausée et tremblant, je laissai tomber les photos sur le sol en me laissant à mon tour, m'effondrer sur la chaise devant mon bureau. Mon portable vibra de nouveau mais je ne voulais pas regarder.

Après avoir pris de grandes inspirations, je pris ma tête entre mes mains, essayant de me calmer. Qu'est-ce que j'allais faire ? Il fallait que je prévienne Joshua ! Mon énergie étant revenue, j'attrapai mon portable mais je vis alors le message qui m'avait été envoyé...

« Tu as l'air abattu, chiot. Ne fais rien que tu pourrais regretter. Si tu préviens la police ou Bowman, je pourrais m'en prendre à ta famille. Je commencerai par ta jolie maman ou encore ton gentil chien... Penses-y avant de faire une bêtise. »

Non ! Une photo apparut sur mon écran. Il s'agissait de ma mère ! Elle se trouvait dans la classe où elle donnait cours, ma mère était professeure des écoles. Mon cœur se serra en regardant son doux visage avec ses longs cheveux bruns attachés en queue de cheval qui reposaient sur son épaule. Elle avait l'air heureuse. Je savais qu'elle adorait son métier.

Une autre photo apparut ensuite sur laquelle je pouvais voir mon père sur son lieu de travail, également. Il était assis à son bureau, le visage baissé vers des documents. Mon père était bibliothécaire et lui aussi, adorait son travail. Avec deux parents ayant des métiers qui donnaient toute leur importance aux livres, il n'avait pas été étonnant que je me dirige vers des études littéraires !

En les détaillant un peu plus, je pouvais constater que ces photos avaient été prises à travers une fenêtre, la personne qui s'en était chargé se trouvait donc à l'extérieur. Je compris également avec effroi que les vêtements que mes parents portaient, montraient qu'elles avaient été prises ce matin !! J'étais réveillé tôt, j'avais du mal à dormir depuis mon enlèvement, et je les avais vus avant qu'ils partent ! C'était moi qui les avais encouragés à reprendre le travail, deux jours auparavant, en les rassurant grâce à un détail important qui était que je n'avais pas été la cible de l'enlèvement mais Joshua, oui et que je ne courais donc aucun danger. Quel naïf je pouvais faire...

Est-ce que... Est-ce que les photos venaient tout juste d'être prises ? Est-ce que mes parents étaient surveillés et sous menace constante ? Mais pourquoi ?! Je n'étais qu'un étudiant lambda venant d'une famille modeste, rien d'autre ! Mon espoir de me faire aider et de sortir de cette situation fondit comme neige au soleil. Et c'est ainsi que je fis quelque chose que je ne pensais pas faire. Plutôt que d'ignorer les messages effrayants de ce taré, je lui répondis.

« Pourquoi vous faites ça ? Qu'est-ce que vous voulez ? »

La réponse ne se fit pas attendre.

« Toi. »

Mon cœur bondit dans ma poitrine. Moi ? Mais pourquoi ? Je ne comprenais rien... Et puis, les mots qu'il avait prononcés lorsque j'étais son prisonnier me revinrent à l'esprit : « Tu me rappelles une personne que j'ai connue, il y a bien longtemps. Tu as le même sourire et le même regard moqueur comme si tu prenais la vie avec légèreté ». Je rappelais à ce cinglé, quelqu'un qu'il avait connu !! J'avais tellement de bol dans la vie...

Mon portable vibra encore une fois et je regardai l'écran avec crainte.

« Une autre surprise t'attend sous ton oreiller. »

Désemparé mais résigné, je me levai comme un automate et me dirigeai vers mon lit. Je l’observai quelques secondes et ne vis rien de spécial. J'avais fait mon lit en me levant ce matin, rien ne semblait avoir bougé. Je soulevai toutefois l'oreiller comme il me l'avait écrit et là, je me figeai de nouveau. Une rose d'un bel orange s'y trouvait ainsi qu'une autre enveloppe que je ne perdis pas de temps pour ouvrir. Je savais maintenant que les dés étaient jetés mais ce qui me glaçait à ce moment précis, était que j'étais sûr qu'il n'y avait rien sous mon oreiller lorsque je m'étais levé. Ce qui voulait dire que cet homme était sans doute venu lorsque j'étais sous la douche, il y avait seulement quelques minutes de cela...

L'estomac serré et le cœur battant à un rythme rapide, je lus le message qui était inscrit sur une petite carte blanche :

« La rose orange signifie ceci : "Je te veux". En d'autres termes, tu es à moi, maintenant, mon joli petit chiot et je vais bientôt venir prendre ce qui m'appartient. »...

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