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Denise, mais où sont les rubans ? Tu sais, le rouleau de tissu de 45 pour les impressions ? Je viens de recevoir les textes, il me faut absolument lancer les impressions.

Oui, en lettres dorées.

Non, la machine fonctionne.

Il y a encore assez d’encre. C’est le ruban qui manque. Que vais-je faire sans rubans ?

Denise !

Denise ?

Ha ! Te voilà avec les rubans.

Tu sais quoi Denise ? Tu me sauves. Que serai-je sans toi ? Tu es là avant que je sois moi-même, et devances mes appels.

Mon Dieu, Denise, que serai-je sans toi ?

Une augmentation ? Ne raconte pas de bêtises. La vie est assez dure comme ça. Justement ? Justement.

Tu sais bien que je peux me passer de toi. Oui oui. Tu le sais. Je fais semblant d’avoir besoin de toi, parfois. C’est comme ça. On ne sait jamais. Hypocrite ? Moi, hypocrite ? Mais je crois en toi Denise, je crois en toi. Tu es la meilleure fleuriste de la ville. Tu es unique, Denise. Les autres prétendent être fleuristes, mais ne connaissent pas leur métier.

Quoi ? Tu en as assez de moi ?

Denise ? Où vas-tu.

Denise !

Qu’ai-je fait ?

Ne me laisse pas.

Denise ! Denise ?

Tu as raison, va-t'en. De toute façon tu n’as jamais été foutue d’arranger un bouquet. Je te renie. Qu’ai-je besoin de toi ? Je vais te dire la vérité, Denise. Au fond, sans toi, je me sens plus libre. Oui oui, tu peux faire celle qui n’écoute pas, mais tu le sais bien, je suis plus libre sans toi. Tu n’y crois pas ? Je vois bien. Je te fais de la peine. Si si. Tant mieux. Tu m’as blessée Denise. C’est une petite vengeance.

Denise, tu m’écoutes ? Que dis-tu ?

Je ne comprends pas. J’irai plus vite c’est tout. Le chemin me semble déjà plus clair, plus précis. Denise, toujours à bavarder. Tais-toi. Tu n’es rien.

Mais quand donc vas-tu t’arrêter ?

Ha. La machine fonctionne. Tout va bien. Tchi-tchac-tchic, tchic-tchac-tchic. C’est calmant, hein ?

Mais Denise, mon nom est écrit sur le ruban ? Denise, ce n’est pas drôle. Denise, il faut ouvrir la fenêtre, toutes ces fleurs me donnent mal au crâne. Tiens la fenêtre n’ouvre pas et on n’y voit rien. Il y a trop de fleurs et trop peu d’espace, on étouffe ici. Denise, si c’est encore une de tes fichues blagues, tu vas m’entendre.

Denise ? Il fait de plus en plus noir et j’étouffe.

Denise ?

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