Chapitre onze. Chez Coleen.

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Marina et Léa échangent un long regard. C’est les larmes aux yeux qu’elles acceptent, toutes les deux, d’une même voix. D’un ton grave, Marina déclare.

- Au nom de ma fille et de moi-même, je vous remercie, infiniment, pour ce que vous faites pour nous. Nous ne savions pas où aller. Nous ne possédons plus rien, à part ce que nous portons, et quelques objets que nous avons cachés avant de venir ici. Ils sont sous un tas de bois, il s’agit de nos vélos, de nos arcs et de quelques flèches. C’est tout ce que nous avons pu sauver dans ce désastre.

Coleen répond alors.

- C’est avec un plaisir immense et une grande joie que je vous accueille parmi nous. Votre arrivée porte l’effectif de la communauté à cent soixante femmes et enfants.

Marina et Coleen se font la bise, puis se prennent dans les bras quelques secondes.

Alice, elle, est folle de joie. Si contente qu’elle se retourne vers son amie, pose, tendrement, ses mains sur son visage et l’embrasse tendrement sur les lèvres.

Les yeux de Léa s’écarquillent, sous l’effet de la surprise. Elle s’empresse de répondre à ce tendre baiser.

Coleen est stupéfaite, elle balbutie :

- Mais … Mais, que faites-vous mes enfants ? s’exclame-t-elle.

- Maman. S’écrie Alice, d’un ton péremptoire. Alice et moi sommes tombées sous le charme, dès notre première rencontre. Cela fera bientôt trois mois, nous nous aimons. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi j’étais, soudainement, devenue toute joyeuse de partir le matin de bonne heure. Au début, je me suis dit que je devais y aller doucement. Ce n’était que le début de notre relation. Puis, j’ai réfléchi, en écoutant les autres femmes parler, j‘ai fini par comprendre que la vie est courte. J’ai décidé de la vivre à fond et pour moi, pour nous deux, maintenant. Ajoute-t-elle, en regardant Léa.

Alice ajoute, dans un murmure, les larmes aux yeux :

- Qui sait ce don demain sera fait ?

Léa prend sa petite amie dans les bras et l’embrasse à nouveau, elle lui murmure :

- C’était superbe ce que tu viens de dire, ma chérie.

- Merci.

Coleen est rendue muette par le discours et l’attitude de sa fille. Elle finit par s’exclamer :

- Bon, bon … Nous en reparlerons plus tard … En attendant, occupons-nous de nos invités.

Elle réfléchit quelques instants, observe Marina et Léa puis décide :

- Toi et Léa vous faites à peu près la même taille. Alice, ma chérie, prête-lui, une de tes robes, s’il te plaît. Ensuite, veux-tu bien lui montrer sa chambre ? …. En ce qui concerne Marina, je vais l’emmener chez la couturière, pour lui demander si elle aurait quelque chose à sa taille.

Alice emmène sa petite amie dans sa chambre.

- C’est magnifique, s’exclame Léa.

Du regard, elle passe en revue les meubles, visiblement faits à la main et entretenus avec beaucoup de soin.

La jeune femme regarde avec envie le grand lit de deux personnes. Elle se dit en observant la petite table, la chaise et la commode, que cette chambre ressemble étrangement à celle qu’elle avait à Paris. Jusqu’au joli napperon, fait au crochet, qui décore le dessus du meuble de rangement.

Alice ouvre un des tiroirs de la commode, celui-ci contient plusieurs robes, pliées avec soins.

- Tiens, chérie, choisis celle qui te plaît.

Pendant un long moment, Léa palpe les étoffes, déplie, remet en place les robes. Une robe blanche, brodée au cou et aux manches, lui plaît beaucoup. Mais, elle se dit que ce doit être une des préférées de sa petite amie. Alors …. Elle choisit une robe, toute simple, brune, à courtes manches.

- Tu veux l’essayer maintenant, demande Alice.

- J’aimerai bien, mais … Je ne me suis jamais retrouvée nue devant toi.

- Ça te gêne ?

- Pas vraiment, ma chérie … c’est juste que j’ai peur que tu ne me trouves pas belle.

Alice réfléchit quelques secondes. Elle ouvre grand ses bras pour attirer Léa contre elle, puis lui murmure :

- Pour moi tu es et tu seras toujours, la plus belle.

Elles échangent un petit bisou. Alice propose ensuite :

- Et si je me dévêtais la première ? Tu serais peut-être plus à l’aise, ensuite ?

- Oui, pourquoi pas ?

Sans hésiter, Alice fait passer sa robe par-dessus sa tête. Elle se retrouve ainsi en petite culotte.

- À toi, ma chérie, déclare Alice, en regardant Léa droit dans les yeux.

Après un court moment d’hésitation, Léa enlève sa chemise de nuit.

Toutes les deux sont maintenant en petite tenue. Debout, l’une en face de l’autre, elles se regardent, se détaillent, s'observent, intensément.

Puis, presque avec timidité, Léa prend les mains de sa chérie dans les siennes. Une de ses mains remonte le long de son bras, frôle son épaule, va chercher sa nuque, pour attirer son visage et, ainsi, embrasser les lèvres d’Alice avec passion.

Après un instant, Alice pose tendrement une main sur la poitrine de Léa :

- Pas maintenant, chérie, quelqu’un pourrait nous voir, ce serait assez gênant, n’est-ce pas ?

- … Oui, c’est vrai, tu as entièrement raison. Attendons le bon moment.

Elles enfilent chacune leur robe. Par pure coquetterie, Léa demande :

- Comment suis-je ?

- Trop belle, s’exclame Alice, des étoiles plein les yeux.

Elles se contemplent l’une l’autre quelques instants puis Alice propose, tout en saisissant les mains de sa belle :

- Viens je vais te montrer ta chambre. C’est celle qui est juste à côté de la mienne.

Alice montre le chemin à Léa, celui-ci est si court qu’il ne prend que quelques secondes.

La chambre de Léa, bien qu’un peu plus petite que celle de sa petite amie, ressemble fort à celle d’Alice. Léa est émerveillée, elle a enfin une chambre a elle seule, et un lit douillé, confortable !

La jeune femme fait le tour de la pièce.

Les mêmes meubles, les mêmes fenêtres qui donnent sur le petit jardin.

La seule différence réside en cette étrange tenture, qui représente un paysage.

En y regardant de plus près, Léa remarque, à moitié cachée par la tenture, une porte.

- Qu’est-ce que c’est que cette porte ? Où mène-t-elle, demande-t-elle à Alice.

- Ouvre, tu verras par toi-même, lui répond-elle, d’un ton plein de mystère.

Léa tourne la poignée, au début la porte résiste.

- Elle ne doit pas servir souvent, qu’elle est dure !

- Oui en effet, elle est rarement ouverte.

Après une traction plus forte que les autres, la porte s’ouvre, enfin ! Léa très curieuse passe sa tête dans l’embrasure pour découvrir, la chambre d’Alice !

Toute étonnée, Léa se tourne vers son amie. Celle-ci s’approche, dépose un petit bisou sur ces lèvres fraîches et lui dit en souriant :

- Tu vois, c’est pratique, pas la peine de sortir dans le couloir pour qu’on se retrouve. Ce sera plus discret comme cela, ajoute-t-elle le regard plein de malice.

Sans aucun signe avant-coureur, elles entendent la voix de Coleen :

- Les filles ? Nous sommes de retour, descendez, s’il vous plaît.

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