Chapitre dix. Rencontre avec Coleen.

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Quelques semaines plus tard, grâce au motoculteur, et a beaucoup de courage, les deux femmes ont réussi à mettre en culture un autre carré de cinquante mètres de cotés.

À l’aide de vieux outils trouvés au fond d’une grange, elles ont réussi à obtenir une terre fine et légère. Elles y ont planté le reste de leurs graines. Dans l’espoir qu’au moins quelques une germeront. Ce qui n’a pas été le cas dans le premier carré.

Tous les matins, une tasse d’infusion chaude à la main, elles viennent observer l’évolution des plantations.

Si cela s’avère nécessaire, elles arrachent les mauvaises herbes régulièrement.

Mais, par un petit matin frais

- Maman, que j’ai eu peur … Que j’ai froid ! ...

- Je sais, ma chérie, moi aussi, si tu savais. Fort heureusement, nous nous en sommes sorties indemnes.

Le jour se lève à peine. Les deux femmes, en chemise de nuit, sont blotties l’une contre l’autre, les épaules entourées d’une maigre couverture, devant leur maison en train de finir de brûler. Le feu a pris durant leur sommeil. Quand Marina s’est réveillée, la fumée avait déjà tout envahi. Elle a eu beaucoup de difficultés à faire se lever Léa. Toutes les deux ont eu juste le temps de sauver, leurs précieux arcs, le stock de flèches et les vélos, avant que la maison de s’embrase, en totalité.

Toutes les deux sont prostrées, choquées par la rapidité du désastre qui leur est arrivé. En quelques minutes, elles ont tout perdu. Que s’est-il passé, elles sont bien incapables d’y réfléchir à ce moment-là.

- Qu’est-ce que nous allons faire, maman ? Gémie Léa, qui ne cesse de pleurer.

- Je ne sais pas encore où ni comment, ma chérie, mais nous n’allons pas baisser les bras. Nous allons repartir de zéro, reste à savoir de quelle manière nous le ferons.

Quelques minutes plus tard, à la stupéfaction des deux femmes, Alice arrive en courant. Dès qu’elle l’aperçoit, Léa se précipite dans ses bras. Elles s’étreignent longuement.

Alice prend le temps de reprendre son souffle. Tenant toujours Léa dans ses bras, elle ajoute.

- Je voulais vous faire une surprise, en allant relever les collets de bonne heure et en vous apportant de quoi préparer un bon repas. Quand j’ai senti l’odeur brûlée, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai su au fond de moi qu’ils vous étaient arrivés une catastrophe.

Les deux amies s’observent avec plus d’attention, Alice remarque à ce moment-là.

- Tu trembles de froid, ma chérie. Tiens, prends mon manteau, il est bien chaud.

- … Mais …et toi, tu vas attraper froid.

- Ne t’inquiète pas, je suis solide.

Léa se penche légèrement pour pouvoir embrasser tendrement son amie, tant elle est heureuse qu’elle soit venue.

Ensuite, Alice passe, délicatement la seconde couverture, sur les épaules de Marina.

- Voilà, Madame, vous aurez un peu moins froid.

D’un hochement de tête, Marina remercie la petite amie de sa fille, puis ajoute.

- Depuis le temps, vous pouvez m’appeler Marina et même me tutoyer, vous savez.

- Merci, Marina, ce sera « tu » entre nous, dorénavant.

À la stupéfaction de Marina et Léa, Alice prend la direction de la situation.

- Vous allez venir avec moi. Dans la communauté vous serez à l’abri et au chaud. Je vais vous présenter à ma mère, vous allez voir, elle est charmante.

- …. Bon …. D’accord, répondent les deux femmes en cœur.

Avant de se mettre en route, Léa demande.

- Mais, chérie, nos vélos, nos arcs, nos flèches, nous ne pouvons pas les laissez comme ça, à la vue de n’importe quel voleur.

Alice regarde autour d’elle.

- Nous allons les dissimuler sous le tas de bois qui est là-bas. Ainsi ils seront à l’abri des regards, vous aurez le temps de venir les chercher.

Quand elles se mettent en route, mère et fille laissent ainsi derrière elle leur vie précédente, pour avancer d’un pas décidé, vers un avenir plein d’inconnues.

Par un sentier, elles pénètrent dans la forêt. Comme partout ailleurs, la forêt est calme et silencieuse. Hormis quelques sentiers empruntés régulièrement, le reste des bois est envahi par les taillis et les ronciers.

Après un assez long cheminement, toutes les trois arrivent à une petite route goudronnée. L’asphalte de la chaussée se craquelle de plus en plus, morcelé par les racines des plantes qui y poussent de plus en plus.

La route les fait arriver devant un panneau en bois sur lequel est gravé « La Communauté du village des femmes ». Les trois femmes échangent un regard. Avec solennité, Alice dit alors.

- Marina, Léa, voici votre nouveau chez vous, si vous le voulez bien.

En pénétrant dans le nouveau village, mère et fille se prennent par la main. Elles progressent lentement, pour avoir le temps d’observer ce qui les entoure.

Alice, qui est devant, le remarque, les attend patiemment, puis vient passer un bras autour de la taille de Léa. Les trois femmes continuent d’avancer ainsi.

- Je ne sais pas si je vous ai raconté l’histoire de cet endroit ? Demande Alice.

- Pas vraiment, lui répond Léa.

… Elles arrivent devant une coquette maison en brique. Un jardinet, planté de roses, en agrémente l’entrée. De dehors on peut observer que de la fumée sort déjà de la cheminée.

- Je n’aurai pas le temps de vous en dire davantage, nous voici où nous habitons ma mère et moi. Venez, s’il vous plaît, je vais vous la présenter.

Alice entre la première.

- Maman ? Je suis de retour. Je suis accompagné de Léa et de sa maman. Quand je suis arrivée chez elles, leur maison était en train de brûler. Elles ont tout perdu. Je leur ai de venir avec moi, pour qu’elles soient à l’abri.

En entendant cela, Coleen arrive d’un pas rapide.

- Tu as bien fait, ma chérie.

Elle se tourne vers les deux visiteuses.

- Bonjour, soyez les bienvenues, je suis Coleen, la cheffe élue de la communauté. Dit-elle en leur faisant la bise. … Mais, venez avec moi, dans la cuisine, il y a un bon feu. Vous vous y réchaufferez devant une boisson chaude.

Marina et Léa avancent timidement, elles ne s’attendaient pas à un tel accueil. Ni, surtout, à arriver dans la maison de la responsable de la communauté.

Comme depuis leur arrivée, les deux femmes prennent le temps d’observer avec attention ce qui les entoure. Elles apprécient le mobilier simple et fonctionnel, visiblement fait main. Des bouquets de fleurs fraiches ou sèches apportent une touche féminine à la maison.

Quelques instants plus tard, toutes les quatre sont attablées dans la cuisine, devant la cheminée, où une belle flambée a été allumée, une tasse d’infusion chaude à la main.

Assises côte à côte, Alice et Léa se tiennent par la main.

Coleen dit d’une voix douce.

- Alice m’a déjà parlé de vous deux. Mais j’aimerais que vous me racontiez ce qui vous a amené ici. Que je comprenne bien la situation.

Alternativement, Marina et Léa racontent la suite d’évènements qui les a amenées dans cette maison. Toutes les deux parlent d’une voix calme et posée, comme-ci elles étaient détachées des évènements tragiques qu’elles narrent.

Coleen et sa fille restent silencieuses, écoutant leurs invités, avec beaucoup d’attention.

Une fois le récit terminé, un silence s’installe. Coleen finit par l’interrompre.

- C’est une bien triste histoire que vous venez de nous raconter. Par les temps qui courent elle est, hélas, le lot de beaucoup d’entre nous. …

Après une pause, Coleen et sa fille échangent un regard. La cheffe de la communauté reprend.

- Je vous propose de venir vivre parmi nous. Dans un premier temps, je vous invite chez moi, la maison est suffisamment vaste, vous y seraient à l’aise. Le temps d’en construire une qui sera bien à vous.

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