Chapitre six. La mort de ...

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À son retour, Léa s’écrie :

- Hello, maman, papa. Je suis de retour !

Marina descend pour accueillir sa fille. Immédiatement, la jeune fille voit le regard de sa mère s’arrêter sur son entrejambe.

- Aie, ça se voit tant que cela, maman ?

- Oui ma chérie, mais ce n’est pas grave. Je suis si contente, je me demandais quand elles arriveraient.

Marina écarte les bras, au creux desquels Léa coure se réfugier.

- Soit la bienvenue dans le monde des femmes, ma chérie.

Elles se séparent sur une dernière bise maternelle :

- Attends-moi, je vais te chercher des affaires propres. Je t’apporte aussi des bandes de tissu pour protéger ton linge. Ensuite, tu iras te laver à la rivière. Rince bien ta culotte et ton pantalon, sinon les taches resteront.

- D’accord, maman ?

- Oui, chérie ?

- Comment va papa ?

- Il a de la fièvre, que l’on n’arrive pas à faire baisser. En plus, il commence à tousser !

….

Après avoir regardé sa fille dans les yeux, Marina monte chercher des affaires pour que celle-ci puisse se changer. Elle ne lui a rien dit, mais elle est de plus en plus inquiète au sujet de la santé de Paul.

Après que Léa se soit lavée et changée, mère et fille se retrouvent autour d’une infusion.

- Comment vas-tu, ma chérie ? Demande Marina

- Moi, ça va, je n’ai plus du tout mal au ventre. Je me sens vraiment bien.

- Je me suis fait un sang d’encre à ton sujet.

- Je m’en rends compte, maman, veux-tu bien m’excuser d’avoir si tardé ?

- Oui chérie, ne t’inquiète pas.

- Oh, maman, il faut que je te raconte ce qui m’est arrivé là-bas.

Léa raconte sa rencontre avec Alice.

À la fin du récit de sa fille, Marina s’exclame :

- C’est une sacrément bonne idée, que celle de la mousse pour absorber …. Je crois que nous allons faire une bonne provision de mousse, pour toutes les deux ….

Léa en profite pour lui dire :

- Demain matin, j’ai l’intention d’aller à ce rendez-vous, avec Alice.

- Oui, si tu veux. Elle me semble pleine de ressources, cette jeune fille. De plus, j’ai l’impression que c’est ton amie, que j’ai aperçu le jour où nous sommes allés chez l’armurier. Si mon pressentiment est juste, je pense qu’elle doit plutôt être bienveillante.

….

- Au fait, poursuit Marina, tu m’as bien dit que tu avais ramené des livres ? Où sont-ils ?

- Là, dans mon sac à dos.

- Tu me les montres ?

- Oui, bien sûr.

Léa sort l’ouvrage sur les plantes comestibles. Elle sort ensuite celui consacré aux problèmes féminins.

Sa mère lui sourit :

- Tu as eu raison de les prendre, ils pourront toujours nous servir.

- Au fait, chéri, vu que demain tu seras aux environs de la bibliothèque. Pourrais-tu me rapporter un livre qui traite de la fabrication du pain ?

- Heu … Oui pas de problème maman, tu veux te lancer là-dedans ? … Mais, pour le faire cuire, tu comptes t’y prendre comment ?

- … Oui … Tu as raison, répond Marina, avec un sourire gêné, de ne pas y avoir pensé …. Écoute ma chérie, je vais y réfléchir, je trouverai bien une solution…

- Je vais te laisser feuilleter le livre sur les plantes. Moi, je monte, je vais continuer à lire le livre sur les arcs. Histoire de ne pas paraître trop cruche demain, devant Alice.

- Si tu veux, ma chérie.

Le lendemain matin, aux environs de huit heures, Léa se trouve devant la bibliothèque. Elle part tout de suite à la recherche du livre que lui a demandé sa mère.

Quand elle ressort, Alice est déjà là à l’attendre, assise à côté de son vélo.

Spontanément, elles se font la bise, puis se prennent dans les bras.

- Bonjour, Alice, tu as passé une bonne nuit ?

- Oui, toi aussi j’espère ? Je ne sais pas trop comment te le dire …

Mais j’étais trop impatiente de te retrouver ce matin. - …. Oui …. Je comprends … Moi aussi, tu sais…

Elles se sourient.

- Bon, tu es prête, demande Alice, d’un ton joyeux. Je vais te montrer comment poser un collet. Viens, suis-moi.

Léa vérifie, par réflexe, que son vélo est bien fixé au poteau et que son antivol est bien ferme. Puis, elle court rejoindre son amie.

Ensemble elles commencent par relever les pièges posés la veille. Puis, Alice lui montre, longuement, comment en fabriquer un. Surtout, elle lui explique comment et où le poser pour avoir des chances de capturer quelque chose.

- Tu as compris le principe ? Demande Alice à son amie.

- Oui … Je pense, mais il me faudra de la pratique avant de maîtriser la technique.

- Ne t’inquiète pas, je t’aiderai aussi longtemps qu’il le faudra.

Elles échangent un sourire complice. Léa se sent tout chose. … Elle lance le premier sujet qui lui vient à l’esprit.

- Tu sembles bien connaitre les techniques de chasse. Auprès de qui as-tu appris ?

- Ce sont d’autres chasseresses de la communauté qui m’ont appris tout ce que je sais. Comme je le fais avec toi maintenant.

- Si je ne suis pas trop indiscrète, il y a longtemps que tu vis dans cette communauté ?

- Presque un an, mon père a fait partie des premières victimes du virus. Ma mère et moi ne voulions pas rester seules dans l’appartement. C’est pourquoi nous avons décidé de nous installer ici. Les hasards de la vie ont fait que d’autres femmes se sont jointes à nous.

- Si nous passions à l’arc, maintenant. Demande Alice de sa voix douce.

- D’accord, mais attends de voir ce que j’ai fait.

Toute fière, Léa sort l’arc de son sac et y fixe la corde.

- Mais, demande Alice, quelqu’un t’a déjà montré ?

- Jamais, répond assez fièrement, la jeune fille, j’ai passé une partie de la soirée à lire un livre sur l’archerie. Je me suis pas mal entraînée aussi.

- Bon …. Le premier point important est acquis en tout cas. Maintenant tout n’est qu’une question de pratique et d’entraînement.

….

Alice commence par montrer de quelle façon il faut tenir l’arc. Pour aider Léa à trouver la bonne position, son amie se place derrière elle et la guide. Ainsi, toutes les deux se retrouvent dans les bras l’une de l’autre.

Sans qu’elle s’y attende, Léa en est toute retournée, elle en a des frissons dans tout le corps. Des papillons se mettent à bruisser dans son ventre.

Que m’arrive-t-il ? Se demande Léa. Je rêve d’elle la nuit. Un simple contact avec elle, somme toute banal, me met dans tous mes états ….

Alice finit par s’en rendre compte. Pendant quelques instants, elles se fixent du regard, puis éclatent de rire.

Les deux amies passent le reste de la matinée à s’exercer en visant un gros arbre. Petit à petit les tirs de Léa se font de plus en plus précis.

Léa s’assoit sur le sol.

- Je n’en peux plus Alice, tout mon dos et mon bras droit me font mal.

- D’accord … Je crois que nous allons arrêter pour aujourd’hui. Tu as déjà fait d’énormes progrès.

Léa en rougit de joie.

Au moment de se séparer, Alice tend à son amie, son plus beau lièvre.

- Tiens bichette, régalez-vous, toi et les tiens.

- Heu … Je fais comment pour lui enlever la peau ?

Alice lui explique comment écorcher le lièvre puis le cuire à la broche.

Elles se prennent dans les bras et se font chacune une bise au coin des lèvres.

- On se retrouve demain, même endroit, même heure ?

- Oui, si tu veux bien.

- A demain alors, prend soin de toi et passe une bonne fin de journée.

- Toi aussi.

Léa se hâte de rentrer chez elle.

- Papa, maman, regardez ce que je rapporte !

Elle exhibe, fièrement, son lièvre, sous les yeux horrifiés de sa mère.

- Chérie, demande celle-ci, sais-tu comment le préparer ?

- Oui, ne t’inquiète pas, Alice m’a expliqué. Nous le mangerons tout à l’heure cuit à la broche. … Au fait, comment va papa ?

- … Pas très bien, sa fièvre n’arrête pas de monter et il tousse de plus en plus.

- Je peux monter le voir ?

- Pas plus de cinq minutes, d’accord, il a besoin de se reposer.

- Je comprends.

Quelques minutes plus tard, Léa redescend, bouleversée.

- Je ne sais même pas s’il m’a reconnue. Il a, à peine, ouvert les yeux. … Qu’est-ce qu’il est pâle !

- Oui je sais chérie. Il n’y a plus qu’à attendre et espérer. …

Pour s’occuper et éviter de penser, Léa commence à écorcher puis vider le lapin. Pour ensuite, le préparer à la broche.

La maison ne tarde pas à être envahie par la bonne odeur de viande cuite.

Aucune des deux n’a le cœur à avaler quoi que ce soit !

Dans la soirée, Paul est victime d’une terrible quinte de toux. Comme il n’en a jamais eu auparavant.

Finalement, la crise s’apaise, et il semble s’endormir. Sa respiration se calme.

Rassurées, les deux femmes décident d’aller se coucher.

Au petit matin, Léa est réveillée par les hurlements de sa mère. Paul est mort durant son sommeil.

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