Chapitre trois. Visite De Dhuizon.

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Le lendemain matin, Léa se réveille avant l’aube, tant elle est impatiente de partir à la découverte des environs

Elle espère secrètement faire la découverte qui va les aider à mieux vivre.

Elle est fière que ces parents l’aient autorisé à y aller seule.

Paul et Marina tiennent à lui dire au revoir :

- Fais bien attention à toi, ma chérie. Lui disent-ils.

- Papa, Maman, ne vous inquiétez pas. Je serais très prudente. En plus, j’ai un plan de la ville, je ne risquerai pas de me perdre, ajoute-t-elle en leur souriant.

Après de grandes embrassades, équipée d’une petite bombe lacrymogène, d’une provision d’eau et de son sac à dos, Léa part en direction de Dhuizon, sur son vélo.

La jeune fille ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. À leur arrivée, il faisait nuit noire, il ne leur a donc pas été possible de se rendre compte de l’état de la ville. C’est donc le cœur plein d’appréhension que Léa entre dans la commune.

Pour Léa, la découverte de cette ville, en pleine journée est un véritable choc.

Dans ces souvenirs, elle se souvient d’une cité accueillante, ou il faisait bon vivre, aux jardins et espaces verts, impeccablement tenus et à la propreté rigoureuse.

Aujourd’hui, elle a beau regarder autour d’elle, elle ne découvre que solitude, désolation et silence absolu.

Partout, la nature reprend ses droits. Les jardins et espaces verts ressemblent de plus en plus à des petites forêts.

Léa qui se déplace silencieusement grâce à son vélo aperçoit régulièrement des animaux sauvages qui, surpris, s’enfuient en l’apercevant. Les seuls bruits qui lui parviennent, sont le galop des animaux qui s’enfuient et, le bruissement du vent dans les arbres.

La moindre maison, le moindre commerce, le plus petit bâtiment semblent avoir fait l’objet d’un pillage en règle.

La jeune fille a peur, tout ce silence, cette désolation l’oppresse, l’angoisse. Elle se tient au milieu d’un carrefour. Pendant un long moment, elle observe attentivement les alentours prêts à partir aussi vites que possible au moindre signe de danger.

À proximité se trouve un hôtel, c’est par ce bâtiment qu’elle a décidé de commencer. Elle y entre avec précaution, prenant garde de ne pas se faire surprendre par un inconnu et surtout de ne pas se couper avec les nombreux morceaux de verres restés accrochés aux portes et fenêtres.

Léa l’inspecte entièrement, la peur au ventre, prête à fuir au moindre bruit suspect. Mais … il n’y a plus rien ni personne. Comme tout le reste dans cette ville, l’hôtel a entièrement été vidé de son contenu.

Déçue, Léa rejoint son vélo, avant de repartir, elle prend le temps de consulter le plan de la ville. Elle décide d’aller jeter un œil à ce qui reste de la mairie.

En s’en approchant, elle comprend que juste à côté de l’hôtel de ville se trouve la bibliothèque.

Quelle joie c’est pour elle de trouver ce temple de la culture, elle qui aime tant lire. D’autant que, d’où elle se trouve, le bâtiment semble intact.

En s’approchant, elle déchante vite, le bâtiment semble ne plus avoir une seule vitre intacte.

Son amour pour les livres et sa curiosité incitent, Léa à commencer par explorer la bibliothèque.

Elle entre en se glissant au travers de la porte. Toujours en prenant garde de ne pas se couper aux montants.

La jeune fille commence à visiter, méthodiquement, le vaste bâtiment. Au rez-de-chaussée, tout ce qui pouvait être récupéré l’a déjà été. Mais, à sa grande surprise, dans les étages, elle observe que les rayonnages sont chargés de livres.

Pendant de longues heures, elle fouille parmi les milliers de références présentes. À la recherche de tous les ouvrages ou documents pouvant être utiles dans la vie de tous les jours. Elle met de côté des livres dont le sujet porte sur le jardinage, les plantes sauvages comestibles, etc. … Elle cache, avec soin, ses trouvailles, qui trop nombreuses, ne peuvent être emportées en une seule fois.

Au moment de repartir, elle choisit d’emporter avec elle, l’annuaire des pages jaunes, quelques cartes IGN, ainsi que, un atlas des routes de France.

En sortant de la bibliothèque, Léa prend conscience que l’après-midi est déjà bien avancé. Pour ne pas affoler inutilement ses parents, elle préfère renoncer à la visite de la mairie et rentrer tout de suite. Elle se dit qu’elle prendra le temps d’explorer l’hôtel de ville, en venant rechercher les livres mis de côté.

Impatiente de retrouver ses parents et de leur montrer ses trouvailles, Léa part sans perdre un instant, en direction d’Ardon. Elle ne remarque pas la silhouette féminine qui l’observe depuis le toit de la mairie.

À son retour, Léa trouve ses parents en train de discuter tranquillement devant un bon feu de cheminée. Leur coupant la parole, tant elle a hâte, elle s’écrie :

- Papa, Maman, regardez ce que j’ai découvert à la bibliothèque. Dit-elle en exhibant fièrement ses trouvailles.

- Et encore, ajoute-t-elle, ce n’est qu’une petite partie. J’ai mis de côté et caché des tas d’autres livres, qui nous seront tous plus utiles les uns que les autres.

Ses parents la regardent déballer ses trouvailles avec fierté.

Paul, qui commence à examiner tout de suite ce que sa fille a ramené, s’exclame en feuilletant l’annuaire :

- Quelle bonne idée tu as eue ma chérie de ramener ce bottin. Il n’y a pas une heure je disais à ta mère combien ce serait utile d’avoir un annuaire. … Juste avant ton retour, je réfléchissais au moyen d’attraper des animaux sauvages, qui doivent pulluler par ici. … Et si ? …

Paul commence à chercher fébrilement une adresse. … Puis, il consulte l’atlas routier. Avec un grand sourire, il déclare :

- Il y a une armurerie à moins de dix kilomètres d’ici, sur la route d’Orléans.

Paul se tourne vers sa fille :

- Au fait, je ne t’ai pas demandé. Comment était-ce Dhuizon ?

Léa prend le temps de choisir soigneusement ses mots :

- En un mot, j'ai trouvé cette ville angoissante. Tous les bâtiments ont été pillés, vidés de la moindre chose pouvant être récupérée. C’est devenu une vraie cité fantôme, sans âme qui vive. Les animaux sauvages se promènent, tranquillement, dans les rues, les plantes commencent à pousser au travers du macadam de la chaussée.

Un silence s’installe, chacun réfléchi, pèse le pour et le contre. Est-ce que cela vaut la peine d’aller jusque là bas ? Au risque de faire une mauvaise rencontre, ou d’y aller pour rien.

Paul, finis par trancher :

- Écoutez, mes chéries, malgré tous les risques qu’il y a, je pense que cela en vaut la chandelle.

- … D’accord avec toi, répond Marian tout de même un peu hésitante.

Elle demande à sa fille :

- Et toi ma chérie, que penses-tu de cette idée ?

- Vu la situation, autant tenter le coup. De toute façon, qu’est ce que nous avons à perdre ?

- Tu as raison, renchérit Marina.

….

Paul conclut :

- Bon, nous partons, demain, en début de matinée.

- Très bien, répondent en cœur, la mère et la fille.

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