Chapitre deux. Exploration.

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Impossible d’allumer un feu dans l’une des cheminées. Malgré les efforts de tous, personne n’a trouvé de papier ou de petits bois secs pour allumer une flambée.

Dans la journée, l’activité physique leur a apporté de la chaleur. Mais le soir venu, après le repas, froid, Marina déclare :

- Écoute Léa, je sais que cela ne va pas trop te faire plaisir. Mais cette nuit, nous allons tous dormir ensemble, habillés, dans le même lit, pour nous tenir chaud.

Léa qui, sans avoir rien dit, grelotte déjà acquiesce de la tête :

- Si tu veux, maman.

Le lendemain, à l’aube, après l’une des pires nuits de sa vie, Léa se lève, discrètement.

Elle met ses chaussures de randonnée quand sa mère se réveille :

- Ça va, ma chérie ? Qu’est-ce que tu fais ?

- À cause du froid, j’ai passé une nuit horrible, maman. Il faut trouver une solution. Quitte à y passer la journée, je vais retourner dans la forêt, pour y trouver du bois sec. Afin que nous puissions avoir une bonne flambée ce soir.

Devant le ton péremptoire et sûr de lui de sa fille, Marina sourit :

- D’accord ma chérie. Mais, fais bien attention à toi.

- C’est promis, maman.

Elle prend un grand sac à dos, une gourde d'eau, ce qu'il faut pour grignoter, une lampe, et la voilà partie.

La jeune fille passe de longues heures à explorer la forêt. Au début, elle ne trouve que des branches trop humides pour pouvoir servir à allumer un feu.

À force de persévérance, elle finit par trouver un immense arbre couché au sol. Le géant de la forêt a certainement été déraciné par une tempête. Mais, ce qui emplit de joie son cœur, c’est qu’au simple contact de son doigt, le bois s’effrite en centaines de petits morceaux, tous plus secs les uns que les autres.

Léa en saute de joie, elle a enfin trouvé ce qu’il leur manque pour avoir chaud.

Au moment de faire demi-tour, la jeune fille s’aperçoit, avec horreur, qu’elle n’a pris aucun repère pour s’orienter. Elle se giflerait pour avoir fait une telle erreur.

Elle tente de revenir sur ses pas, hélas, toutes les routes ne mènent pas toujours à Rome.

À force de marcher, elle finit par comprendre qu’elle tourne en rond.

- Bon, se dit-elle, tant pis si je dois encore marcher des kilomètres. Je vais avancer en gardant le soleil toujours sur ma droite. Je finirai bien par sortir de cette forêt !

Elle progresse difficilement, parmi les broussailles, en suivant ce qu’elle espère être une ligne droite. Le temps passe, l’après-midi finit par se terminer, les ombres s’allongent doucement. Des craquements, des bruits dans les fourrés, tout autour d’elle, se font de plus en plus entendre. Léa a beau être intrépide, son courage a des limites.

Elle commence à s’imaginer que les ronces sont des inconnus qui tentent de l’attraper !

Elle hurle à s’en arracher la gorge !

Léa commence à courir, droit devant elle. Par bonheur, elle finit par arriver sur un chemin forestier.

Elle est à bout de souffle. Elle s’arrête quelques minutes pour reprendre une respiration normale.

Le calme revenu, elle regarde autour d’elle. À l’affût du moindre repère. Rien, il n'y a que des arbres, encore et encore.

Elle avance lentement, grâce à la lampe qu’elle a eu la présence d’esprit de prendre, elle évite les ornières.

Son imagination commence à lui jouer des tours, elle pense entendre quelqu’un l’appeler.

Cela se répète, par acquit de conscience Léa s’arrête et écoute attentivement. … Oui ! C’est bien cela, quelqu’un lance des appels. Cela semble provenir de devant elle.

Elle éteint sa lampe, au bout de quelques instants, le temps que ses yeux s’habituent à l’obscurité, elle devine dans le lointain une faible lueur.

Sauvée, elle est sauvée !

Malgré son épuisement, elle commence à courir vers cette lueur.

Après plusieurs minutes de course effrénée, elle distingue les personnes devant elle :

- Papa ? Maman ? C’est vous ?

- Léa ! Ma pauvre chérie ! Nous étions si inquiets de ne pas te voir revenir, que nous sommes partis à ta recherche.

- Merci, j’ai trouvé un arbre mort. Idéal pour le bois sec, mon sac à dos en est rempli.

- C’est très bien ma chérie, lui dit son père

Le retour est long, mais joyeux.

Quelques minutes après être rentrés, de jolies flambées commencent à réchauffer le salon et la chambre.

Le lendemain, après une bonne nuit de repos. Tous les trois finissent de récupérer, tout ce qui peut l’être, dans la voiture.

Dans la soirée, devant un bon feu de bois, ils prennent le temps de discuter de la situation. Paul demande :

- La voiture est totalement vide. Où en sommes-nous ?

Marina lui répond la première :

- Grâce à Léa, nous avons du feu. … Nous avons aussi un endroit ou dormir, même si c’est assez spartiate. … Pour cuisiner, Léa et moi, nous nous débrouillerons avec ce que nous avons.

- Et de ton côté Léa, où en sont les stocks de nourriture, demande Paul.

- … Nous avons un peu de tout, mais juste de quoi tenir quelques jours, deux semaines au maximum.

….

- Cela fait un moment que l’idée me trotte dans la tête, reprend Marina d’un air songeur. …Pourquoi ne pas utiliser les vélos pour explorer les environs ? Voir ce que nous pourrions y trouver d’utile à notre survie ?

- Une bonne idée, ma chérie. Répondit tout de suite Paul.

- Moi, je veux bien m’en charger la première, lance Léa, toujours aussi audacieuse.

Marina lui demande d’un ton inquiet :

- Tu en es sur, ma chérie ? Tes mésaventures d’hier, ne t-on pas suffit ?

- Ne t’inquiète pas maman. Hier, c’est entièrement de ma faute. J’ai complètement oublié de prendre des points de repère dans la forêt. C’est pour cela qu’en entrant je me suis perdue. … Mais là, j’avais dans l’idée de commencer par Dhuizon. Comme nous avons un plan de la ville, ce sera plus simple pour me repérer.

Après un long silence, pendant lequel les époux se consultent du regard, Marina répond :

- D’accord ma chérie, mais prend garde à toi. Surtout, méfie-toi des mauvaises rencontres.

- Ne t’inquiètes pas maman, sur un vélo, je suis imbattable. Lui répond-elle fièrement du haut de ses quinze ans.

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