318.

L'autre jour, au lycée, j'attendais qu'un collègue quitte la salle où je devais faire cours par la suite.

Et rien. Cela avait sonné depuis un moment et la porte restait fermée, j'entendais du bruit pourtant à l'intérieur.

Je frappe, rien. Je rentre.

« Ah oui, excuse-moi, mais ils n'ont pas fini leur devoir » me dit le collègue.

« D'accord, répondis-je, eh bien, tu utilises ton autorité naturelle pour leur faire comprendre qu'ils ne sont pas tous seuls au monde, qu'il y a cours et que cela a sonné il y a bien longtemps. »

Bref, les élèves commencent à se lever dans un brouhaha indescriptible, ils se donnent les réponses, une élève demande au prof : « Monsieur, j'ai pas fini, je peux finir le devoir à la maison ».

« Mais oui, bien sûr ».

Maintenant je comprends pourquoi moi j'ai des problèmes à imposer le silence et une certaine rigueur à mes élèves.

En fait, je suis la seule à le faire.

319.

Les relations ont une fonction bien précise : soit de nous aider à nous affirmer, soit de nous aider à rabaisser des prétentions trop élevées.

Il faut juste savoir de quel côté on se trouve et agir en conséquence.

320.

Pardonner, c'est avant tout (et je dirais même uniquement) se pardonner à soi-même d'avoir été un enfant dans l'ignorance que l'adulte peut être mauvais et malintentionné.
Le pardon pour soi commence à venir lorsqu'on commence à rencontrer des personnes qui ne correspondent pas à ces schémas et qui (re)crée le climat de douceur et de protection dont nous avons besoin pour nous sentir en confiance. Concernant les adultes qui m'ont fait du mal et qui n'ont pas su me protéger alors que c'était leur job et leur responsabilité, plus ça va et plus j'ai de la haine pour eux.
Pas de cette haine vengeresse et destructrice non, juste la haine qui fait que lorsqu'ils passent près de moi, physiquement ou dans le souvenir, eux et tous les autres qui leur ressemblent, je les ignore superbement et cela ne me pose aucun problème.

Chacun à la place qu'il mérite!