LXXI.

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293.

On autorise les gens à faire ce qu'ils veulent pendant un jour. On les laisse se défouler, mener leur vie à leur guise, comme garant social.
Les gens savent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent pendant un jour et forts de cette liberté, qui n'en est pas une (tout le monde sait que dans la vie on ne fait pas ce que l'on veut), la société tient.
Et ce à tous les niveaux, je vais au travail parce que je sais que j'aurai des vacances un jour, certains se lèvent le matin en pensant à l'happy hour ou à la méditation du soir et la société tient comme ça.
Je suis moi-même coincée dans cet étau, l'étau d'une société que je n'ai pas choisie, mais je ne suis pas sûre que si on me donnait le pouvoir de créer une nouvelle société, je serais en mesure de faire mieux.
Cela fait des siècles et des siècles que l'on détruit pour reconstruire, et rien ne bouge.
Parce que cela ne marche pas comme ça.
Ce n'est pas créer une nouvelle société qu'il faut, c'est à moi de m'affirmer dans celle-ci, avec mes valeurs et à m'y faire accepter telle que je suis.
Sans mon masque et sans mon costume de Carnaval.



294.

On m'a toujours appris à dépenser le moins possible.
A renier mes besoins pour dépenser le moins possible.
Bon, à deux produits égaux et identiques, oui, prendre le moins cher s'impose.
Mais lorsqu'un produit est meilleur et que mon compte en banque me le permet, pourquoi ne pas m'offrir le meilleur, le plus confortable, le plus pratique?
Ce n'est plus l'argent de mes parents, ceux qui m'offraient toujours le pire en me disant qu'il n'y avait pas d'argent pour moi (et il n'y en a jamais eu), alors que c'était faux.
Alors, prendre sur moi a commencé à devenir une habitude, on me culpabilisait tellement, et les habitudes sont devenues des blocages lorsque ma situation s'est améliorée.
Tout au long de ces vingt ans de vie active, je me suis rendue compte peu à peu (enfin!), que maintenant je dispose de MON argent, celui que J'ai gagné, à la sueur de MON front, grâce à MES talents!
Je n'ai de compte à rendre à personne et j'en fais ce que je veux.



295.

Parfois, je me demande qui est le plus coupable : celui qui agit de façon répréhensible ou celui qui laisse faire.

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