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Pendant longtemps, j'étais rétive au ménage.
Je n'y arrivais pas, je ne pouvais pas, je vivais dans le chaos le plus complet.
Et puis un jour, la Lumière !
La Vie m'a obligée à faire le ménage, parce que la Vie, elle est comme ça, elle oblige lorsqu'elle voit que ses sujets ne veulent pas faire ce qu'il y a à faire.
Au début, c'était dur, puis, j'ai bien vu la différence, il a bien fallu que je me rende à l'évidence, alors, petit à petit, c'est devenu une habitude et maintenant, ce n'est plus une habitude, c'est un réflexe.
Le ménage, comme métaphore de la vie.
Le ménage comme façon de jeter le superflu.
Le ménage comme activité idéale lorsqu'on est déprimé ou contre l'ennui. Genre : « bah, je me sens déprimée, qu'est-ce que je pourrais faire ???? Eh, bien, le ménage ! Cela fait des mois que tu dois mettre de l'ordre dans ces vieux papiers qui traînent, allez, allez, c'est le moment ! »
Le ménage, meilleure façon de passer à autre chose, et quoi de mieux qu'un coup de balai pour ça, allez, allez, du balai.
Le ménage, meilleure façon de décaper. Mais non, pas besoin de passer trois heures à frotter, un coup de vinaigre blanc et c'est fini.
Le ménage, meilleure façon de dépoussiérer.
Le ménage, meilleure façon d'être dans l'instant présent, sinon l'eau de rinçage de ma vaisselle déborde de l'évier.
Le ménage ou « je fais mes vitres pour mieux voir les étoiles le soir depuis mon fauteuil à bascule »
Le ménage ou « je suis toujours prête à recevoir si quelqu'un-e arrive à l'improviste »
Le ménage ou « non, non, je n'embaucherai pas une sans papier pour faire le ménage à ma place, je n'alimente pas le capitalisme et l'esclavage, MOI »
Le ménage ou « j'attends pas trois semaines avec de nettoyer, je le fais dès que je vois que c'est sale».
Pour un peu, cela pourrait même devenir une philosophie de vie !
L'intérieur étant à l'image de l'extérieur, et vice versa, un extérieur apaisant, propre, qui sent bon le pin des Landes (et oui, en bonne landaise, je suis fidèle à ces produits dont je tairai le nom qui ont cette senteur), un extérieur dont on prend soin dans une juste mesure et dans lequel on est en accord révèle souvent un intérieur dans des dispositions similaires.