229.

La passion de Jésus, c'est comme une tragédie grecque, à savoir que ce sont des éléments qui nous montrent les passions de l'homme, c'est-à-dire tout ce qui occasionne souffrance et dépendance.
L'objectif en nous les montrant, c'est de nous faire ressentir cette souffrance, par l'empathie naturelle de chaque être humain, et donc de nous la faire éviter.
Le problème, c'est que les êtres humains étant de plus en plus dans un mimétisme strict et pas dans une réflexion, dans tous les sens du terme, et cela est facilement vérifiable dans cette capacité de plus en plus réelle qu'ont les êtres humains d'obéir sans réfléchir, le problème, donc, c'est que les êtres humains lorsqu'ils voient la souffrance, ils la reproduisent, alors que non, justement, c'est l'éviter qu'il faut.
Et l'autre problème, c'est que les personnes empathiques qui ressentent la souffrance de Jésus et des autres sont la plupart du temps des personnes qui elles-mêmes ont connu la souffrance et se placent plutôt dans le statut de victimes.
Du coup, ces dernières restent et demeurent les victimes des premières, par cette espèce de verrouillage émotionnel que ce processus suppose.

Du coup, si les gens ne comprennent pas ce qu'est la souffrance en la voyant représentée, il est fort probable que la vie leur fasse sentir ce que c'est dans leur propre chair, et là, ça risque de faire un peu plus mal.

230.

Aujourd'hui, c'est la coïncidence de trois éléments.

La pleine lune, et comme toutes les pleines lunes, elle était magnifique celle d'hier soir.
Mon anniversaire. No comment. 42 ans.
Le jeûne d'Esther.

Cela fait plusieurs mois, que dis-je, plusieurs années que je m'intéresse à l'histoire d'Esther.
J'ai déjà écrit à son sujet dans un de mes textes précédents et sur ce qu'elle représente pour moi: une femme, une résistance intérieure qui repose sur l'amour, sauver son peuple. Si ce n'est pas actuel, ça!
Le fait que certaines organisations juives aient appelé à un retour pour cette année à un jeûne de trois jours pour réfléchir sur l'état de notre monde me semble une initiative intéressante et digne d'être entendue, il s'agit d'une sonnette d'alarme juste et justifiée, et ce n'est pas l'actualité qui me contredira.

Cette coïncidence entre ces trois événements me semblait parfaite! L'occasion rêvée pour moi.

J'ai longtemps envisagé tout au long de ce mois, et ce avant même d'entendre l'appel que je viens d'évoquer ainsi que d'autres propositions de jeûne autour de l'équinoxe du printemps émanant de milieux dit "spirituels", la possibilité de faire un jeûne de trois jours.
Trois jours, c'est le durée traditionnelle des jeûnes que je faisais avant, avant étant lorsque j'étais dans le trop et que donc je cherchais par l'extrême inverse à inverser la tendance.

Maintenant, je suis toujours dans le trop, mais un peu moins, et j'ai gagné en lucidité, en connaissance de moi-même et surtout de mes limites.
Du coup, j'ai opté pour un jeûne sur deux jours depuis hier matin cinq heures en l’occurrence.

Ce qu'il y a de beau dans l'expérience du jeûne, c'est de faire l'expérience du manque. Chaque élément de mon corps se réveille, quoi c'est pas comme d'habitude, j'ai pas ma ration de café ce matin, se sont écriées certaines de mes cellules! Faut pas croire, elles savent ce que c'est, l'addiction!
Ben, non, c'est pas comme d'habitude.
Chaque particule de mon corps se réveille, je les sens gronder, moi, la terre-mère qui les abrite, j'en avais oublié l'existence de certaines, celles qui sont cachées au fond tout au fond et que je ne sens jamais.
Je les sens gronder et moi, terre-mère de grande tradition syndicaliste, je les empêcherai de se mettre en grève, parce que je connais mes limites et je re-mangerai avant qu'elle soit atteinte.

Là, présentement, après le petit moment de panique d'hier où J'AVAIS FAIM et où je sentais un branle-bas de combat dans tout mon corps, là je vais bien. Mode croisière.
Parce que je sais pertinemment ce qu'est en train de faire chaque particule de mon corps. Après s'être rendue compte qu'une catastrophe s'était abattue sur elles, je sais qu'elles se sont remobilisées et qu'elles ont décidé de puiser dans les ressources et le corps en a, beaucoup plus qu'on ne l'imagine.
Et c'est là que la prise de conscience que nous avons des ressources est importante. Capitale, même, je dirais!
Le jeûne est une façon physique d'expérimenter le "je-me-débrouille-avec-les-moyens-du-bord".
C'est ce que l'on appelle la résilience et l'histoire d'Esther est en un exemple.
L'histoire de l'humanité en fourmille d'histoires comme ça, mais on ne les écoute pas et on préfère donner de l'importance à des valeurs telles que "je-fais-ce-que-je-veux-quand-je-veux" qui est la philosophie finalement des actes terroristes qui parsèment notre actualité.

La résilience, c'est ce que l'on devrait apprendre à l'école.

L'art de se débrouiller avec ce que l'on a à l'instant T et d'en faire quelque chose.

A partir du moment où on apprend ça, on a tout appris, vu qu'on est capable de composer avec n'importe quelle situation.

C'est cela que nous apprend l'histoire d'Esther, et si elle a été capable de sauver son peuple tout en restant digne, en vie et à sa place de reine, si elle y est arrivée, c'est qu'il doit bien exister dans le monde et surtout en nous-mêmes une façon de nous sauver.

Sans doute n'avons-nous pas assez conscience de nos ressources ...

Mais bon, cela suffit pour aujourd'hui, pour moi du moins, mes cellules ont besoin d'être accompagnées et soutenues dans l'épreuve qu'elles traversent et je vais de ce pas me reposer.

Bonne journée à toutes et à tous!

- Et je précise que ce texte n'a pas été écrit aujourd'hui, jour où je le publie sur Scribay, et que donc ce n'est ni mon anniversaire ni la fête d'Esther (en revanche, c'est celle des Cabanes) et que la Pleine Lune était il y a trois jours-.