XXXV.

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180.

Il y avait une époque où ce que nous appelons pompeusement "sport" faisait partie de nos rythmes de vie: nous étions des chasseurs-cueilleurs et donc devions faire un effort pour combler nos besoins alimentaires, nous devions marcher pour combler des transports qui n'atteignaient pas le développement que nous leur connaissons.

Maintenant que nos niveaux de vie nous font connaître un certain confort (à tel point que nous ne savons même plus d'où viennent les aliments qui servent à combler nos besoins alimentaires), nous restons sur l'idée que l'effort physique est quelque chose d'inhérent à l'être humain, de nécessaire à son développement.

Du coup, maintenant, nous faisons du sport, mais uniquement pour faire du sport, et nous arrivons même à l'absurdité que de nombreuses personnes qui font du sport pour du sport sont incapables de prendre les escaliers dans leur immeuble ou de de descendre une station avant leur destination et poursuivre à pied.

Il y avait une époque aussi où l'état méditatif était notre état normal et maintenant, nous faisons de la méditation pour faire de la méditation.

Aurions-nous perdu le sens originel des choses?



181.

Lorsque j'étais enfant, nous n'avions pas l'eau courante là où j'habitais, du moins pas dans les premiers temps de mon enfance.
Du coup, mon oncle (qui est décédé récemment, paix ait son âme) allait chercher de l'eau potable à une source, -pour l'eau non potable, l'eau d'un puits voisin faisait l'affaire-, et parfois, je l'accompagnais. Nous traversions un champ puis un début de forêt sur un sentier à peine dessiné, et depuis un petit monticule de roches, elle coulait là. La source. La résurgence.
Je vivais dans des conditions très très précaires pour l'époque, mais quand même cette démarche d'aller chercher l'eau à la source m'est restée comme une symbolique très forte.



182.

Bien sûr que j'aime l'humanité.

Mais parfois, certains ont du mal à percevoir ce qu'ils font ne contribue pas au bien de l'humanité.

Dans ce cas, je cesse d'essayer de comprendre, ce qui, de toutes façons, ne peut pas être compris.

Ainsi va la vie : si on me donne, je donne. Si on m'aime, j'aime. Si les autres ne comprennent pas, je ne les comprends pas.

Voilà, cesser de les comprendre, de les aimer, de leur pardonner.

S'ils n'aiment pas l'humanité, je ne les aime pas.

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