101.

Il y a beaucoup de personnes qui sont d'accord avec toi lorsque tu converses avec elles.

Mais lorsque ces personnes reviennent dans leur famille, dans leur milieu, avec des énergies très différentes, parfois maintenir leur accord avec toi devient difficile, parce que cela suppose nier ce qu'elles sont en train de vivre.

102.

Le manque de compassion, c'est très souvent un problème de narcissisme, on se croit seul-e au monde, donc les autres, on en tient pas compte. De la mauvaise éducation en somme.

103.

Pour prendre la mesure de l'ego d'une personne, il suffit de regarder certains détails : sa montre, son téléphone portable, sa voiture, les dimensions de son lieu de culte.

Le chien aussi peut être un bon indicateur : sa race, son comportement.

Parfois pendant ma promenade, des chiens pourraient me dévorer, leur maître ne broncheraient pas.

104.

Voici, par contre, une forme condamnable de l'abstinence, je parle de l'aberration de certains Gentils qui, non contents de se refuser toute jouissance superflue, vont jusqu'à s'interdire le nécessaire et mortifient leurs corps en s'infligeant des traitements barbares. Or, de telles pratiques sont bien loin d'être agréables à Dieu. Nos Sages disent au contraire qu'il est interdit de mortifier sa chair. [...] Hillel appliquait le verset: "L'homme bon assure son bonheur" à celui qui ne néglige pas de se sustenter dès le matin. Se laver le visage et les mains était pour lui une façon d'honorer le Créateur. Voici donc la règle à suivre: il convient à l'homme de s'abstenir de tout ce qui, en ce monde, ne lui est pas nécessaire; mais s'il s'abstient de tout ce qui, pour quelque motif que ce soit, lui est nécessaire, il commet un péché. Telle est la règle sûre. Quant à l'application dans les cas particuliers, elle dépend de l'appréciation de chacun et révélera la sagesse de chacun. Il est impossible, en effet, de réunir ici tous les cas d'espèce: l'homme ne peut que les examiner au fur et à mesure qu'ils se présentent dans sa vie.

Moïse Hayyim Luzzatto, Le sentier de rectitude, PUF, 1996, p. 120-121

Voilà, tout est dit, je n'ai rien à ajouter.