En captivité

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ÉPISODE 2 : Ne tenir qu'à un fil.

En captivité

   Taak ne lâche rien. Hurlant de douleur et de peur, il fléchit ses bras tétanisés afin de grimper sur cette fusée d'une taille gigantesque. La trappe n'est qu'à quelques centimètres. Du bout des doigts, il s’étend du mieux qu'il le peut, plaqué à la paroi froide de la carlingue. L'air n'est plus. Les températures glaciales du vide spatial asphyxient ses poumons affaiblis. Il commence à s’évanouir. Dans un dernier élan motivé d'un courage illusoire, il allonge le bras quand finalement, il la tient. La poignée de cette trappe est entre ses mains. Il parvient à la forcer et réussit à entrer alors que la vitesse de cette embarcation croît de manière exponentielle.

   Allongé au sol, assourdi par la scène qui était d'une rare violence auditive, il apprécie le calme qui gagne la pièce alors que le sas se referme. Silence. Il tente de reprendre une respiration normale. Son corps tout entier frémit de l'effort qu'il vient de fournir. Mais un seul mot vient le hanter : Linéa. Il se jette alors sur le hublot et... Rien. Il ne reste rien de sa ville. Une ligne de feu ceinture cette toute petite planète où il vivait. Il ne lui reste rien, à part ses dessins. Dépité, il se retourne et décide de trouver un endroit où pouvoir se reposer. Mais la surprise et une certaine frayeur le gagnent brutalement lorsqu'il se retrouve nez à nez avec ces individus.

   Des êtres dépourvus de toute pilosité, le visage parsemé de taches de rousseur, des yeux légèrement disproportionnés et une peau partiellement teintée d'un bleu pastel. Ces êtres humanoïdes avec qui il ne peut communiquer font barrage. Ils le dévisagent, lui est immobile. Puis l'un d'eux scande un ordre. Deux de ses congénères saisissent alors Taak par les bras avant même qu'il n'ait le temps de se débattre. Ils parcourent les méandres de ce vaisseau doté d'un champ de force permettant de maintenir une gravité au sein de la structure, le conduisant ainsi dans une marche déterminée à une cellule. Les individus l'enferment dans ce cachot futuriste avant de rejoindre leur groupe.

   Taak met du temps à réaliser ce qu'il vient de se passer. Le seul point positif, c'est qu'il n'est pas seul. Un autre homme partage sa cellule. Il semble plus âgé d'une dizaine d'années. Ce dernier entame la conversation quand il constate que Taak se remet de cette intervention musclée.

   –  Tu es de Linéa ?

   –  Oui, et toi ?

   –  Yup. Je m'appelle Saule.

   –  Moi c'est Taak.

   –  Taak ? Drôle de nom. Ça te vient d'où ?

   À cet instant, Taak réalise que quelque chose lui échappe. Il fouille dans son sac et retrouve un débris de robot auquel il semble beaucoup tenir. D'ailleurs, il a dessiné ce à quoi il aurait pu ressembler. Un dessin mêlant souvenirs confus et imagination. Il parcourt alors ses cahiers à la recherche de son croquis quand, entre deux pages d'écriture, il met enfin la main dessus.

   –  C'est drôle, il me dit quelque chose. Je crois qu'on avait les mêmes sur ma planète d'origine.

   Ces mots résonnent alors dans sa tête. « Planète d'origine ». S'il avait grandi avec l'un de ces robots et que Saule pensait en avoir vu sur sa planète, peut-être que Taak n'était pas natif de Linéa. Il bloque alors sur cette question à laquelle il s'efforce de répondre depuis qu'il s'est remis de son accident :

   –  Qui je suis ?

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