Tablette Hellie et Liegor

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Le pas nonchalant, Guidomex marchait dans les méandres d’Alaris. A son zénith, l’Heolar éclairait les constructions datant du Letranemen et lui permit de poser son regard sur ces pierres des heoles passées. Après une balade à admirer les anciennes bâtisses, ses pas le menèrent à l’apalez en cours de reconstruction par l’Harzerezh.

Depuis leur retour de Solaris Urania, les acec’hweldro étaient calmes et vierges d’actions de la Komunozhra. Des informations leur parvenaient parfois d’Adrais, Serath y ayant été aperçu, sans que leur quiétude n’en soit perturbée.

Le danger semblait loin.

Dans le hall maculé de blanc, Guidomex s’installa lourdement dans un des fauteuils. Convié par Rouxen en urgence, il espérait avoir de nouvelles informations sur la Komunozhra.

Ce silence lui pesait.

Confortablement installé, il passa l’attente à repenser à leur fuite de Solaris Urania.

Il y a quelques acec’hwelds, Haria, Sirux et lui s’étaient échappés de la capitale d’Isyliard, le corps encore chaud de Mayelle dans les bras. Séparés d’Ashron et de Vallia, la cohue qui avait suivi la destruction de l’apalez leur avait ôté la possibilité de chercher après eux.

Ce fut donc sans leurs compagnons, meurtris par la perte, qu’ils s’étaient engagés sur le retour. Aucun exetra n’était venu perturber leur route, tous étant trop affairés à ramener un semblant d’ordre.

Privés d’aerliestr, les trois eraiés s’étaient arrêtés dans un petit village isolé et non loin de Solaris pour se reposer de l’étouffante chaleur. Et ce fut là qu’ils la rencontrèrent, pendant qu’Haria était resté hors du village avec le corps de Mayelle.

Dans une salle de troc, Guidomex et Sirux furent abordées par une grande et fine eraiéé. Sa peau mate était lisse de jeunesse et ses cheveux d’un profond noir abyssal. Mais une explosion était venue perturber l’échange, impliquant les deux eraiés dans le vain sauvetage du village.

Ce fut ainsi qu’ils rencontrèrent Hellie Loua.

Le village succomba cependant aux impitoyables exetras décidés à ne laisser personne survivre à leur assaut. Et n’ayant aucun endroit où aller, Hellie les accompagna dans leur retour sur Aliard, Guidomex ne se voyait pas la laisser errer seule sur Isyliard.

De retour au nijve, le voyage reprit grâce aux réacteurs d’amatia et le temps du périple permit à chacun de faire connaissance avec Hellie, une Isyliardiéé originaire du village détruit. Fervente résistante de la Komunozhra, elle avait passé les dernières heoles à fonder un groupe pour combattre cette dernière.

En vain.

Yvalis fut leur seule escale, le temps pour Haria d’y enterrer Mayelle. La savoir aux côtés d’Adony et de Killei l’aidait à lentement accepter sa perte. Puis le nijve reprit son inlassable périple.

Guidomex fut sorti de ses pensées par Hellie qui l’interpella depuis l’entrée de la grande salle, accompagnée d’Haria et de Sirux.

« Enfin vous voilà. leur lança-t-il en se dirigeant vers eux.

— Tu es parti sans nous ! lui reprocha Haria.

— J’avais besoin de marcher, mentit Guidomex.

— Tu penses encore à eux ? demanda Sirux en plissant les yeux.

— Pas vous ? »

Seul le silence d’Haria et Sirux lui vint en réponse. Depuis la perte de Mayelle, Ashron et Vallia n’avait jamais été abordée. La complexité de l’inquiétude mêlée à la rancœur faisait souffrir l’amitié qu’ils avaient difficilement initiée.

Soudain, Rouxen interrompit leur discussion en entrant accompagné de plusieurs harzerezhiés et d’un grand eraié aux traits grossiers. En les voyants, il invita ses amis à s’assoir autour de la grande table disposée au centre de la pièce.

« Merci de vous être rendus disponibles si rapidement, commença Rouxen. Je vous ai demandé de venir car nous avons du nouveau en provenance de l’ara.

— Ca explique la présence de cet eraié? demanda Guidomex en fixant l’inconnu.

— Nous avons besoin de votre aide, répondit-il sans détour, les yeux fermement ancré dans ceux de Guidomex. Nos batens sont en guerre depuis longtemps contre la Komunozhra, contrairement à vous qui avez si facilement plié. »

Soutenant son regard, Guidomex admit cependant la véracité des dires de l’omiardié. Seul ceux de l’ara s’était levé contre la Komunozhra durant l’Exetranen. Aliard et Isyliard ont plus participé à grossir ses rangs qu’à la combattre.

« Pourquoi être ici alors ?

— L’Harzerezh a accompli ce que nos batens cherchent à faire depuis bien longtemps. Tuer des Exetras Primes. »

Sans dire un mot, Guidomex laissa quelques instants s’écouler en regardant celui qui se faisait appeler Dragor. Puis d’un mouvement discret, il balaya le regard de ses amis pour querir leur avis.

« Nous ne pouvons pas vous aider. Nous sommes sous la menace de la Komunozhra sur Aliard, répondit froidement Rouxen.

— Vous vous foutez que l’on se fasse exterminer ?

— Ce n’est pas ce que j’ai dit, répondit-il en regardant Guidomex. Mais ce n’est pas à moi de prendre cette décision. »

Guidomex lança un dernier regard à Haria, Sirux et Hellie, puis se leva.

« En route pour Omiard »

Dans le nijve arborant fièrement son appartenance à l’Harzerezh, Sirux pilota en direction de l’ara pendant une longue acec’hweldro. A l’hweld’acec naissante, les quatre eraiés et Dragor surplombèrent le petit village nommé Glamis. La verrière de l’appareil laissait apparaitre la vaste étendue gelée et couverte de neige. Malgré la pénombre, les yeux de Sirux distinguaient de grands amas d’arbres gelés, perdus au milieu d’un océan maculé de blanc.

Après avoir posé le nijve dans un endroit suffisamment dégagé, Sirux surprit ses amis en grande discussion en sortant de la cabine de pilotage. Ponctué d’anecdotes et de moments légers, Guidomex racontait leurs aventures à Hellie, avec Haria dont le cœur semblait se forcer à participer.

Mais lui ne s’y essaya pas.

Sa compagnie étant détestable, il préféra rester à l’écart des effusions chaleureuses.

« Allons-y. les coupa-t-il. »

Dehors, Hellie mit du temps et de l’effort avant de stopper son claquage de dent. A l’inverse, Dragor sembla plus à l’aise avec ces températures et recouvra son corps d’habits qu’il s’évertuait à enlever pour combattre la chaleur de son corps.

Leur pas entravés par une neige abondante, leur marche fut longue et laborieuse. La faune d’Omiard interrompaient également leur avancé. Et des bêtes résistantes à de telles températures étaient dures à occire. Surtourt celles capable d’hahud. Hellie se réchauffa en démontrant ses talents de combattante hahudique accompagnés de sa dextérité à la double lame.

Ce fut lorsque l’Heolar émergea de l’horizon que l’entrée de Glamis se dressa devant eux. En un instant, le sombre paysage se transforma en une étendue éblouissante de blanc. La chaleur vint même réchauffer Hellie, l’astre de lumière projetant ses rayons sur le manteau enneigé.

Dragor les invita à le suivre jusque devant un bâtiment dépassant des petites maisonnettes de bois. Situés à plusieurs ruelles de l’entrée, il était le seul fait de pierres et trônait au milieu du village. A l’intérieur, ils retrouvèrent d’autres omiardiés qui semblaient les attendre, échoppe de Lale.

« Alors c’est ça l’Harzerezh d’Aliard ? lança le plus imposant d’entre eux. »

« Si c’est l’insulte qui nous accueille, nous pouvons repartir, lança Guidomex en fixant l’omiardié.

— Nous n’avons que faire des couards et des beaux parleurs. Si votre réputation n’est pas husurpée, prouvez-le. »

L’instant d’après, Hellie s’élança vers l’imposant eraié pour délicatement poser une de ses lames sous sa gorge.

« Tu parles trop, vieil Eraié. lui dit-elle en souriant.

— Impressionnant pour une eraiéé ! lui répondit-il sûr de lui. Mais toi, tu parles trop vite ! »

Les yeux d’Hellie se fixèrent sur la lame pointée sur son ventre. Derrière elle, trois des guerriers avaient également dégainé leur nekarab.

« Je ne pense pas que ce soit la meilleure manière de se présenter, dit Guidomex à Hellie.

— Au contraire ! J’aime ce genre de discussion ! rétorqua le grand Eraié satisfait »

— Pouvons-nous passer aux présentations ?

— Si vous voulez. Mais ça reste quand même bien moins marrant ! répondit le dernier bat d’Omiard, Liegor Vrachog. »

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