Tablette Lorex

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L’Heolar caressait doucement les terres aliardiés, et à travers l’entrée de la grotte, ses rayons frappèrent le visage d’Ashron. A moitié éblouit, sa tête s’inclina vers Vallia encore assoupit. Elle semblait si paisible qu’il décida de la laisser pour chasser leur repas.

A l’extérieur de la grotte, il suivit un petit chemin à la pente douce. Franchissant l’orée de la forêt, il se mit en quête de gibier et ses recherches furent rapidement fructueuses puisqu’un parlix déambulait dans les talus. Sans peine, Ashron le captura, puis usa de sa lame pour abréger ses souffrances.

Le repas en poche, l’eraié rebroussa chemin pour retrouver la grotte vide. Après avoir déposé le parlix, il s’éloigna à la recherche de Vallia. Rapidement, le bruissement d’une étendue d’eau, située de l’autre côté de leur abri, attira son attention. Une mince cascade prenant sa source depuis une basse falaise alimentait un lac calme, entouré d’une végétation touffue. Du regard, il parcourut la berge sans rien noter de particulier. Tournant les talons pour repartir, une silhouette sous le filet d’eau retint son geste. Forçant ses yeux et plissant les paupières, il reconnut les courbes de Vallia.

Profitant de la cascade pour laver son éternelle chevelure brune, l’eraiéé jouissait des bienfaits aquatiques sur sa peau opaline. A travers ce mur d’eau, Ashron percevait toute la perfection de son corps et, malgré une envie coupable d’en admirer plus, il détourna le regard et rebroussa chemin.

Tandis qu’il cuisinait le parlix, Vallia apparut sur le chemin devant leur abri. Sourire aux lèvres, Ashron lui demanda:

« Tu te sens mieux ?

— Pourquoi cette question?

— Le bain t’a fait du bien ?

— Tu m’as vue ? s’offusqua Vallia en plissant les yeux de colère.

— Non…Enfin… Oui mais très rapidement. Je te cherchais et je suis tombé sur le lac et…» commença Ashron sans avoir le temps de finir sa phrase.

— Tu as cru bon de te rincer l’œil ! coupa Vallia, énervée.

— Quand j’ai vu que c’était toi, je suis reparti !

— Mais bien sûr !

— Si j’avais su, j’aurais regardé. marmonna Ashron, déçu.

— Qu’est-ce que tu as dit ? »

Les yeux énervés de Vallia forcèrent le regard d’Ashron vers le sol. Il préféra garder ses derniers mots sous silence, puis tous deux s’assirent l’un à côté de l’autre en laissant le silence s’installer.

« Je t’assure que je n’ai rien vu, reprit l’eraié.

— N’en parlons plus »

Laissant ce moment derrière eux et leur repas terminé, Ashron et Vallia reprirent leur périple vers Lamis Avar Nie. En maintenant une bonne cadence, ils pouvaient espérer l’attendre dans l’acec’hweldro.

Tandis qu’ils arpentaient un chemin bordé par une flore multicolore, que Vallia admirait de ses yeux enthousiastes, leur route croisa celle de brigands en quête de voyageur à détrousser. Malheureusement pour eux, la rencontre ne tourna pas à l’avantage de ces derniers et rapidement, dié brigands avaient pris la fuite, un autre y perdit le bras et le dernier ne commettrait plus jamais de délit.

Puis les cheminées de Lamis se dressèrent au-dessus des plaines aliardiés.

Laissant s’échapper une fumée noire et poisseuse, les hautes fourneaux d'extraction culminaient au-dessus de la citée exploitant l’amatia d’Aliard.

« Suis-moi, évitons les entrées principales. L’Harzerezh à ses propres passages. »

Vallia les emmena le long du rempart ura de la cité, vestige du Letranemen, jusqu’à s’arrêter au milieu de nul part. Devant eux, le mur de protection usé par le temps semblait vouloir s’effondrer à tout moment. Soudain, un craquement fit craindre à Ashron que ce dernier était venu, mais seul un bloc se sépara du mur pour laisser un eraié en sortir, nekarab à la main.

« Allons-y, ordonna l’eraiéé en ignorant la menace de l’arme envers Ashron.

L’ancien Exetra Prime s’exécuta et laissa un autre eraié précéder leur marche.

« On m’a assuré que nous serons emmené auprès de Sirux. dit Vallia au garde derrière eux.

— Ce n’est pas à toi de décider.

— Lorex, espèce de… commença Vallia avant de se raviser en voyant le nekarab pointé vers Ashron.

— Des zones d’ombres nécessitent d’être levées. Qu’est-ce que l’Exetra Prime fait avec toi pour commencer ?

— Je veux voir Sirux, comme c’était convenu ! »

Dans les rues de Lamis, aussi vide et calme que l’hweld’acec le permît, les krié eraiés avançaient vers un petit bâtiment noyé parmi les autres. Les traditionnelles pierres blanche aliardiéés étaient noircies par la poussière d’amatia, rendant chaque bâtiment terne, tout comme les pavées des rues non entretenus.

A destination, tous entrèrent et Lorex stoppa l’avancée de Vallia.

« On l’emmène avec nous. Toi, tu restes ici.

— Je veux voir Sirux. répondit-elle en fixant Ashron emmené à l’étage par l’autre eraié

— Je t’ai déjà répondu que ce n’est pas à toi de décider. Adony saura s’occuper de lui.

— Ce n’est pas ce qui était convenu. J’ai donné ma parole, il ne doit pas être traité en ennemi.

— Tu te rends compte de tes propos ? Je savais que tu n’étais pas digne de confiance. »

Après un léger « désolé » en guise de réponse, Vallia s’accroupie pour lourdement faire chuter Lorex d’une balayette. Avec sa gracieuse agilité, l’eraiéé s’élança dans le couloir, esquivant les vaines tentatives des gardes de l’arrêter, jusqu’à atteindre l’escalier.

En haut, son regard se fixa sur une pièce bien gardée. Elle s’approcha rapidement d’un des gardes en feignant ne pas s’intéresser à lui, puis lui bloqua le bras pour ensuite l’assommer, tout en esquivant l’autre qu’elle fit trébucher avec sa jambe gauche.

Dégainant ensuite ses lames, elle s’élança dans la pièce.

Les yeux de Vallia, parés au combat et à toute éventualité, se posèrent sur deux eraiés tranquillement assis sur le canapé au milieu de la pièce.

« Je ne comprends pas, balbutia-t-elle

— Vallia ! Tu en as mis du temps à arriver. Ashron était en train de m’expliquer comment vous êtes arrivés ici. lui répondit Adony. J’avais pourtant précisé à Lorex que je voulais aussi te voir.

— Fichu Lorex ! Mais vous vous connaissez ?

— Ashron nous a sauvés du purgat dans les galléries.

— Aurais-je oublié de te mentionner ça ? s’excusa Ashron.

— Donc je viens de neutraliser tes gardes pour rien ?

— Comment ça, neutraliser ? demanda Adony, surpris. »

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