La Cérémonie du Lien

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Le repas fut partagé dans la bonne humeur. Noldor avait murmuré, et les plats vides disposés sur la table s’étaient remplis de provisions : des fruits, du pain, des pommes de terre... et la volaille dorée à la broche. Les membres de la Guilde faisaient connaissance, et en apprenaient un eu plus les uns sur les autres. Farfouille, lui, attendait patiemment, assis au pied de la table, que quelques restes lui soient donnés. Noldor l’ayant remarqué, fut pris de tendresse par ces petits yeux expressifs. Il se leva, fit le tour de la table en direction du petit chien, et s’agenouilla, pour lui déposer une assiette :

« Voila ta part Farfouille, dit il en le gratifiant d’une caresse. Tu fais partie de la Guilde. »

Tom avait perçu le geste du mage, et en fut touché. Noldor crois son regard en se relevant, et ils échangèrent un sourire.

Une fois le repas terminé, Zendione, d’un mouvement de la main, poussa la table, un peu plus loin sous les arbres. Ils prirent tous place autour du feu. Certains à même le sol, assis en tailleur, d’autre sur une souche, d’autre encore sur un rondin de bois. Noldor les immita le dernier :

« Mes amis, c’est l’heure, dit il le nez levé vers le ciel. Les étoiles sont toutes là, nous pouvons donc commencer. Voici le moment de preter serment. Joignez vos mains, et repetez aprés moi. »

Les mains se cherchèrent les unes les autres, puis se serrèrent. Aïwen tendit la sienne à Jérod, lui adressant un regard pour la première fois. Le jeune homme fut troublé par ses yeux noirs et insondables, dans lesquels dansaient le reflet des flammes.

« Moi, membre de la Guilde d’Alendhil, énonça Noldor, qui fut reprit en choeur, je jure fidélité, loyauté, et assistance à cette dernière. Je jure de défendre, quoi qu’il m’en coute, les peuples de l’Alendhil, et m’engage à donner jusqu’à ma vie pour protégr la vie et la liberté de tous les êtres qui la peuple. Je jure de n’utiliser mes pouvoirs qu’à des fins louables, honorables, et pour le bien du plus grand nombre. Je ne trahirai, ni ne me battrait contre aucun de mes semblables, sauf si ce dernier menaçait de faillir à sa loyauté. »

Tous avaient prononcé les mots qui inscriraient leur engagement.

« Gardez les mains liées », avait demandé Noldor.

Les quatre mages se levèrent, quittant le cercle qui dût se resserer autour du feu. Noldor demanda à la Guilde de fermer les yeux et de faire le vide dans leur esprit. Le plus grand vide possible. Les quatre mages, à l’unissons, murmurèrent en langage druidique. Le feu s’intensifia, faisant grandir les flammes vers le ciel. Les paupières toujours closes, privés d’un de leurs sens, une nuance de peur s’insinua en chacun d’entre eux. Jerod, qui était assis le plus près des quatre mages fut le premier à ressentir cette sensation étrange : Une ligne, brulante se mit à courir, depuis son majeur, puis gagna son poignet, son avant bras, le haut de son bras, son épaule, et fit le chemin inverse, en descendant sur son autre bras. La ligne brulante le quitta, et deferla de la même manière dans les bras d’Aïwen, qui le transmit à son tour. La ligne brulante traversa chacun des membres de la Guilde. Lorsqu’elle eut fait le tour, ils ressentirent tous une brulure dans le thorax, au niveau du coeur. Puis, plus rien. Le silence revint, l’espace d’un instant les mages se turent, laissant les crépitements du feu remplir l’espace. Puis ils reprirent de nouveau leurs murmures en druidique. La scène était mystique. De nouveau, une sensation de brulure, sur la peau de leur dos. Elle disparut, aussi soudainement qu’elle était apparu. Noldor tenta alors de vérifier si les sortilèges avaient fonctionné. Mentalement, il leur demanda d’ouvrir les yeux. Une voix, la voix de Noldor, raisonna alors, dans la tête de chacun des membres de la Guilde. Et ils ouvrirent simultanément leurs yeux. Les flammes redoublèrent puis quittèrent le foyer de braises, et s’envolèrent vers le ciel, formant un dragon rougeoyant, qui disparut dans les ténèbres.

« Mais oui ! s’exclama Noldor. Les dragons ! »

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