La Métamorphose de la Guilde

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Les corps étaient un peu groguis, les membres endoloris et les esprits embrumés. Les mages s’en sortaient un peu mieux, et n’étaient qu’à peine étourdis. Noldor, lui, n’avait pas bougé. Il arborait une mine réjouie, celle d’un homme pour qui tout vient soudain de prendre sens.

« Est ce que... Est ce que j’ai entendu « dragons », où je suis encore sonné ? », articula péniblement Tom, en se frottant le front, comme pour chasser les réminescences d’une douleur.

« Alendhil porte Sept Royaumes. C’est ce qui la définie. J’ai eu beau chercher et chercher encore, je n’ai trouvé aucune trace des géants. Il m’a fallu me rendre à l’évidence. Ils ont disparu. Au delà de la peine, et de la tristesse que cela m’a procuré, leur disparition m’a inquiété à un autre égard. L’équilibre des Sept Royaumes, qui n’étaient plus que six. Si la Cérémonie du Lien ne peut avoir lieu que la nuit, c’est parce que les étoiles, annonciatrices de l’avenir, sont nécéssaires à la reussite des sortilèges que nous avons lancé. Cette nuit, les étoiles nous ont signifié non seulement qu’elles veillaient sur notre Guilde, qu’elles scellaient nos serments, mais elles nous ont aussi délivré un message, par le biais des flammes. Les Dragons. Nous devons rallier les Dragons à notre cause.

- Mais je pensais que les Dragons avaient disparu... ? », lança Aïwen, sans vraiment s’en rendre compte. Elle avait pensé à haute voix. C’était la première fois que sa voix crystalline avait rompu le silence. Biensur elle avait bavardé à table. Du moins un peu. Mais cette fois, le calme de la princesse avait cédé sous le poids des émotions. Tous les regards, préalablement accrochés au mage grisonnant s’étaient maintenant tournés vers la jeune elfe au cheveux d’ébène et au regard noir onyx. Elle en fut embarrassée, mais ne le montra point.

« Si les étoiles nous ont envoyé un Dragon, c’est qu’ils ont subsisté. Cela ne fait aucun doute.

- Mais, un Dragon, je veux dire, ça se voit ! On en aurait vu voler quelque part, pas vrai ? ». La voix fluette de Quimby avait résonné dans la nuit. A peine eut il fini sa phrase, que ses yeux se firent tout ronds, et ses sourcils prirent une forme d’accent circonflexe.

« Je ne bagaye plus ?! articula t’il avec une voix rendue plus aigüe par la surprise.

Noldor esquissa un sourire, et inclina la tête, en signe d’approbation.

« Vous allez tous découvrir quelques... petits changements.

- Quel genre de changements ? demanda Finzwik, de sa voix rocailleuse.

- Votre ouïe et votre vue ont été accrus. Votre endurence physique et votre équilibre ont été renforcés. Vos prédispositions, et talents encore cachés ont été eux aussi décuplés, ce qui vous permettra de cibler votre entrainement dans le domaine pour lequel vous serez le plus doué. Ce qui, cela dit, ne vous dispense aucunement de suivre les autres enseignements. Vous pourrez également, avec un peu d’entrainement, communiquer sans vous parler. »

Cette dernière information suscita quelques interrogations silencieuses. Afin de faire taire ces dernières, Noldor entama une démonstration, et continua mentalement, sans articuler un seul mot :

« C’est un avantage redoutable sur un champ de bataille par exemple. »

Tous eurent un sursaut. Mais la démonstration s’était averée convainquante.

« Vous avez tous, en commun, une marque dans le dos. Elle est impossible à imiter. Si certains sortilèges permettent de prendre l’apparence de quelqu’un, cette marque ne peut pas etre copiée. »

Chacun cherchait à la voir en regardant dans son vetement, par dessus son épaule. C’est finalement Jérod qui tira sur le vêtement de son frère, laissant apparaitre, au bas du cou, entre les deux homoplates, la fameuse marque, tatouée sur leur peau.

« Bien. Je sais que la nuit a été dure, reprit Noldor. Il est temps pour chacun d’entre vous d’aller trouver un peu de repos. Demain, nous débuterons l’entrainement. Zendione, j’aimerais que tu survoles le continent. S’il y a des Dragons quelque part, tu les verras certainement depuis les cieux.

- Je partirai après le petit déjeuner.

- Bien. Bonne nuit à tous. Et tachez de vous reposer. Demain sera plus éprouvant encore.

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