A l'aventure

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Noldor prenait congé. Sindharrin et son cavalier s’appretait à reprendre la route. Mais quelle route ? Où allaient ils et pourquoi ? Il salua Lorphéa, et remonta à cheval. N’y tenant plus, Aïwen dévala les marches de bois et rejoingnit sa mère.

Une fois côte à côte, leur ressemblance était plus frappant que jamais.

« Il doit se passer quelque chose de grave pour que Maître Noldor vienne à nous, n’est ce pas Mère ?

- Il ne faut pas dramatiser, Aïwen, le sang froid est la plus grande qualité des elfes que nous sommes. »

Aïwen soupira. Elle sentait bien qu’une fois de plus, sa mère cherchait à la préserver de tout, et qu’elle ne lui dirait rien de ce qui venait de se produire. Ou seulement le strict minimum, qui selon elle suffirait à tarir les questions de sa fille, quand elle ajouta :

« Il faudra bien que tu saches,de toutes manières... Toi qui m’as tant de fois reproché de te tenir en otarcie, ton désir d’aventure risque bien de se concretiser. J’ai toujours voulu te proteger, voila pourquoi je t’ai interdit de franchir la lisière de la Foret Sans Age. Mais il faut te tenir prête. A la prochaine lune, tu devras avoir atteint le Cercle des Menhirs, et rejoindre Noldor. Tu ne seras sans doute pas la seule à te joindre à lui. »

Aïwen restait sans voix. La surprise avait saisi sa gorge, l’empéchant de prononcer un mot. Elle devait partir. Elle savait où se rendre, mais pas pourquoi ? « A la prochaine Lune »... autrement dit, dans quinze jours. Le Cercle des Menhirs se trouvait à des lieues, ce qui voulait dire qu’elle devait se hâter de rassembler quelques affaire et se préparer à partir.

« Tu ne partiras pas seule. Nolwé t’accompagnera , ajouta Lorphéa. Tenez vous prets, et soyez prudents en toute circonstance.

Nolwé était un elfe, pas comme les autres. Il avait grandit avec Aïwen. C’était il y a tellement longtemps. A cette époque, Alendhil était en ruine, aprés une guerre sans précédent. Les elfes avaient dû s’allier aux hommes, aux lutins, aux fées, aux géants et aux nains, guidés par les mages. Les Sept Royaumes unis, face à Gorthol et ses armées. Une sombre histoire que tout le monde ne connaissait que trop bien, que l’on ne pouvait, ni ne devait oublier. Un devoir de mémoire, comme un antidote pour l’avenir. Lorphéa s’était battue, jusqu’au bout, sur les champs de bataille, avec Aïwen dans le ventre, jusqu’à tomber inerte en plein milieu des combats. Aiwen fut confiée à Almaréa, qui venait de donner naissance a Nolwé, et qui fut la nourrice d’Aïwen. L’état de Lorphéa était resté trés préoccupant pendant des mois. Personne ne savait si elle allait survivre. Une énorme blessure béante lui traversait le dos, et infectait son sang, la rendant trop faible et lui faisant perdre connaissance. Malgré tous les enchantements et tous les sortilèges, rien ne parvenait à bout du mal qui rongeait la reine des elfes. Nolwé était un peu comme un frère pour Aïwen. Et s’il était une personne en qui elle avait confiance c’était bien lui. Quelque soit le periple à entreprendre, il serait moins dur à ses cotés. Elle devait le prevenir, et quitter la Foret Sans Age sans tarder. Quinze jours, pour parcourir la moitié du continent. L’aventure dont elle revait tant venait de frapper à sa porte, et l’enthousiame qu’elle suscitait avait fait place à l’appréhension.

Noldor lui, faisait déja route vers les Terres des Eaux, au Nord. Il n’y avait pas de temps à perdre pour lui non plus. Dans deux jours, peut etre plus, il serait chez les fées. Il le fallait.

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