Préface

4 minutes de lecture

BIENVENUE À STRATFORD !

De Maxwell « Max » Green à Lucy Bloom, il est évident qu’aucun de ces personnages n’existe ou ne se permettrait d’exister, pas plus que les lieux qu’ils fréquentent !

Je m’explique, chers lecteurs : De la même façon qu’Agatha Christie, P.G Wodehouse ou Pierre Daninos nous offrent et nous font aimer une Angleterre complètement fantasmée (et c'est la même chose du reste pour le Manhattan de Woody Allen ou le 221 Baker Street de Doyle). Tout le petit monde joyeusement farfelu dont il va être question n’a aucune prétention à l’existence !

Et heureusement, car dans le cas contraire, Lucy flanquerait la frousse à tous les clients du Newport, le Mycroft’s serait submergé d’indésirables et de sans-gêne, et sans compter que Max, Teresa et Marcy, vu leurs qualifications, seraient obligés de prendre au moins cinq boulots chacun (et pas forcément légaux) pour joindre les deux bouts.

Vous pouvez donc me croire quand moi, Stella Mary Wingrave (Star pour les intimes) je vous affirme que tous ces gens ne sont que de charmants fantasmes, au sens littéraire — et jungien — du terme (en particulier la charmante Marcy, mais au sens freudien du terme cette fois, ça, chers lecteurs c’est ma vie privée !)

Où trouveriez sinon un garçon aussi sensible, attentionné, et si peu au fait des choses de la vie si vous voyez ce que je veux dire… Bref un ami sincère comme ce brave Max, dommage que ses tentatives de contributions aux beaux-arts demeurent lettre morte.

En parlant de lettres, que dire de sa très bienveillante jumelle, quoiqu’un peu excentrique : Teresa alias « Miss va-nu-pattes » elle ne porte jamais de chaussures. Ne me demandez pas pourquoi, c’est un mystère, mais je lui poserai tout de même la question un de ces jours. À ses heures perdues, et croyez-moi, elle en a beaucoup, elle se prend pour James Joyce, William Faulkner (sérieusement, vous imaginez cette charmante fofolle écrire un truc comme Sanctuary) ou encore T.S Eliot. Pour ma part, en matière de dramaturgie, j’ai une nette préférence pour Oscar Wilde.

Je m’en voudrais bien sûr d’oublier leur adorable sœur aînée Marcy qui, à défaut de Kate Bush, se verrait bien prendre la relève de Joan Jett. Cela dit, elle joue merveilleusement de la guitare et sa compagnie est délicieuse, particulièrement lorsqu’elle s’abstient de chanter. Je lui ai offert une Stratocaster Fender pour son dernier anniversaire, que voulez-vous, quand on aime, on ne compte pas, je dois du reste vous confesser qu’elle est mon grand amour (très grand, elle mesure plus d’un mètre quatre-vingt-dix !) et je ne perds aucune occasion de la contempler ! Sa plastique, qui en fait la quasi-jumelle des pin-up de Dean Yeagle, me donne de sacrés frissons chers lecteurs, au point que cette préface en deviendrait gênante si je me laissai aller…

Contentez-vous de me croire si j’affirme qu’elle vous donnera immanquablement le regard de Marty Feldman dès que vous l’apercevrez en maillot de bain (Marcy, pas Marty Feldman). Je discuterai bien de tout ça avec ce brave Oncle Ford, l’oncle préféré de nos trois héros, que je considère quasiment comme le mien, bien qu’il essaye chaque fois de persuader Max de me faire des avances ! Enfin j’édulcore, il formule en général cela de façon moins châtiée…

Mais, bien sûr, en vain car :

— Premièrement, je connais Max depuis la maternelle et lui et moi sommes fondamentalement d’accord sur le fait qu’en dépit de faire un petit ami vraisemblablement catastrophique, il fait néanmoins un frère merveilleux et ce n’est ni Teresa ni Marcy qui me contrediront.

— Deuxièmement, et vous l’aurez compris si vous avez deux sous de bon sens et n’êtes pas bouché à l’émeri, ce n’est pas le sexe opposé qui fait particulièrement vibrer mon cœur — ainsi que certains autres de mes organes — c’est peut-être ce qui me fait apprécier Wilde, qui a eu moins de chance que moi, étant donné que ses inclinations lui ont valu deux ans de vacances à Reading, tous frais offerts par les tribunaux de sa gracieuse Majesté.

Je vais donc consigner toutes nos petites aventures, totalement imaginaires comme je l’ai déjà dit, dans ces carnets qui seront peut-être — à défaut d’un moment de gloire pour moi ou Teresa si jamais elle me rachète les droits d’auteur — un bon moment d’amusement pour vous, cher lecteur !

Sur ce, je vous laisse : n’hésitez pas à me laisser votre numéro de téléphone, surtout si vous êtes une jolie fille et que vous avez les mensurations de Jordan Carver ; je vous laisserai bien le mien, mais n’étant après tout moi aussi qu’un charmant fantasme, vous risqueriez de tomber sur une ligne surtaxée…

Encore un mot, je puis comprendre que cela soit quelque peu confus pour vous, mais ne vous en faites pas et laissez-vous embarquer ! Ho, j’oubliais le plus important : même si je vous dis que nous ne sommes tous que de charmants fantasmes, je n’affirme en rien que vous devez me croire sur parole ! Car tout comme ce brave Puck, il se pourrait bien que je sois moi aussi une fieffée menteuse (ce n’est pas ce cher Max qui me contredira) et que même pour animer un théâtre d’ombres, il faut bien de vraies silhouettes…

Mais je ne veux fâcher personne, aussi pour conclure je reprendrais ces mots :

« Si nous, les ombres que nous sommes,

Vous avons un peu outragés,

Dites-vous pour tout arranger

Que vous venez de faire un somme

Avec des rêves partagés… »

Après tout, chers lecteurs, je n’habite pas Stratford pour rien !

Bien à vous,

Stella Mary « Star » Wingrave

221, Moncrieff Manor ( entrez sans sonner, sauf si je vous dois de l’argent )

Ville de Stratford, sud de la France

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