VI

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Ils avaient pris, suivant Léoken, des chemins au hasard. Il avait bien essayé de deviner le chemin, au départ, selon une quelconque logique, mais il avait vite abandonné. Il prit à gauche, puis à droite.

— Tu es sûr de ce que tu fais, l'amiral ? J'ai l'impression que tu vas nous perdre plus qu'autre chose...Lança Ellya

— Tais toi, faut bien tenter quelque chose, non ? Susurra en retour son protecteur.

— Oui sauf si tu nous perd encore plus profond dans la cité et que la princesse ne nous retrouve plus.

Léoken allait lancer une réponse bien cinglante, quand il vit ce qu'il cherchait enfin depuis des heures : une pente.

— Par là ! Fit-il plus fort qu'il ne l'aurait souhaité sous l'excitation.

Ils le suivirent sans mot dire, descendant le chemin qui, comme celui qu'ils avaient emprunté en suivant la princesse, s'enroulait autour de l'arbre, peut-être plus gros et plus ancien encore que le premier. Certains goûtèrent déjà à l'espoir de retrouver la liberté dans les plaines de Drowakar, pour pouvoir quitter cette île de malheur. Car aucun ne s'y trompait : tant qu'ils n'étaient pas à l'extérieur de ces arbres, ils ne pouvait prétendre être libres, ou en sécurité. Ils n'étaient pas à l'abri d'être trouvés et, dans ce cas, exécutés sommairement. Mais plus ils descendaient plus leur coeur battait vite et fort.

— Leo ! Fit Ellya, sans ralentir.

— Ouai, j'ai vu.

Devant eux, en bas de la pente, là où devrait se trouver la sortie et donc leur sûreté, se trouvait deux portes fermées. Elles étaient petites, et semblaient relativement fragiles. Heureusement, ils pourraient les défoncer. En arrivant sur elles, même lui avait oublié toute notion de discrétion ou prudence. Il était parti du principe, comme tous les autres, qu'elles menaient à l'extérieur. C'était logique non ? Le chemin, contrairement à d'autres, était entouré de mur fait de bois, et ils n'avaient pas vu l'extérieur, mais la distance paraissait cohérente. Bref, ils avaient courus les derniers mètres, si bien que quand l'amiral ouvrit la porte, ils étaient presque agglutinés à lui. Une fois tout le monde passé, il referma la porte. Épuisé, il s'autorisa une pause, tentant de reprendre son souffle, le front appuyé au montant de bois.

— Amiral ?

— Pas maintenant capitaine, laissez-moi quelques précieuses secondes de vote temps afin de...

Il se tut quand la main d'Ellya lui tapota le dos, et se retournant.

— Et merde ! Jura t-il.

Ce n'était pas l'extérieur. Ce n'était peut-être même pas le sol. Il s'agissait, visiblement, d'une cuisine. Une grande cuisine. Et devant eux se trouvaient une bonne douzaine de Drows qui les fixaient avec le même effarement qu'ils devaient avoir eux-même sur leurs faces.

— Euh...Fut le seul son que parvînt à produire Léoken.

Le premier à réagir fut un Drow au fond de la salle, qui s'élança vers ce qui semblait être une grosse cloche. Aussitôt, l'amiral sentit l'air de la pièce se charger en électricité, devenir un peu plus sombre.et il prit le poignet d'Ellya.

— Non ! Ils ne sont pas armés ! S'écria t-il.

Bien sûr, ce n'était pas la seule objection qu'il avait en tête, mais ce fut la plus évidente. Et surtout, ce fut la seule que l'elfe noire était capable d'entendre. Et encore. Il vit bien qu'une part d'elle résistait à son appel, et elle serrait les dents, grimaçant comme si elle souffrait. Sa main commença à se rappocher, machinalement, de sa ceinture à la recherche de sa rapière, sans succès. Heureusement pour lui, heureusement pour tous, il n'en eût pas le besoin car Ellya se calma seule, expériant lentement. Il lui sourit, soulagé, et elle commençait à lui rendre quand le Drow agita frénétiquement la cloche, la faisant retentir à grands bruits alors que les autres, surprenant Léoken, s'approchaient lentement. Ce n'étaient pourtant pas des guerriers, ressemblant plus à des servants qu'à des soldats, mais cela ne semblait pas les freiner.

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