V

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Les "cellules" des Drows n'en avaient que le nom. Elles étaient situées à ras du sol et les barreaux - faits d'un bois imbrisable et inbrûlable - laissaient passé la douce lumière des Lunes, qui se levaient alors qu'on refermait la porte. Leoken siffla devant la propreté des lieux.

— Eh ben, si j'étais Drow, je ne suis guère certain de rester dans les clous, si les voleurs sont punis ainsi.

— Dans les clous ? Attention à ton langage...Espèce de fou. Tu aurais pu nous faire tuer, lança Ellya, en observant le ciel.

Captivés comme ils l'étaient, ils ne virent pas qu'une Drow était restée, les fixant à travers les barreaux.

— L'elfe noir a raison, amiral. C'était une manoeuvre complètement folle.

Grondan, Leoken, Ellya et les autres, se tournèrent comme un seul homme vers Laeth qui se tenait devant la porte. Le visage de l'amiral s'illumina, alors qu'il s'inclina.

— Oh majesté, vous devez être dans le vrai, mais le fait est que nous avons acquis un sursis !

Laeth soupira en secouant la tête, mais elle devait reconnaître qu'il avait raison. Quand elle avait annoncé à son père qu'elle lui ramenait des prisonniers, il avait levé la main. Jamais il ne l'avait touché, malgré leurs disputes régulières, mais elle avait vraiment cru que ce "jamais" allait prendre fin. Heureusement, il se retînt au bon moment. Il l'avait sermonné, mais avait accepté de les rencontrer. Mais si l'amiral n'avait pas agis ainsi...Oui, elle connaissait assez son père pour estimer qu'il serait allé au bout, et c'est à leurs cadavres qu'elle parlerait actuellement. Elle se pencha vers lui, le dominant de quelques centimètres seulement.

— Vous êtes quelqu'un d'intriguant, humain, je vous l'accorde, mais ne prenez pas ma sympathie pour de la faiblesse, vous pourriez le regretter. Amèrement.

— Vous pouvez essayé de l'impressionner par les menaces si ça vous chante, mais j'l'ai jamais vu sensible à ce genre de petit discours...Fit Ellya.

La Drow lui accorda un sourire qui était tout sauf aimable. Si elle avait été de ce monde à l'époque, Laeth n'aurait pas fui ou choisi la neutralité devant ce peuple réputé pour son animosité.

— Je me fiche de savoir s'il en est sensible, il ne pourra pas dire qu'il n'était pas prévenu. Quant à toi, elfe noir...Quelque chose me dit que tu n'es pas étrangère au fait que vous ayez pu traverser ce sortilège...

Ellya fixa la princesse. Elle avait semblée être un allié, les épargnant puis les soutenant, mais elle restait méfiante. Ellya ne lui voulait pas de mal, ni à elle ni à son peuple, mais s'il fallait, elle n'hésiterait pas, et il fallait qu'elle en fasse plus si elle voulait qu'elle la voye comme une alliée potentielle. Elle resta donc de marbre, préférant garder son secret pour elle. Mais la princesse ne semblait pas en démordre, et continuait de la fixer froidement.

— Sans vouloir vous paraître être un hôte déplaisant, majesté, puis-je connaître les raisons de votre présence ? J'imagine que ce n'est pas de la simple courtoisie ? Ou votre humble serviteur vous manque déjà, peut-être ? Intervînt Leoken.

Ils ne pouvaient prendre le risque de se mettre leur seul allié à dos. La princesse soupira et tourna son regard vers lui. Elle était magnifique, c'était indéniable. Jamais il n'avait vu telle créature. Ses traits étaient parfaits ou presque, et même son nez, petit et légèrement retroussé - lui donnait un surplus de charme. Et il était difficile de la regarder dans les yeux, tant elle dévoilait la rondeur de ses seins !

— J'ai cru comprendre que vous aviez un message, humain. Je suis là pour l'entendre.

— Libérez-nous d'abord.

— Bien essayé, mais non. D'abord, dites-moi votre message, s'il me plait, alors peut-être que je vous libérerais.

Leoken échangea un regard avec sa protégée puis avec Grondan. Ce n'était pas les ordres qu'ils avaient reçus. Puis il secoua la tête.

— Je suis navré, mais je ne le puis. Ma requête est destiné à quelqu'un qui pourrait prendre des décisions capitales, et surtout qui serait apte à lever une armée. Et visiblement, votre père administre tout sur cette île. Si vous voulez nous aider, majesté, convainquez votre royal père de nous ouïr.

Elle baissa les yeux. Ce n'était pas qu'elle ne le voulait pas, mais elle connaissait son père, et jamais elle ne reviendrait sur sa décision. Elle secoua la tête et s'éloigna.

— Princesse !

— Je dois réfléchir humains, faites-en de même !

Leoken, impuissant, ne put que regarder la princesse remonter la pente menant au palais au sommet de l'arbre. Un cuisant sentiment d'échec commençait à poindre dans son coeur. Avait-il trahis la confiance de leur maître ? Il vit Grondan qui testa, vainement, la résistance des barreaux.

— Au moins, nous ne sommes pas gardés. Il suffirait de briser ces barreaux pour...

Il fut coupé par un grognement. Le grognement d'une panthère, immense et mauve, qui leur tournait autour, visiblement affamée. Leoken soupira.

— Tu allais dire quoi, capitaine ?

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