I

2 minutes de lecture

— Terre ! Cria la vigie.


Leoken qui était posé à la proue du navire, le coude appuyé sur son genoux, la voyait bien, la terre.

— Enfin, j'commençais à en avoir ras le cul de voguer comme ça...Fit Ellya.

— Attention à ton language.

La jeune elfe noir lui tira la langue. Il ne le vit pas, mais la connaissant, il se doutait bien qu'elle ne s'arrêterait pas en si bon chemin. Une fois lancée dans sa débauche et sa vulgarité, il était difficile d'arrêter Ellya. Et ce, malgré que Leoken ait tenté par tous les moyens de lui enseigner les bonnes manières.

— Mais je dois dire que je partage ton allanguissement. Il me sied fort que l'on soit parvenu à l'aboutissement de notre périple.

— T'sens pas obligé de parler de manière aussi fumeuse non plus hein.

Cette fois, Leoken tourna ses yeux ciels vers sa jeune amie. Il portait son grand manteau et surtout son étrange et immense chapeau à plume, dont l'ombre de son large rebord cachait son visage.

— Fais attention à tes manières, je te prie. J'aurai usé du terme pédante, personnellement. Use le mot qui t'accommode le plus mais souviens-toi que bientôt tu auras une famille royale devant toi.

Ellya ouvrit sa petite bouche pour lui demander s'il allait se faire dessus en rencontrant la princesse et jouer au thé avec elle, mais Leoken avait cette petite flamme dans les yeux qui fit qu'elle préféra se taire. Il s'éloigna dans un grand geste digne des pièces de théâtre qu'il aimait regarder, devant lesquelles il se forçait à rire. Mais doucement, pas de ces rires gras dont les gens de la populasses pouvaient partir parfois en entendant une bonne blague. Elle roula des yeux. "Ridicule" pensa t-elle. Mais elle ne se permit pas de le dire à voix haute. Bien qu'elle aimait jouer avec ses limites, son ami - et, c'est vrai, tuteur - pouvait se montrer vif dans sa colère. Jouer avec la frontière, mais jamais la franchir, c'était un art dans lequel elle pouvait exceller.

— Où vas-tu ? S'enquit-elle.

— Occir un ogre dans la cale ! Je vais préparer mes affaires, parbleu ! Tu devrais faire pareillement, jeune demoiselle !

— Je te rappele que j'ai deux cent ans ! Lança t'elle.

— Ce qui correspond à quatorze chez nous !

— Dix sept !

— Je m'en tamponne avec le cubitus d'un gastéropode !

— Hein ?! Gastéroquoi ?

Mais Leoken entra dans la cale et ne put l'entendre. Elle écarta les bras, lasse de ces conversations de sourds, avant de regarder la terre qui se dessinait à l'horizon. Elle était encore loin, et elle ne pouvait vraiment la distinguer, mais elle se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir y voir. Elle avait entendu maintes et maintes légendes sur cette île, sensée hébergée ses cousins Drows. Elles décrivaient une île paradisiaque, gardée par des êtres jaloux et féroces. Elle se demanda quel acceuil on lui réserverait. Les Drows étaient restés neutres dans une guerre qu'elle n'avait pas connu, mais ils voyaient toujours les étrangers d'un mauvais oeil, particulièrement ceux qu'ils considéraient comme belliqueux. Elle soupira, repoussant ce problème à plus tard, et rejoignit son protecteur.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Le Rêveur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0