III

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Devant l'absence de réponse, ce dernier se redressa et échangea un regard avec le membre du Temple.

— Hey mon gars, tu m'entends ? Tu fais quoi ici ? Si tu cherches quelqu'un, va voir dans la grande maison au fond, là tu déranges un peu.

— Je...Je...

Garet ne parvenait pas à articuler. Il ne se sentait pas à l'aise. Il n'était pas chez lui. Il savait que Sven avait disparu et il ne pourrait compter sur lui, et risquait même de perdre son soutien s'il se ratait ici. Il se rendit compte que déjà, ils semblaient se détacher de lui. Ils le prenaient pour un vagabond, peut-être pour un villageois qui aurait tout perdu dans l'attaque qu'ils venaient de subir et il devait leur accorder qu'il en avait tout à fait le profil, mais s'il n'intervenait pas maintenant, ça allait lui passer sous le nez.

— Je viens pour l'annonce.

Tous les visages se tournèrent de nouveau vers lui, et si les réactions étaient diverses, aucun ne le prit au sérieux. Le tekhton sans casque éclata carrément de rire. Le type à la cape blanche ouvrit la bouche pour parler mais le Templier le coupa.

— Quel est ton nom, jeune homme ?

Les visages des guerriers se tournèrent maintenant vers lui, abasourdis. Garet fut pris de court. Il pensait qu'on allait ouvertement se moquer de lui et l'envoyer sur les roses, mais visiblement, on lui laissait une petite chance. S'il pouvait prendre part à l'aventure, ça se déciderai maintenant.

— Garet, monsieur.

— Appele-moi Volkan. Bien, Garet, où sont tes armes ? Ton armure ?

— Euh...Ai pas... Volkan leva un sourcil.

— Un mercenaire sans arme ni armure ? Tu vas me faire croire ça ? À moins que tu sois un mage, mais ça m'étonnerait, vu ton âge.

— Non, je ne suis pas un mage...Ni mercenaire...Mais je veux devenir...

Ne dis pas un héros, idiot !

— ...Un guerrier. S'il vous plait.

Volkan inspira profondément. Tout le monde semblait suspendu à ses lèvres, et Garet comprit que c'était le décideur. Son avenir dépendait de sa décision.

— Bon...On te trouvera bien une arme au temple, et on te formera sur le chemin.

— Volkan, on manquera de temps pour ça.

Le chauve se tourna vers l'homme à la cape blanche.

— On le prendra le temps, et si on échoue, il mourra, ce sera là les seules conséquences. Cela ne met pas en danger notre mission, et c'est tout ce qui compte, n'est-ce pas ? J'ai pris ma décision. On y va.

L'homme soupira, visiblement sans argument plus convaincant et se tourna vers eux, alors que Volkan prit le chemin perpendiculaire gauche par rapport à celui d'où venait Garet.

— Phillia, tu lui dis tout ce qu'il y a à savoir, on y va.

La seule femme du groupe avançait à côté de lui, alors qu'ils se dirigeaient tous vers le temple. Il s'était demandé comment l'aborder, comment lui poser ses questions mais elle n'en lui laissa pas le temps.

— Bon j'ai de temps, alors écoute-moi bien.

Elle lui expliqua tout. L'attaque avait été faite par deux personnes. L'un semblait être un humain doté de grands pouvoirs, l'autre était décrit comme un monstre bondissant à l'aspect d'un enfant. Ils avaient mis en fuite la garde du village et du temple. Ils avaient volé quelque chose d'important au temple que Volkan voulait récupérer à tout prix et le plus vite possible.

— Qu'est-ce que c'est ? Demanda Garet.

— Un livre.

— Pourquoi est-il si important ? Phillia haussa les épaules.

— J'en sais rien et je m'en fous. J'sais juste que la paye est bonne.

— Combien ?

— Cinq milles minimum, plus si complications.


Effectivement, la paye était bonne. L'intitulé de la mission était simple, c'était déjà ça de prit. Phillia retomba dans le silence, alors que le temple se dessinait non loin d'eux. Il en profita pour l'observer plus attentivement, et de nouveau, la chaleur brûla sa poitrine, gagnant aussi ses joues à présent. Elle était jolie, oui, malgré une absence de poitrine, mais cela ne venait pas de ça. Mais il ne put mettre le doigt dessus, malgré tous ses efforts.

— Vous êtes des mercenaires ?

Elle le regarda comme s'il venait de sortir une blague qui n'aurait rien de comique.

— On a des têtes de soldats ?

Garet secoua la tête. Non, ils n'avaient rien de soldat, bien au contraire, ils ressembleraient plus à des bandits qu'à des soldats, sauf leur chef à cape blanche.

— Et on va réaliser une mission dangereuse pour de l'argent ? Continua Phillia d'un ton qui devenait gentiment moqueur.

Comprenant là où elle voulait en venir, il hocha la tête.

— Alors oui, il semblerait que l'on soit des mercenaires. Et toi aussi, mon grand, même si tu fais un piètre mercenaire pour le moment. Tu sais te battre au moins ?

— Non...

— Alors qu'est-ce que tu sais faire d'utile ?

Garet réfléchit.

— Voler, si le vol est facile...

— Ouai, ça même moi j'sais faire...Attends, pourquoi tu te lances dans une telle mission si tu ne sais pas te battre ? Tu veux mourir ?

Ne lui réponds pas !

Ignorant pourquoi son oncle ne voulait pas qu'il lui réponde, il lui obéit cependant, secouant simplement la tête.

— Et toi, fit-il, tu n'as pas d'arme, tu veux mourir aussi ?

Elle éclata de rire, se mettant la main devant la bouche. Le roux à la faux, qui marchait devant eux se tourna vers elle un instant, intrigué.

— Qui te dit que je ne sais pas me battre, tu veux que je te colle une branlée, pour voir ?

Elle le regardait en souriant largement, et il rougit, une fois de plus sans savoir pourquoi. Il secoua la tête, ne doutant pas du résultat d'un affrontement.

— Eux, ils sont armés. Ils sont qui ? Fit-il en désignant les autres du menton, détournant une nouvelle fois la conversation.

— Le roux devant toi, c'est Zu. Il parle pas beaucoup, mais c'est mon meilleur ami. Devant, le costaud avec le casque, il parle encore moins celui-là. Pas du tout, en fait. Il s'appele Hilik. À côté, avec l'arc, c'est Atryonas. C'est son frère, au cas où tu te pose la question, et tu connais déjà Volkan.

Garet écouta attentivement les prénoms de chacun. Puis il désigna le dernier, celui avec la cape blanche.

— Et lui ?

— Lui ? Il ne vaut mieux pas que tu lui parles trop pour le moment. Il n'est pas méchant, mais laisse lui un peu de temps pour t'accepter, d'accord ?

— T'en fais pas pour ça, pas moi qui vais aller le voir. Pas envie qu'il me frappe. Mais c'est quoi son nom ?

— Waël.

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