Chapitre 26 : Riposte

12 minutes de lecture

15 septembre 2115, 11:00

Loyva

Ambassade Catysmope

Devant l'ambassade, un véhicule de transport venait d'arriver. Mais pas un véhicule classique comme le premier. Il paraissait blindé et s'arrêta pile devant l'entrée au lieu de se garer plus loin. La porte latérale s'ouvrit, et quatre machines de combat -rouges, donc Catysmopes- en sortirent. Puis vinrent deux hommes recouverts d'armure de la tête au pied. Ceux-là semblaient encore mieux équipés et mieux armés que les gardes d'honneur que l'ambassadeur avait pris en escorte. Lorsque les gardes de l'ambassade les aperçurent, ils se regardèrent l'air inquiet, comme s'ils savaient qui ils étaient. La dernière personne à sortir était vraisemblablement un officier, qui plus est de leur espèce. Le groupe se présenta à la porte et exigea de rencontrer le général qui menait l'enquête sur la mort de l'ambassadeur. Ils furent conduits jusqu'au bureau où se tenait Vorkalter, encore sonné par la paralysie d'Hanrel et qui écoutait les rapports de plusieurs officiers sur la fouille des bâtiments, suite à son évasion. Lorsque la porte s'ouvrit et que les machines entrèrent, il se leva d'un bond et leur hurla de sortir. Mais, comme à l'entrée, les deux gardes suivaient de près et firent leur apparition à leur tour. Cette fois, le général se tut et les officiers s'écartèrent, tout aussi inquiets que les gardes. Le nouvel officier qui venait d'arriver entra également et marcha jusque devant le bureau, n'accordant pas un regard aux autres. L'un des soldats d'élite présenta le nouvel arrivant :

« Recevez le général Vonaviater, le nouvel Œil de notre souverain Kaser !

-Hal Kaser !

-Général, vous êtes en possession d'un certain Martien, qui intéresse l'Etat-major. J'exige qu'il soit immédiatement transféré sur Orthor sous ma garde personnelle.

-Je comprends général. Mais je ne peux pas mener l'enquête sans cet individu. Comprenez que...

-Comment pouvez-vous prétendre vous dresser contre la volonté de notre souverain ? Je vous ordonne de me le remettre, et sur le champ !

-Il s'est échappé mon général. Il est encore dans l'ambassade, c'est certain, mais nous ne savons pas où.

-Echappé ! Mais c'est impossible. Vous êtes un triste général, général ! Un sombre incompétent. Vous devriez être rétrogradé au rang de caporal. Il n'est peut-être même plus ici !

-Mais c'est obligé, il n'a pu sortir d'aucune façon, je vous l'assure !

-Figurez vous, Vorkalter, que nous avons mis le Quartier Général de l'Armée Martienne sur écoute. Et savez-vous ce que nous avons découvert ?

-Non général.

-Qu'à onze heures précises, soit en ce moment, une opération devait être lancée pour récupérer ce Martien ! Il ne faut à aucun prix qu'il s'échappe. Si cela venait à arriver, je vous ferais immédiatement parachuter sur la première planète glaciale que nous verrons, avec pour seul équipement un lance-pierres et une paire de bottes !

-Nous allons le retrouver mon général, je vous le promets. Alarme ! Tout le monde dans les couloirs, fouillez chaque pièce ! Allons, ne restez pas là. Vous avez entendu le général ? Si vous ne le retrouvez pas, il nous fera immédiatement parachuter sur...

-Général !

-Oui mon général, je cours ! »

L'ambassade se transforma alors en fourmilière, et les soldats Catysmopes couraient dans tout les sens, se bousculant parfois. C'était une véritable cohue. Personne ne savait réellement quoi faire mais personne ne voulait être vu en train d'attendre sans participer : il fallait donc chercher, peu importe quoi et peu importe où. Chaque pièce était entièrement retournée. Passant devant la cuisine, le général Vonaviater aperçut des gardes en train d'ouvrir des tiroirs.

« Oh, vous fouillez les tiroirs également ?

-Je crois que oui, mon général...

-Et vous êtes certain que le Martien ne se cache pas dans l'un d'entre eux ?

-Absolument mon général...

-Je vous parle d'un officier de l'Armée Martienne, pas d'un jouet pour enfants ou une fourchette d'argent !

-Je suis désolé mon général, ils sont très zélés...

-Alors nous verrons s'ils sont aussi zélés lorsqu'ils devront courir dans la neige pour retrouver leur chemin. Je vous envoie tous sur Orthor dans quinze minutes si je n'ai pas le prisonnier devant moi ! Quinze minutes, et pas une de plus ! »

Pendant que tout le monde cherchait dans la panique, le général et ses deux gardes d'élite se rendaient aux quartiers de feu l'ambassadeur. Il n'y avait plus aucun garde, tant ils étaient occupés à chercher. Les trois hommes entrèrent donc sans toquer et se retrouvèrent en face de l'ambassadrice et de son chef de la sécurité. Les deux frémirent en voyant les uniformes puis abaissèrent la tête en signe de respect.

« Hal Kaser !

-Hal Kaser ! Madame, permettez-moi d'abord de vous présenter mes plus sincères condoléances. Nous apprécions beaucoup votre mari.

-Je vous remercie, général. Puis-je savoir ce que me vaut votre visite ?

-Nous sommes à la recherche d'un général Martien qui s'est dissimulé quelque part dans l'ambassade. Ne sauriez-vous pas où il pourrait être ?

-Comment pourrais-je le savoir ?

-Je ne sais pas. Peut-être l'auriez vous caché vous-même ?

-Mais...

-Ne tentez pas de vous défendre. Nous avons localisé son communicateur dans cette pièce. Je vous demande de m'indiquer sa cachette précisément, et maintenant !

-Je ne sais rien. Vous n'avez qu'à chercher vous-même.

-Je vous remercie pour votre coopération. Elle est aussi efficace que celle d'un ange jaune.

-D'un quoi ? »

Mais sur les derniers mots du général, la porte de la garde-robe s'ouvrit et Hanrel sortit, l'arme à la main. Il dévisageait celui qui avait prononcé ses mots. 

« J'ai rarement vu un code placé de façon aussi maladroite.

-Général Hanrel. Il y a dans cette ambassade deux généraux de trop : vous et moi. Que diriez-vous de laisser ce pauvre Vorkalter et de sortir d'ici ?

-Je ne sais pas lequel de vous fait ça, mais vous êtes fou.

-Tout est sous contrôle. Machines ! »

Les quatre machines rouges entrèrent alors, portant un gros coffre.

« Voici votre moyen de sortie. Nous dirons que ce sont les affaires personnelles de l'ambassadeur que nous rapatrions à la capitale. Mettez-vous dedans, sans vouloir vous commander. Madame, ce fut un plaisir de vous rencontrer. »

Le général Martien pénétra dans le coffre et les machines le refermèrent avant de se remettre à le porter. Puis, avec le général Catysmope et ses deux gardes, ils se dirigèrent vers la sortie. Mais à deux pas de la porte, Vorkalter se mit en travers du chemin.

« Mon général ! Les quinze minutes ne sont pas encore écoulées, laissez-nous encore un peu de temps !

-J'ai d'autres affaires à régler aujourd'hui, et ce coffre à envoyer chez nous. Je vous laisse encore jusqu'à ce soir, je suis dans un bon jour. Je repasserai à dix heures du soir, et attention ! Je veux ce prisonnier. Ou sinon, la neige !

-Vous pouvez me faire confiance général ! »

Le groupe remonta dans le transport, qui fila dans les rues, laissant l'ambassade en haleine et en pleine agitation. Après quelques minutes de circulation, il s'arrêta. Dans le coffre, Hanrel attendait. Soudain, on l'ouvrit, et il put voir la lumière du jour. On le fit descendre, et il se rendit compte qu'il était devant son Quartier Général. Il se tourna vers Vonaviater qui ne lui laissa pas le temps de parler :

« Entrez général Hanrel, ne révélons rien pour le moment. »

Ils se rendirent tous dans la salle principale, où ils paraissaient attendus par une salle qui riait. Les deux gardes d'élite retirèrent leurs casques : c'était Nazar et Varong. Puis, le commandant Podamis, qui était aux radars, tourna un bouton sur sa console. Aussitôt, le général Catysmope se mit à grésiller, jusqu'à ce qu'il disparaisse, laissant place au commandant Koggs.

« Messieurs ! Alors ça...

-Joli coup, n'est-ce pas mon général ?

-Mais comment avez-vous fait cela ?

-Les machines de combat sont à nous. Nous les avons aspergé de rouge à la va-vite avant de nous rendre à l'ambassade. Certains endroits ne sont même pas encore secs.

-Malin. Je suppose que vous avez pris les uniformes de gardes d'élite dans mes archives ?

-Exact, monsieur. Ils datent de plusieurs siècles mais ils n'ont pas changé depuis. Il a juste fallu les dépoussiérer un peu et les lustrer en vitesse.

-Je vois. Et pour le général, vous avez utilisé le système d'imitation qui était en phase de test.

-Exactement. Nous avons pris comme modèle un véritable général aide de camp qui a embarqué à Loyva aujourd'hui. Le vrai général va bientôt arriver. L'appareil a réussi à reproduire l'individu sans trop de souci, et ils ont tous été bernés.

-Bravo pour l'accent, Koggs. Un peu caricatural mais excellent. Et heureusement que vous aviez le code d'urgence, sinon je vous aurai tiré dessus dès l'instant où vous auriez approché. Mais par pitié, travaillez son placement. Si l'épouse de l'ambassadeur n'était pas charitable, nous serions morts.

-Je vais le faire, monsieur.

-Bien. Je vous félicite tous pour ce coup de maître. Nous sommes donc tranquilles mais seulement jusqu'à l'arrivée de l'autre général. Vorkalter comprendra qu'il s'est fait avoir. Il faut s'attendre à des protestations des Catysmopes, qui diront que nous avons violé leur ambassade, et caetera. Restez donc sur vos gardes et surveillez les communications, le port spatial et leurs bâtiments. Moi, je vais me rendre au campement Terrien pour m'assurer de la sécurité de Tenson.

-Voulez-vous que l'un de nous y aille ? Cela vous éviterait de vous déranger pour rien.

-Pas pour rien, commandant. Je l'ai mis dans cette situation, je l'en sors. »

Mais les choses allaient beaucoup plus vite que prévu à l'ambassade Catysmope. Le général Vorkalter venait déjà de signaler l'arrivée d'un général aide de camp sur Mars, mais on lui répliqua qu'aucune personne de ce genre n'était censée arriver ce matin. Il ne crut d'abord pas à ce qu'on lui disait, jusqu'à ce qu'il se rende à l'évidence : il avait été roulé. Il se mit à frapper contre les murs, plein de colère, jusqu'à ce qu'on l'avertisse qu'un général aide de camp se présentait devant l'ambassade et demandait à être reçu. Réfléchissant et retrouvant son calme, il se mit assis et ordonna qu'on l'amène. Le général arriva deux minutes plus tard et se présenta lui-même. Il était évidemment identique à celui déjà vu, puisque le commandant Koggs possédait son apparence.

« Hal Kaser !

-Oui oui, général, hal Kaser.

-Est-ce tout l'entrain que vous avez pour notre souverain ?

-Ne me faites pas votre petit numéro, général Vonaviater !

-Vonaviater ? Mais je suis le général Brozimer !

-Cessez de vous moquer de moi, vous êtes sorti d'ici il n'y a même pas un quart d'heure !

-Mais vous êtes fou, c'est la première fois que je viens sur Mars !

-Alors comment avez-vous fait pour vous tenir devant moi et me parler tout à l'heure ?

-Mais je n'en sais rien !

-Ah ah ! Vous n'avez aucune explication. Parce que je vous ai eu ! J'ai contacté Orthor, et aucun général aide de camp n'a prévu de visite ici.

-Je suis envoyé par notre souverain en personne, incognito, imbécile !

-Cela vous arrange bien ! Je mettrais des heures à avoir la confirmation, et vous auriez tout le temps de vous échapper. Comme votre ami Martien.

-Mais de quoi parlez-vous ? Cessez vos inepties, général. Vous êtes ce qu'on peut appeler un idiot. Un des plus grands idiots que j'ai jamais vu !

-Nous allons voir cela. Gardes, arrêtez-le !

-Comment ? »

Dans la seconde, quatre gardes se jetèrent sur le général et le mirent à terre. Eux aussi avaient été roulés et l'affront les frustrait.

« Vorkalter ! Dites à vos hommes d'arrêter !

-Assommez-le ! Au cachot, je ne veux plus jamais l'entendre ou le revoir ! »

*

15 septembre 2115, 17:00

Campement Terrien

La nuit commençait à tomber lorsque la fumée d'un véhicule fut détectée par le poste de guet. A la jumelle, les membres d'équipages purent apercevoir un simple véhicule de transport, comme toujours. Et comme toujours, il s'arrêta devant l'entrée du camp, et son occupant en sortit. Il alla devant les mercenaires qui gardaient la porte et leur demanda à entrer, afin de prendre des nouvelles du capitaine Tenson. Comme lorsqu'ils avaient affaire aux ambassadeurs habituels, ils lui refusèrent d'entrer. Tout à coup, le lieutenant Magnusson surgit pendant qu'il débattait avec les gardes.

« Enchantée, monsieur. Puis-je vous aider ?

-Oh. Pardonnez-moi, je ne vous avais pas vue. Je me présente, je suis le général Hanrel.

-Un général, ici ? C'est un grand honneur. Je me nomme Magnusson, mais je ne suis que lieutenant.

-Un lieutenant ne vaut pas moins qu'un général, retenez bien cela. Mais allons au fait. Je suis venu ici pour me renseigner sur l'état du capitaine Tenson, j'en suis très inquiet.

-Ah. Je vois. Il est dans la deuxième navette.

-Je vous remercie. Pourriez-vous également donner la permission à ces hommes de me laisser passer ? 

-Je ne suis malheureusement pas leur officier référent et ceux là sont du genre têtu.

-Je ne peux donc pas entrer ?

-Je vous suggère d'essayer. Est-ce qu'ils oseront stopper un général ? »

Hanrel eut un large sourire pour le lieutenant Magnusson. Les mercenaires se regardaient, bouche bée devant la suggestion. Leur autorité venait d'être anéantie devant cet homme. Le général s'avança donc d'un pas décidé, sans aucune réaction de leur part, et il fut guidé jusqu'à la navette. Il entra en saluant les gardes comme Tenson le faisait et se guida au son des voix. Il arriva au niveau d'une porte entrouverte, avant d'entendre une voix féminine parler.

« Capitaine, cela suffit ! Nous retirons toutes les accusations que vous portez sur le capitaine Buton. Rien n'est fondé, et je crois qu'il a raison. Vous êtes guidé par la jalousie ou la méfiance. Cessez de faire des histoires jusqu'à l'arrivée de l'expédition Cartier, à laquelle vous devrez vous rendre. Nous verrons par la suite ce qui se passera. Petrov, terminé. »

Des bruits de pas commencèrent à résonner dans la salle et le Martien se cacha immédiatement dans la pièce voisine. Il aperçut le colonel Taizhong et l'ingénieur-chef Ravishna passer dans le couloir et sortir de la navette. Puis, discrètement, il retourna où il était. Cette fois, c'était des voix masculines qui dialoguaient.

« Alors Tenson ? Déçu ? Laissez tomber. Profitez de vos derniers jours de liberté, parce que bientôt, on vous passera les menottes, on vous relèvera de vos fonctions. Et vous Henri, je vous conseille de ne pas trop faire le malin. Des accusations sont si vite arrivées.

-Pauvre type.

-C'est cela, oui. Insultez-moi si vous en avez envie, vous n'avez que cela. Alors que moi, j'ai l'autorité.

-Votre autorité, je la foule des pieds, Buton.

-Ah oui ? »

Jetant un œil par la porte, Hanrel constata que l'homme qui se tenait en face de Tenson venait de sortir son pistolet et le tenait d'un air railleur.

« Ce pourrait être amusant, non ? Après avoir perdu votre dernière manche, vous paniquez et vous tentez de me tuer. Je me défends, l'un d'entre vous meurt dans la fusillade et l'autre se fait arrêter après avoir été blessé. Deux traîtres mis hors d'état de nuire, ca doit rapporter. Qu'en pensez-vous, Tommy ? Qui est celui qui s'en sortira ? »

Le général, rouge de colère, sortit son pistolet à son tour et pénétra dans la pièce, pointant l'arme sur la tête de l'Américain.

« Vous n'êtes pas un soldat, monsieur. Et pas non plus un civil, ou un scientifique. Je n'aurai aucun scrupule. »

Palissant, le mercenaire lâcha son arme, qu'Henri s'empressa de ramasser, avant de la pointer lui aussi sur le visage de son adversaire. Lentement, et le sourire aux lèvres, Tenson dégaina et imita ses camarades. Désarmé, il se retrouvait avec trois pistolets ciblant sa tête. Et c'est à ce moment précis qu'Abdelkrim entra, un rapport à la main. Lorsqu'elle aperçut les quatre hommes, elle s'arrêta net et les regarda d'un air plein d'incompréhension. Eux-mêmes se trouvaient bien embarrassés d'être ainsi surpris. Mais la jeune femme ferma la porte et s'adressa à eux.

« Je peux savoir ce qu'il se passe ?

-Nous étions en pleine discussion, tous les trois, lorsque mon ami est arrivé à l'instant propice.

-Je suis le général Loggs Hanrel, et je dirige l'Armée du peuple Martien.

-Ravie. Je suis Salia Abdlekrim, responsable de la section recherche de l'opération Gaïa.

-Et moi général, je suis le lieutenant Maxime Henri, officier de l'Armée Terrienne, placé sous les ordres du capitaine Tenson.

-Et l'homme que vous tenez au bout de votre arme, Hanrel, c'est le capitaine James Buton, chargé de la sécurité de l'opération.

-Drôle de façon de faire la sécurité.

-Il a des méthodes particulières.

-Capitaine Buton, veuillez déguerpir je vous prie. J'ai à parler avec mon ami et les siens, et vous ne semblez pas faire partie de cette liste. »

Sans qu'il ne soit nécessaire de répéter, l'officier sortit précipitamment, rageur. Les autres rangèrent leurs armes puis Hanrel et Tenson se prirent dans les bras.

« Capitaine, j'ai cru qu'il vous était arrivé quelque chose de grave !

-C'était légitime. Je suis le seul à m'être sorti vivant de là. Mais je vais bien. Merci d'être venu, général. »

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